Par Thierry B.
Comme l’année dernière avec ma participation au trail de l’ULTRA Marin, j’ai de nouveau décidé de me faire un petit défi : réaliser une course avec une distance égale ou supérieure à 50 km. Plusieurs choix avaient été dans le collimateur mais qui se sont éliminés au fur et à mesure. Le trail du bout du monde n’a pas pu se faire car pas assez rapide pour avoir un des dossards ; il a fallu deux minutes pour que les 2000 dossards soient retirés par les coureurs. La même chose est arrivée pour la nouvelle course de l’Ultra marin de 70km (la Route des Ducs), plus de dossards dans les premières minutes.
On m’avait parlé l’année dernière d’une course dans la baie de Somme. L’évènement propose plusieurs épreuves le dimanche 7 juillet : 19km (UB19), 34km (UB34km), 70km relais (UB70R) et 70km en solo (UB70). Après les informations prises, je me suis lancé dans la course partant de St Valery et Mers les Bains c’est-à-dire 70 km, plus de 10 km de plus que la distance maxi parcourue pour le trail de l’Ultra Marin : un nouveau défi une nouvelle distance quoi de mieux pour terminer la saison.
Pendant plusieurs semaines avant, la préparation fut composée par des entrainements sur piste (avec Fred, Farid et Francis), des footings près des Bords de Marne ou au bois de Vincennes (avec le groupe du samedi) plus ou moins long, le stage de trail proposé par le club (organisé par Pascal et Michel) et les courses proposées par le club. Elle m’a mené vers ce défi début juillet.
La plus grosse inquiétude lors de cette préparation fut la dernière semaine car des crampes d’estomac se sont fait sentir, et j’étais un peu grippé, fatigué . Le stress ou le temps très automnal auront-ils raison de ma participation ?
Heureusement, je me sens un peu mieux vendredi et je pars pour Gare du Nord afin de prendre le train me menant vers le lieu de villégiature en Baie de Somme. Pour l’occasion, j’ai à Noyelles le train de la baie de somme fonctionnant à « l’ancienne » au Charbon et qui parcours la côte entre le Crotoy et Cayeux sur Mer.
Pour moi mon voyage s’arrête à Saint Valery sur Somme, ville qui a eu la chance dans la semaine d’être sur le parcours de la flamme Olympique. Arrivant par le train je vois se préparer le village de course et j’ai hâte de prendre mon dossard pour préparer mes affaires. La fatigue de la semaine se fait grandement sentir.
Je vais donc prendre mon dossard tout en profitant des quais bordant la baie et des panneaux offrant les affiches des jeux olympiques depuis 1924 (Paris déjà).
Ça y est ! J’ai mon dossard, plus de raison de reculer. Je profite du concert proposé par l’organisation et j’écoute le briefing d’avant de course qui explique les difficultés pour organiser un tel évènement non pas des locaux mais plus des services aux acronymes nationaux. Mais la course aura bien lieu et on va en prendre plein les yeux ça fait plaisir.
Je retourne à mon hôtel (où je suis le seul client apparemment) et prépare mes affaires et bien sûr se posent les questions je prends ? Ou je ne prends pas ? Ce « grand » dilemme étant passé, il est temps de se reposer avant le départ.
La nuit fut courte car le départ est à 5h30 du matin (une première pour moi) pas besoin de la lampe, le soleil pointe le bout de ses rayons. Je fais vite un aller-retour à mon hôtel car il n’y a pas de consigne disponible; heureusement qu’il n’est pas loin. Après ce dernier petit coup de stress, il est temps de se mettre sur la ligne de départ juste en face de l’entrepôt de sel avec les 500 coureurs (dont ceux du relais) et d’entendre la musique d’ACDC Thunderstruck, réveiller St Valery avant le décompte et pourvoir se dégourdir les jambes.
La nuit fut courte car le départ est à 5h30 du matin (une première pour moi) pas besoin de la lampe, le soleil pointe le bout de ses rayons. Je fais vite un aller-retour à mon hôtel car il n’y a pas de consigne disponible; heureusement qu’il n’est pas loin. Après ce dernier petit coup de stress, il est temps de se mettre sur la ligne de départ juste en face de l’entrepôt de sel avec les 500 coureurs (dont ceux du relais) et d’entendre la musique d’ACDC Thunderstruck, réveiller St Valery avant le décompte et pourvoir se dégourdir les jambes.
Le profil de course peut paraitre facile à première vue (c’est ce que je me suis dit lors de mon inscription) mais en y réfléchissant les plus grosses difficultés sont au milieu de course. Il faut donc ne pas partir trop vite sinon on risque de le payer sur la fin.
L’objectif est pour moi de rester constant en terme d’allure durant toute la course, donc je pars à des allures pas en dessous de 5’50. De toute façon, une petite butte pour commencer après 1 km empêche de faire plus vite peut être pour calmer les ardeurs de ceux qui veulent finir vite.
Après la descente nous voilà sortis de la ville et nous nous trouvons sur la baie de Somme à suivre le sentier du littoral. Il est vrai qu’on en prend plein les yeux avec le lever de soleil et je n’hésite pas en début de course à prendre mon smartphone pour prendre quelques clichés.
Le paysage et l’allure nous permettent d’arriver sans encombre jusqu’au 1er ravitaillement à Le Hourdel où au retour nous avons le droit aux bulots, crevettes et pâtés (mais à 6h30 j’ai plus envie de croissant et pains au chocolats). Je prends le temps de remplir ma flasque de 500ml (1 seul suffira tous au long de la course) et repart pour le 2e point de ravitaillement.
