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Le Trail du Glazig, ou la découverte des joies du trail par un marathonien…par Christian Mabon

Incertitude sur la date de l’AG, finalement reportée, incertitude sur la date des foulées de Vincennes, également reportée, signes de notre époque, je voulais, malgré tout continuer à courir. Les Quais de Seine sont mon terrain de jeux favoris, mais deviennent un peu lassant. Alors, je me suis souvenu de l’invitation de Christian P à venir au Glazig, le breton de l’Asphalte. Je l’ai appelé, puis, il m’a confirmé que l’inscription était possible. Je le remercie d’avoir intrigué auprès des organisateurs pour permettre ma participation. Le billet TGV en poche, un entrainement au Parc du Château de Marly pour une découverte du dénivelé, les bords de Seine sont désespérément plats ! Et me voilà arrivé à la gare de St Brieuc. L’après-midi se passe au village, confirmer l’inscription, quelques achats souvenir, repérer quelques passages du trail, notamment à Binic. Le premier contact avec la course se fait le soir, chez Christian. De sa fenêtre, nous apercevons les frontales des coureurs du 20 km nocturne passant au port de Binic. Etrange spectacle de ses lumières tremblantes, plus ou moins regroupées, avançant lentement dans l’obscurité. Le matin, bien sûr, lever tôt, petit déjeuner solide, et me voilà sur le départ, encore dans l’obscurité. Bien sûr, séance de photos, avant, c’est-à-dire souriant, propre, et plein d’énergie. Je me trouve au milieu de 1200 traileurs, tous bretons, quasiment tous des côtes d’Armor, voir du Goélo. Le nom des clubs sur les coupe-vents, tee-shirts ne laisse aucun doute. Je me sens comme un persan, à la fois en raison de la particularité de la compétition, c’est mon deuxième trail officiel, à part les quelques sorties en off avec le club à Bouffemont et Auffargis, l’année dernière, et de mon lieu de résidence. Par la suite, j’appris qu’il y avait deux autres Asphaltiens sur le 59 kilomètres, Olivier Bastardie et Nicolas Laissus ce qui prouve qu’il n’y avait pas que des bretons à Plourhan.

Le départ est donné, et le premier kilomètre est parcouru dans la foule à petite allure, par les champs, les routes secondaires et les hameaux. Un peu plus loin que le deuxième kilomètre, la première difficulté se montre. Un embouteillage se forme pour plusieurs passages à gué. Ce fût ma première surprise, de me retrouver avec de la boue jusqu’au mollet, et sentir mes baskets aspirés, et ensuite de courir avec des chaussures de plomb

Je ne crois pas qu’à Amsterdam, j’ai été confronté à cette situation ? Le parcours déroule ses difficultés, de petits dénivelés, mais raides, se succèdent jusqu’au 6 ème kilomètre : passage d’arbres couchés sur le chemin, de nouveau des gués. Maintenant, je n’y fais plus attention, je ne distingue plus la couleur de mes baskets, ni celle de mes voisins, d’ailleurs ! Enfin, du 6ème au 10 ème, quelques moments de plats relatifs me permettent de reprendre mon allure marathon, mais vite interrompus par de belles côtes qui cassent le rythme. Au 11 ème, le parcours nous fait découvrir les hauteurs de Binic. La montée est exigeante, mais le panorama qui s’offre au traileur est superbe : le port, la plage à marée basse, et la mer se confondant avec les nuages, un spectacle que je n’ai pas vu non plus à Amsterdam, à Valence ou Véronne. Ensuite, le passage au port où Christian m’attend, c’est le mot, j’avais déjà plus de 10 mn de retard sur mon temps prévu à mi-parcours. Je m’arrête un instant pour immortaliser ce moment, et après une rapide discussion, je comprends, un, que le premier est passé depuis longtemps, et deux, que la première partie était la plus facile. Après le ravitaillement sommaire, covid oblige, je repars à l’assaut de la seconde partie.

