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Mauvais temps à Paimpol pour un coureur d’Islande

J’ai rarement vécu d’aussi près la difficulté des campagnes morutières à Islande. Paimpol, Binic et Saint Malo lieux d’armement célèbres sont connus à différents titres mais la Corrida de Paimpol, à l’ancienne, départ sur le quai de l’armateur Morand, est désormais dans ma mémoire.

Arrivant de la méditerranée pluvieuse la semaine passée je pensais trouver à Paimpol un temps apaisé à faire jaloux les marathoniens de Nice ou la Rochelle. Que nenni ! Pierre Loti dit bien les carrures terribles des marins du port, la plainte monotone des haubans, la lenteur du sommeil entre mer et nuit, mais il ne dit rien des conditions dantesques proposées aux huit cents coureurs alignés sous sac poubelle et bonnet bleu au départ de la sixième édition de la Corrida de Paimpol, 9.9 kilomètres à 19 heures le 27 novembre.

Après un virage sur le quai et une montée vigoureuse nous partîmes dans les rues étroites de la vieille ville bretonne, pavée, secouée, mouillée qui donne un avant-goût des gouffres amers. L’objectif étant de boucler trois boucles de 3.3 kilomètres ce qui rendait impossible l’homologation pour une performance vous offrant le championnat de France en pâture. Nous avions la possibilité de faire des écarts dans la montée de l’église pour autant que le dossard ne s’envole pas et que, dans la descente suivante, le vent arrière ne vous pousse pas dans la contre-escarpe du Quinic, le fleuve local avant que dans une longue ligne droite au long d’un nouveau quai la bourrasque à quatre-vingts kilomètres heures ne vous fasse embarquer sur Mon Frères Yves ou la Marie Josèphe, jolis bateaux ancrés.

Rien de difficile me direz vous dans cette course populaire, les trois premiers en moins de 32 minutes tout de même, sinon ces relances après angle droit, ces colères d’Eole, cette petite grêle, très légère mais froide, qui avait rendu à midi inamical le revêtement. L’enthousiasme rayonnait de partout entre bateaux illuminés, arbre de Noël dressé, et multiples encouragements de couleurs pour les hardis matelots que nous étions.

Trois boucles c’est avoir la certitude de doubler, dès le septième kilomètres les aventuriers au long cours partis en marée haute et arrivant en jusant bas, c’est aussi la lutte sur le quai Pierre Loti pour le déroulé finalet la possibilité de se réchauffer après la course d’un regard sur ceux qui n’ont pas encore fini en allant chercher la douche et le plaid ramené de Vaux-le-Vicomte un soir de fraicheur

Mauvais temps donc, y compris pour le chrono 54 22 mais tout ceci était excitant, comme Gaud la jolie fiancée de Yann, et une belle course à refaire.

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