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Crosne

S’aligner au départ d’une course deux semaines après un marathon est sans doute un peu prématuré. Jeune sénior j’avais l’habitude de reprendre avec les 10 km de l’Humarathon 3 semaines après le marathon de Paris. C’est là que j’ai claqué mes meilleurs chronos sur la distance malgré un parcours qui n’est pas des plus roulants. Les années passent et la récupération est de plus en plus difficile. En plus j’ai arpenté New York en long et en travers pendant 4 jours après le marathon de Chicago. En toute sagesse je n’aurais pas dû courir ce matin. Je ne l’aurais pas fait pour toute autre course. Mais en lisant l’article de Michel R. sur la course de Saint Maur j’ai reconnu des sentiments que j’ai sur les 17,89 km de Crosne. C’est ma course sentimentale, là où j’ai grandi sur un parcours que je connais par cœur avec un départ à moins de 200 m de la maison parentale.

 

Le marathon de Chicago à peine terminé j’avais déjà cette échéance en tête, d’autant plus que pour cause de marathon automnal ces deux dernières années je n’y avais plus participé depuis 2009. Sauf grosse claque à Chicago j’avais décidé depuis longtemps de participer pour la 12e fois (j’ai raté les 8 premières éditions) à cette course qui fêtait cette année son 23e anniversaire. Par prudence j’avais tout de même opté pour le 10 km plutôt que pour le « 17,89 km » que je cours habituellement. Avec la météo des derniers jours il fallait s’attendre à des passages difficiles sur ce parcours à moitié sur chemins. Si la course s’était cantonnée en forêt ce matin, les pointes auraient été de sortie et elle aurait pu être rebaptisée « Cross de Crosne ».

 

La pluie semblait vouloir nous épargner et le soleil commençait à poindre avant le départ. L’échauffement me rappelait que mon marathon n’était pas si loin. Essayer de ne pas partir trop vite tout en essayant de se placer tel était le dilemme. Car après une ligne droite initiale de 600 m, le premier virage en épingle fait office de goulot d’étranglement renforcé par un départ commun pour les deux distances de l’épreuve. L’allée amenant à la forêt annonce ce qui nous y attend : terrain glissant, flaques obligeant à slalomer,… Après 1500m entrée en forêt. Au choix : course sur les bas côtés humides et glissants ou sur la partie centrale caillouteuse rendant la foulée chaotique. Pas de grosse difficulté sur les premiers kilomètres si ce n’est une bosse un peu raide. Le plat de résistance c’est pour plus tard.

 

Malgré les sensations de l’échauffement je ne me sens pas trop mal. Revenu sur le bitume on repasse sur la ligne droite du départ. J’hésite à hausser le rythme. Mais je préfère rester sur mon allure d’autant que les « moments de plaisir » sont pour bientôt. Une cycliste remonte le parcours et me lance un « Allez Nicolas ». Elle casquée, moi sans lunettes impossible de la reconnaître de vue. A sa voix « caractéristique » je dirai que c’était Aurélia T. J. Mais que faisait-elle là ???

 

On bifurque ensuite pour descendre vers le centre ville. Ca descend raide et certains y vont franco. Je préfère les laisser partir et contrôler d’autant que j’ai le souvenir d’avoir manqué de me retrouver au tapis il y a quelques années. Le passage en centre ville précède la remontée vers la ligne d’arrivée. Un « bon courage » peint sur la chaussée annonce le début des réjouissances. Certes la côte qui suit n’a rien à voir avec le Goudard de Marvejols-Mende et à son avertissement marqué au sol « Ici commence l’enfer » mais ce message nous prépare tout de même à regarder nos pieds. La montée se fait en trois paliers successifs entrecoupés par des portions en faux plat offrant un peu de répit. L’avantage du terrain me permet de récupérer les uns après les autres ceux qui m’ont lâché dans la descente. Les portions montantes vont crescendo. La dernière est indiquée à 15% sur la signalisation routière. Ceux qui connaissaient le parcours parlaient de ce passage avant le départ. Les coureurs du 18 km auront le plaisir d’y repasser une seconde fois.

 

En haut de la côte il faut quelques dizaines de mètres pour arriver à se relancer. Il reste un peu moins d’un km pour rejoindre l’arrivée. Je jette un coup d’œil derrière moi. La montée a fait des dégâts. Il y a un trou. Mais peut être que mes collègues de cordée devaient en garder pour un 2e tour. Je finis en 36mn tout rond. Mais la distance n’y est certainement pas compte tenu de la difficulté du parcours et d’un dernier km officiel couru en 2mn38s !!! Peu importe le chrono de toute façon. L’objectif était tout autre.

A noter la présence d’un ancien asphaltien présent régulièrement sur la course également : David Lecoq en 35’12”.

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