Menu Fermer

Le semi-marathon de Cabourg, 13 mars 2022

Longtemps je me suis couché de bonne heure et bien m’en a pris puisque ce dimanche 13 mars, deux années après le début du confinement -j’étais à Nice alors- me voilà au départ d’un semi-marathon, le deuxième organisé à Cabourg, capitale balnéaire du littoral normand avec Deauville-Trouville et Dieppe.

Loin des palmiers de la Grande Bleue le parcours emprunte les lignes droites de la promenade Marcel Proust, quatre kilomètres en plein vent à deux occasions, ce qui fait le charme venteux de l’endroit. Passant devant le Grand Hôtel là où Albertine joue au bilboquet on se dirige vers le côté d’Houlgate où réside un de nos camarades asphaltiens-polytechnicien avant de revenir en centre-ville, près du casino où dansent les jeunes filles en fleurs.

2100 partants c’est un succès pour cette deuxième édition qui nous rassemble sur le grand hippodrome qui accueille sans difficulté une consigne sur dimensionnée, des toilettes nombreuses et un abri chauffé jusqu’au départ à neuf heures.

Si le temps perdu à la recherche du soleil ne vous effraie pas vous saurez apprécier l’endroit et Roger, mon mentor, m’avait bien recommandé de partir vite, contrairement à la semaine précédente à St Gilles-Rennes où j’avais terminé un vingt et un kilomètres en un peu plus du temps qu’il faut pour être qualifié aux championnats de France. En effet après une heure cinquante-quatre à Amsterdam, une heure cinquante et une en Bretagne il n’était pas dit que le chronomètre s’arrêterait avant une heure cinquante, vade mecum nécessaire pour aller découvrir saint Omer en septembre aux couleurs de l’association.

Petite pluie dès le départ, le présentateur prolixe et excellent l’avait annoncé ainsi que la présence de trois champions du macadam à moins d’une heure 03 minutes et nous voilà partis vers la mer, en grande beauté. Bien entendu ni Charlus ni Swann ou Saint Loup n’avaient de dossard mais j’en avais un, marqué du nom de l’Asphalte, le 2317, dont j’avais eu le temps de calculer rapidement qu’il n’est pas un nombre premier puisqu’il est divisible par 331 avant de partir respirer la senteur des aubépines bourgeonnantes…

Deux boucles à courir sur un parcours relativement plat, que demander de mieux ? avec une seule déclivité à l’entrée du territoire de la mer avant d’affronter le bord de la grève au gré des intermittences du cœur.

Au petit matin du dimanche Cabourg respire la madeleine trempée dans le thé et a le goût de la mémoire des odeurs de la maison du bonheur. C’est agréable à s’y perdre même si le fléchage y est parfait et le bénévole souriant.

Les cinq derniers kilomètres, toujours trop difficiles, se terminent bien au troisième souffle après une faiblesse marquée au treizième kilomètre alors que le clocher de Méséglise, tout proche fait entendre son carillon superbe et suranné.

A l’arrivée un dernier effort kilométré vous ramène à la fan zone où vous retrouvez la douceur que vous aimez avec, ô surprise, un temps surprenant qui vous permet de vous inscrire aux prochains championnats de France. Un peu , toute proportion gardée, comme si, en ouvrant les rideaux de votre chambre, vous découvriez une somptueuse et millénaire momie embaumée dans sa robe d’or.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *