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Le marathon de Sénart… vu du trottoir

A l’issue de marathon de la Rochelle 2015 où l’ami Fayçal n’avait pas pu suivre le rythme lui permettant de passer sous les 4 heures je lui avais promis de l’aider lors de sa prochaine tentative, éventuellement en effectuant avec lui la deuxième moitié de la course. Des petits problèmes de santé m’ont empêché de tenir ma promesse mais je tenais à être sur le parcours afin de lui prodiguer le maximum d’encouragements. Pour ce marathon de Sénart 2017 le défi restait le même : casser le mur des 4 heures.

Vert Saint Denis, km 23 : je suis sur place assez tôt pour voir à l’œuvre les meilleurs Français qui disputent le championnat de France. Guimard, d’Alès Cévennes Athlé passe en tête, largement détaché. Il gagnera facilement. Derrière lui j’ai le plaisir de voir passer sur la moto Patricia Mournetas, juge officielle fédérale et amie de l’Asphalte puis Jean-Christophe Landemaine (US Ivry), premier Val de Marnais. Tout ce temps passé à attendre me permet de constater que le vent est fort et rarement dans le bon sens pour les coureurs. Le défilé des maillots multicolores continue jusqu’à l’arrivée de Fayçal qui précède de quelques mètres Philippe Simonet dit « le Kenyan ». Petit souci. J’avais prévu son passage à 11h10 et il est à peine 11h. Son rythme de course est davantage celui de quelqu’un visant 3h40 que 4h ! J’échange quelques mots avec lui. Il semble vraiment à l’aise ce que me confirme Philippe quelques secondes plus tard.

Réau, km 29 : Je suis au carrefour, à la sortie de la ville, là où commencent les interminables champs de colza. J’attends les maillots verts/blancs/violets tout en constatant qu’ils vont aborder cette partie sans aucun relief le nez dans ce vent qui souffle de plus en plus fort. Fayçal arrive, le sourire toujours aux lèvres, content d’être là, toujours nettement devant le meneur d’allure des 3h45. Quelques mots en passant pour me dire que tout va bien et il est déjà loin. Par contre Philippe a été rattrapé par le régulateur et n’a pas pu s’accrocher au groupe. Il a la tête des mauvais jours, se plaint du dos et m’annonce qu’il va s’arrêter à Moissy-Cramayel pour boire une bière ! Je connais l’individu depuis bien longtemps et son attirance pour la « mousse » mais là il m’étonne quand même !!!

Nouveau saut en voiture pour me rendre à Lieusaint, km 36. Si Fayçal a continué sur le même rythme il devrait passer en 3h06/3h07 de course mais personne en vue. Le meneur d’allure des 3h45 qu’il devançait 7 km plus tôt est passé et il faut attendre 4 à 5 minutes pour le voir arriver. Il a pris une claque le Fayçal ! De plus son chrono a rendu l’âme et il ne sait plus où il en est. Malgré ma condition physique plus que précaire je me mets à son allure. Dans son désarroi il pense que l’objectif des moins de 4 heures est fichu. Je le rassure comme je peux lui indiquant que le meneur des 3h45 n’est pas passé depuis très longtemps, que celui des 4h est encore loin derrière et qu’il a encore une marge de manœuvre… s’il ne marche pas ! Je lui prodigue les ultimes conseils afin de terminer dans les temps et je le laisse partir. Un bref calcul mental alors que je reviens sur mes pas m’indique qu’à 8 km/h il atteindra son objectif. Plus facile à dire qu’à faire. Tous les marathoniens qui ont terminé un marathon à l’agonie savent que la chose n’est pas aisée. Toujours en retournant sur mes pas je croise Nico Kwong Cheong qui a participé au 10 km et qui aide un de ses amis à terminer son premier marathon. Puis j’aperçois le Kenyan. Lui aussi semble bien entamé ! Arrivé à notre hauteur et alors que je m’apprête à l’accompagner quelques mètres c’est lui s’arrête puis continue en marchant, en profitant pour me dire qu’il a mis sa menace à exécution à Moissy, que maintenant la bière lui reste sur l’estomac mais qu’il s’en moque car il est venu pour faire des kilomètres, sans autre objectif, au même titre que Saïd qui est derrière. C’est là que j’apprends qu’il y a un 3ème larron qui arrive quelques minutes plus tard, ne claudicant pas plus que d’habitude et se moquant éperdument du chrono. En trottinant à ses côtés il m’annonce qu’il y a un 4ème Asphaltien dans la course mais que son nom lui échappe. J’apprendrai à mon retour qu’il s’agit de Philippe Obrador qui avait bien caché son jeu !

Une tentative pour rallier Combs la Ville et son stade d’arrivée afin d’en savoir un peu plus sur les résultats se révèlera infructueuse. Impossible de rejoindre le centre-ville interdit à la circulation ou engorgé par l’organisation de la course. Ce n’est qu’à la maison que j’apprends que la ténacité a payé. Objectif atteint pour Fayçal : 3h59. Ouf ! Bravo à toi. Le long chemin dallé derrière les entrepôts entre le 37 et le 39 a dû te sembler bien long !!!

Marathon de Sénart, 1er en 2h20’10’’, 1332 coureurs classés.

Fayçal Balit

597ème, 127ème MH2

En 3h59’16’’

Philippe Simonet

751ème, 23ème MH3

En 4h14’38’’

Philippe Obrador

256ème, 52ème MH2

En 3h28’13’’

Saïd Chachoua

847ème, 33ème MH3

En 4h28’07’’

Sur le 10km, 1958 arrivants, 1er en 30’52’’

Nicolas Buck

121ème, 67ème SH

en 37’57’’

Alain Poteau

637ème, 160ème MH1

En 46’47’’

Nicolas Kwong Cheong

163ème, 40ème MH1

en 38’55’’

 

 

 

 

2 Comments

  1. Nico KC

    Bravo Fayçal pour être aller chercher les moins de 4 heures. Désolé de ne pas t’avoir accompagné plus que je ne l’ai fait. J’avais un engagement par ailleurs. Tu t’es fait mal et ça a payé. Good Job ! Bonne récup.
    Nico

  2. Guillaume

    Bravo à tous les 4 pour votre abnégation en dépit des vents contraires dans la grande plaine briarde.
    Vives félicitations Faycal.

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