Sur cette partie de parcours va arriver un des rares singles (de 200m). Pour le moment, on est plus sur une course nature que sur un trail mais j’avoue que cela ne me dérange pas trop. Ce qui est le plus pénible sur cette partie cela va être le vent. Moins violent que la veille mais assez fort pour bien sentir que j’irais quand même un peu plus vite sans !
L’arrivée à Cayeux sur mer au prochain ravitaillement fait du bien. On longe les célèbres cabines de bains et on peut reprendre des forces pour repartir vers notre prochain ravitaillement du côté de la ville de Ault.
Je parlais du vent plus haut qui était gênant et bien là c’est le pompon ! De belles rafales dans les dunes et vu qu’il y a peu d’arbres et toujours dans la même direction, le vent est bien de face. La tactique prise en début de course est sans doute la meilleure car je reprends déjà des coureurs sur le parcours (sauf les coureurs du relais qui bien sûr vont un peu plus vite).
Les bénévoles formidables de l’événement sont là pour nous encourager et nous indiquer les distances restantes avant le prochain ravitaillement. L’un deux nous indique qu’au retour le vent sera dans le dos. Espérons !!
Après ce difficile passage arrive la ville de Ault. Nous sommes accueillis par un tapis de galets (attention les chevilles) et par le 3e ravito près de la plage. On y est, voici les premières montées ; jusqu’ici seulement 90m de D+ reste à faire 500m en presque un seul bloc.
Je repars et suis comme les autres coureurs devant marcher dans les côtes (pour rappel, nous
n’avons fait que 28km jusqu’ici, il reste plus d’un marathon à faire; ce serait dommage de se cramer
maintenant !)
Nous arrivons dans le sentier du littoral et nous traversons les champs disposés sur les falaises de la
baie. L’allure a bien baissé non pas à la fatigue (qui se fait un peu sentir) mais le parcours est très
cassant et les descentes très abruptes si on ne fait pas attention. On fait un peu du passage
d’obstacles entre les barrières et cela dure plus d’une heure avant d’arrivée à notre prochaine étape.
Celle-ci se trouve à Mers les Bains qui participe cette année à l’émission “le plus beau village de France” présenté par Stéphane Bern. C’est ici que le retour vers Saint Valery va commencer, c’est ici que je vais savoir si l’entrainement a porté ces fruits.
Le temps de reprendre des forces et me voilà reparti pour le lieu de départ en passant par les mêmes ravitaillements qui m’amènent à parler de la difficulté à laquelle je n’avais pas pensé. C’est la monotonie du retour : passer par des paysages qu’on a déjà vu peut paraitre long et ce fut le cas entre Ault et Le Hourdel (en plus, le vent bien il y en a plus ! et le soleil commence à taper). Également, les routes après Cayeux sur mer sont de grandes lignes droites (on ne fait pas de passage dans les sous-bois comme à l’aller) de ce fait pas de vent et le soleil qui s’est décidé à faire un coucou et nous rappeler que c’est l’été. Sympa !
Arrivée à Hourdel (et dernier ravitaillement avant l’arrivée), je sais que la dernière partie va se faire au mental. La fatigue est là mais les jambes tiennent (pas de début de crampes mais des points de côtés mais qui passent en inspirant et expirant). Je sais que ça va le faire mais pas comment encore.
Je repars en marchant mais en veillant à courir le plus possible sur le reste du parcours. Je recours rapidement à 6km/h et si je peux augmenter je fais mieux que certains concurrents qui soient courent ou marchent.
Je prends les derniers clichés pour oublier un peu la fatigue et j’entends d’un bénévole que l’arrivée est à 4km. J’essaye mentalement de me dire que ce n’est que 10 tours de piste pour avancer, tous les moyens sont bons dans ces moments-là!
Il faudra encore passer la dernière butte à 3 km de l’arrivée qui peut paraitre immense avec les kilomètres déjà dans les jambes mais ça passe aussi.
Enfin arrive la jetée de Saint Valery et les planches bordant le quai, je n’ai pas la flamme Olympique mais j’ai les touristes qui ne savaient sans doute pas qu’il y avait une course qui m’encouragent ; j’arrive encore à les remercier jusqu’au bout, il ne faut pas lâcher.
Je dépasse une dernière concurrente sur le relais 70km et passe la ligne d’arrivée en 7h35. L’objectif est atteint et la médaille de finisher est autour du cou.
Pour conclure ce long exposé, je tiens à remercier l’organisation, les bénévoles de l’ultra baie au top bien que l’événement soit récent. On sent des gens passionnés et l’envie de bien faire et encore sur la brèche le lendemain pour débaliser.
J’en profite de cet article pour remercier les bénévoles du club les coachs, le bureau et toutes les petites mains qui permettent la vie du club qui sans lui n’aurait pas permis d’être le champion de mon monde encore cette année.
Un très bel été à toutes et tous 😊.
Sacré épreuve, c’est une belle aventure vécue !! Bravo champion
Bravo Thierry
Toutes ces préparations ont été bénéfiques
Un très bel article, complet et enthousiasmant. Une super aventure. Cela donne envie.
Toujours au top Thierry..
Quelle course ! Bravo Thierry !!! et merci pour les photos pour un aperçu de l’endroit.