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Les Dieux du Stade ont soif… à Aix-les-Bains.

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Le 4 x 100 m « France » à l’entrainement, le 7 août 2014 à Aix-les-Bains

C’est toujours un plaisir de passer des vacances studieuses en montagne. L’entraînement, la lecture, l’écriture, notamment d’articles pour le blogue Asphalte 94, remplissent une bonne partie des plaisirs du jour.

Aix-les-Bains, capitale française du thermalisme recèle des trésors sportifs qui ne sont pas dus uniquement nautisme, à l’alpinisme, au ski. La présence depuis une cinquantaine d’années d’un excellent club d’athlétisme, l’ASA, justifie le détour. Celui-ci  a révélé des champions de qualité (Robert Bogey bien entendu, recordman du monde du 4 x 1500 m, recordman de France des 5 000 et 10 000 m, champion de France de cross-country ; Paul Arpin, Pierre Carraz, Henri Lapierre et, désormais, Christophe Lemaître…). Il a organisé de multiples compétitions et championnats divers et s’est développé avec un esprit respectueux de l’individu. C’est d’ailleurs bien le minimum dans un tel cadre,  au pied du Revard, qu’appréciait la Reine Victoria, Impératrice des Indes et qui fut haut-lieu de la Résistance en 1944. Sur une  piste d’herbe courte et drue, caché dans un hippodrome ouvert aux coureurs on se sent heureux.

Le dernier-né de cette génération d’athlètes aixois ne se présente pas, c’est le don en personne, je parle de Christophe Lemaître, le champion des courses de vitesse Je l’avais brièvement rencontré il y a deux ans et apprécié connait son tempérament taiseux de montagnard. Cette année nous avons pu, Marie Fanny et moi, le revoir à l’entrainement, avec ses compagnons du 4 x 100 m « France » en attente des championnats d’Europe de Zurich. Teddy Tinmar, Ben Bassaw et Pierre Vincent (Jimmy Vicaut et Ken Romain étaient aux soins à l’INSEP) figuraient donc, il y a quelques jours, dans un spectacle dont la beauté essentielle est due à la répétition de gestes difficiles intégrant le passage d’un bâton à pleine vitesse. Une heure d’échauffement et trois essais de mise au point de la charnière 1-2 et 2-3 pour faire travailler les virages, le tout en quarante secondes, le champion d’Europe étant dans la ligne opposée.

On sait que les répétitions d’orchestre sont la musique même, que les préliminaires sont le moment le plus vivant du théâtre donc de la vie. La mise en place d’une équipe de relais, devant vous, avec ce que cela suppose d’échanges entre les entraineurs et les athlètes a quelque chose d’impérissable.

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Arrivés sur le stade municipal Forestier à 17 heures, en même temps que les athlètes encadrés par Djamel Boudebidah, le responsable des relais et les entraineurs Demonière et Carraz  nous étions dans les tribunes installés seuls. Discrèteent ensuite autour de la main courante nous réalisâmes quelques instantanés photographiques. En fait nous étions les rois du monde.

La musculature impressionnante des spécialistes des très courtes distances nous éloigne de la sveltesse des marathoniens. Si Lemaitre, arrivé en bermuda de plage et musique aux oreilles ne ressemble en rien aux clichés américains et jamaïcains il est certain  que les quatre coureurs que nous avions en face de nous représentaient la quintessence de la matière. Etre placé à dix mètres de ces Teddy, Ben, Christophe ou Pierre lancés en pleine vitesse, dix mètres par seconde, en rapide et bruyant effort vous donne une leçon de réalité qu’aucun reportage radiodiffusé ou télévisé ne vous procurera. Ceci semblait plus évident encore que ce que nous avions vu quelques jours avant à Montreuil où, sous la pluie certes, nous étions près de Tyson Gay, Mahiedine Mekhissi, Vanessa Boslak ou Cindy Billaud. Sans doute le fait que le spectacle était plusieurs fois recommencé, que le plaisir de courir l’emportait sur la nécessité de gagner apparaissait mieux. D’ailleurs courir en équipe n’est-ce pas ce qui explique en grande partie le succès de nos rassemblements asphaltiens ?

