Le soleil éclatant et les plus hautes falaises de Bretagne encadraient, il y a quelques jours, la reprise des compétitions de course nature à Tréveneuc. En face de la plage Bonaparte, historiquement renommée, et de Gwin Zegal, rare port de mouillage sur piliers de bois, nous étions trois cents sur différentes épreuves de 5 à 20 kilomètres dont certaines étaient programmées sous forme de duathlon, course plus bicyclette tout terrain.
Il faut dire que le GR 34, le « sentier des douaniers », est un lieu d’exploits pour le trail Glazig qui y passe régulièrement en janvier, sur ses plus longues distances, et que les longues futaies d’Armorique permettent de se perdre ensuite, à l’ombre, sans danger de rencontrer Morgane ou Merlin.
Depuis le matin, grâce à un espace largement dimensionné, restauration, zone d’entrainement, distribution des dossards mais sans consigne organisée, l’accueil était ouvert pour les courses jeunes et adolescents, à partir de six cents mètres. Toutes ces cavalcades d’initiation récompensées d’une médaille et des encouragements figuraient déjà dans un paysage tel que la mer d’un bleu profond et le ciel d’azur donnaient l’impression du premier matin du monde.
A partir de la méridienne les départs étaient donnés toutes les quarante-cinq minutes avec le choix entre un cinq kilomètres, un dix et un vingt, tous appelés « trail » pour faire genre mais plus proches de la course nature du Tremblay que de la randonnée montagneuse d’Ariège puisque l’on évoluait entre 250 et 700 mètres de dénivelé. Ayant choisi le dix kilomètres pour voir, ce fut une promenade au cœur d’un peloton de cent-vingts partants avec de rares espaces pour doubler, ce qui avait l’avantage, a contrario, de limiter les tentatives de vos poursuivants.
Après un chemin vertigineux, ce qui n’est pas le moment le plus agréable, la traversée d’un grand parc de château privé, heureusement ouvert pour l’occasion, c’était le grand retour en courbes descendantes puis montantes avec arrivée au port, qui dans les cinq derniers kilomètres faisaient la différence. Aucun ravitaillement sinon, à l’arrivée, tout le nécessaire y compris une galette saucisse et une boisson locale et surtout le plaisir de d’encourager vos camarades partis sur les vingt kilomètres avant vous sachant que vous aviez fait la connaissance des cinq premiers qui vous avaient dépassés en format vent d’Iroise. A l’arrivée c’est le moment où l’on sait que le monde est beau et où l’on pense à celle que l’on aime.
Succès de reprise avant les championnats de France du dix kilomètres qui se tiendront à Langueux, à quelques lieues de là.
Les bénéfices, 4 500 euros étaient attribués aux représentants de la ligue contre le Cancer.