Déjà, le premier choc, monter les escaliers pour rejoindre le GR en haut de la falaise, cela refroidit l’enthousiasme du 13 km. Le sentier longe la côte, et à un moment plonge vers la plage dans une descente dont le dénivelé restera dans ma mémoire, et le Calvaire est là pour nous le rappeler. Ensuite, je passe quelques centaines de mètres à escalader les rochers, entre huitres, eau de mer avant de courir sur la plage quelques kilomètres. Je retrouve un peu de vitesse sur le sable tassé par les précédents coureurs. Puis l’horreur s’avance à grand pas : un nouvel escalier, et une falaise immense, 85 mètres. Le silence se fait pendant la montée, j’entends le souffle rapide de mes voisins, je m’aide de la rampe. Arrivé au somment, je m’arrête quelques instants, épuisé. D’ailleurs, je ne suis pas le seul. Nous sommes quelques uns à admirer le panorama pendant quelques minutes pour récupérer, je l’avoue !

Ensuite, je repars sur le GR, terrain souple, des petits dénivelés vite enlevés, mais je reste attentif aux racines, aux escaliers. Après le 18 ème, je m’accorde mon moment de gloire. Je suis sur le bitume d’une route avec une faible pente, j’aperçois un groupe d’une trentaine de traileurs et traileuses marchant, le visage crispé. Je poursuis ma course, certes à petite allure, je suis à peine à 7 d’allure et je les double. Je ne les reverrais plus. A partir du 20 ème, le parcours m’emmène à travers les champs. C’est agréable de courir sur les chemins plus ou moins plats. Je reprends un peu de vitesse, tranquillement. Ensuite, l’entré dans la forêt. Pendant plusieurs kilomètres, je monte, je descends, je marche face aux obstacles : boues, souches sur le chemin qu’il faut enjamber, passer dessous. Au 23 ème, une côte apparaît, boueuse, glissante. Je dois la monter à quatre pattes, me tenant à ce que je trouve, m’allongeant quasiment. Peut-être le moment le plus technique pour utiliser un bel euphémisme ! Je n’oublie pas la descente un peu plus loin, 2 ou 3 mètres en rappel, à l’aide d’une corde, pour traverser ensuite un gué, une zone humide, concrètement, boueuse pendant une centaine de mètres. Je ne m’enfonce que jusqu’à la cheville, je reste positif ! Enfin, la sortie de la forêt, le retour sur les chemins agricoles, la sono marquent l’arrivée. Je ne fais plus attention aux flaques, à la boue, les derniers kilomètres se font simplement, tranquillement à petite allure.

Résultat, je finis en 3h25, 20 ème de ma catégorie, et je rapporte en région parisienne quelques kilos de terre bretonne, enfin j’exagère un peu ! Je remercie chaleureusement Christian de son hospitalité. Il faisait le serre-file sur les 13 derniers kilomètres, et les organisateurs, qui, dans le contexte sanitaire, ont préféré maintenir l’épreuve en respectant des consignes sanitaires extrêment strictes imposées par la préfecture. Une belle découverte des « joies » d’un trail…

Sur 26km, Christian 808ème en 3h26’03”.

Sur 59km, Olivier Bastardie 390ème en 7h07’39”, Nicolas Laissus 428ème en 7h18’28”.

Guillaume Pensier, plus dans les terres: les trails nocturnes c’est le samedi soir !

Donc hier gevauda’trail : parcours différent chaque année depuis un village autour de Marvejols, cette année Palhers. Beaucoup de genévriers dans ce secteur, du coup pas évident de s’accrocher aux branches…😡Longueur : entre 14 et 15km, les organisateurs ne savent pas trop

Dénivelé : inconnu mais avéré

Résultat : 1h54′, 84ème sans doute dans les derniers car il ne restait plus de soupe.

3 Comments

  1. Christian Pallandre

    Bravo Christian d être venu admirer la mer infinie qui d ici va jusqu’en Islande et raconter si bien les falaises pleines de korrigans et d’elfes bretons. Tu oublies de dire que tu n avais pas de chaussures de trail et que tu as suscité l’admiration des indigènes toujours enclins à admirer les “parisiens”. Christian

  2. didier

    Merci pour cet article.
    j’ai lu que tu parlais des foulées de Vincennes, saches que cette course n’est pas inscrite au calendrier de la FFA et comme cela est dit dans la news du club pas qualificatif aux FFA de 10km qui auront lieu le 9 avril à Boulogne sur mer. La date limite de qualification est le 20 mars .
    Au plaisir de se revoir, pourquoi pas à Charenton le 13 février.

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