Teddy, Ben, Pierre ou Christophe, quand le plaisir de courir est équipe…

Ainsi nous pouvions les voir, rien que pour nous, apparemment indestructibles. Personnellement je n’étais pas fier  à l’idée que s’il en avait manqué un ou si quelque autre s’était blessé, bien que caché à l ‘arrière de mon sac INSEP, ils m’auraient peut-être demandé de faire le quatrième, ce qui n’aurait pas facilité leurs réglages !

Tous, sans le dire, pensaient aux championnats d’Europe de Zurich à la mi-août. Zurich ville reine de l’athlétisme avec les cités scandinaves, avec son stade du Letzigrund où vingt-cinq records du monde ont été établis depuis 1928, date de sa première configuration.

 

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Si la course n’est pas une simple extension de la marche puisque le coureur renonce à certains moments à la loi d’attraction et s’essaye à quitter le sol, si le saut n’est pas la simple possibilité d’un bond porté à son extrémité, si le lancer n’est pas juste un geste de défense magnifié par sa vitesse, l’athlétisme en équipe du 4 x 100 m à l’Ekiden est, dans son essence, le geste qui rend heureux. Semble-t-il.

C’est probablement aussi pour cela que nous allons organiser un premier relais nature le 9 novembre prochain. Certes les dieux du stade ont soif de victoires mais nous avons également notre petite musique à jouer. Entre la course de la Rentrée au Perreux le 7 septembre et cette nouvelle création, sur vingt kilomètres au Tremblay, avec trois coureurs finissant ensemble, l’esprit asphaltien innove.

 

Christian Pallandre

(Photographies de Dorothée Pallandre)

3 Comments

  1. Nicolas KWONG-CHEONG

    Pour l’y avoir croisé dernièrement, je confirme que Jimmy Vicaud était effectivement à l’INSEP il y a quelques jours. En visite comme moi pour soigner quelques bobos physiques. Il m’a d’ailleurs
    dit à quel point il était deçu de ne pas être à l’entrainement avec le reste de l’équipe pour avoir le privilège de partager le temps d’un entraînement un relais avec le célébrissime Christian
    Pallandre de l’Asphalte 94. Je lui ai suggéré de passer un dimanche matin au Tremblay pour rattraper cette affaire. Je lui ai dit que nous aussi on avait des gens qui valaient 10 sur 100, sauf
    que nous on parle d’heures et de bornes…

  2. Philippe Delacroix

    Slt Christian, merci de nous faire partager par ton CR un moment d’entrainement de l’Elite du ‘relai’ Français sur 4X100m à partir des gradins. Leur allure n’a assurément rien à voir avec notre
    catégorie des coureurs de Fond s’agissant d’une autre filière énergétique.

    Ton Cr m’amène à un point orthographique d’un MOT que je souhaite une bonne fois éclaircir pour l’ensemble du club mais également pour notre prochaine épreuve puisque tu en fais allusion à la fin
    : RELAI ou RELAIS ???

    La réponse ci dessous source WIKIPEDIA :

    Du verbe relayer. Le terme s’est écrit relai (xiii e siècle) puis par altération relais (de relaisser). La réforme orthographique de 1990 a proposé de
    revenir à la graphie relai (sur le modèle de
    délai), mais celle-ci ne s’est pas imposée et relais reste plus courant. 

    CQFD écrire RELAI sans S n’est pas une erreur dans la langue française.

    • L'Amiral

      Allez, je vais y mettre mon grain de sel mois aussi ! Dans tous les cas même si le mot ‘relai’ s’ecrit sans ‘s’ au singulier une course se dispute en ‘relais’ puisqu’il y en a plusieurs
      ! Affaire réglée !!!

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