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Ultratrail des Vallées

Par Frédéric B.

Ultratrail des Vallées commence avec le retour du Benj… « Fred, j’ai tellement été dépassé par ton abandon sur la LSTL que j’ai une course à te proposer ! j’ai été arrêté l’an dernier pour 3 min à la barrière horaire à 7km de la fin il faut que je la termine »

Bon bah le soir du rentres, tu regardes le calendrier… tu t’inscris. 

Course Bretonne, 115Km affichés pour 2800 de D+, tu regarde le parcours ok c’est de la montée et de la descente en permanence, mais le cadre sera pas mal autour de la Rance et de Dinan. Petit point particulier, en 2023 32 finishers seulement et 65 en 2024 on dépasse rarement le 65%… pas de suspens 62% cette année.

On se cale une dizaine de jour avant pour le covoit et le logement, Benj vient avec Thierry. Les deux sont revanchards de l’an dernier.

Récupération des dossards dans un bel espace, le club house d’un club de foot sur lequel on est venu poser de grandes tenelles pour le seul marchand de l’évènement et les espaces restauration/soins/…

Ils m’avaient annoncé que les ravitos étaient, inexistant, qu’il n’y aurait rien. Surtout de faire comme si j’allais partir sans aucune aide extérieure. Seul confort, 2 délestages au 74 et 96Km. 

Je prépare un sac avec un change complet, Bretagne oblige, le crachin n’est jamais loin et ils ont prévu un vent du nord glacial.

Levé 5h, pâtes, café et c’est parti vers la ligne de départ. Pas de vagues, ils annoncent 212 inscrits, nous serons 191 sur la ligne, on est tout au fond, on profite le jour se lève à peine, les champs sont blancs mais il fait beau alors c’est plutôt agréable il n’y aura pas de frontale !

Les 5 premiers Km sont à travers champs et passages de route pour arriver dans la première forêt et les premières difficultés. Oui oui, déjà, étonnamment très technique de suite très raides et très descendantes (rien ne sera jamais très long nous sommes en Bretagne) avec des passages ou il faut véritablement grimper sur les rochers.

Bingo, légère torsion à 12… la course va être longue mais un abandon pas plus. On enchaine dans cette forêt, très agréable, complètement coupé du vent. Du coup pas trop froid, mais bien humide !

Premier ravito au km 22, un barnum est installé dans des ruines. Ils me laissent passer devant pour découvrir… bah il y a des toasts de rillette de thon, mais pas celle que l’on mange avec plaisir celles qui vous disent « ne me mange pas ! tu vas avoir mal au ventre » c’est dégoulinant et absolument pas appétissant.

J’étais prévenu et heureusement car 115Km en comptant sur des ravitos comme ça, c’est costaud. Bon, on passe 145ième sur 191 à ce moment.

On repart et on enchaine le long de champs pour arriver en bord de Rance, avec quelques gouttes et surtout ce vent glacial de face. Le paysage est magnifique et il parait que quand on regarde en face, on en sera au km 60… bah à tout à l’heure.

On attrape du chemin littoral, très plaisant. Quelques passages très sable/boue, des montées et descentes avec beaucoup de marches (ça ils ne me l’avaient pas dit et je regrette d’avoir séché les derniers entrainements des 100 marches). 

Pour le ravito km44, c’est dans une grange ouverte… le ravito, bien bah comme le précèdent, ah non il reste beaucoup plus de toasts. Les coureurs ont compris je crois ^^. J’avais préparé des en-cas un peu plus consistants, je remplis mes flasques et part pour 29km avec seulement un point d’eau. Pointage 115ième je crois, mais je ne suis pas resté j’ai préféré continuer en mangeant et marchant tranquillement j’ai laissé mes 2 compères qui ont préféré eux s’arrêter pour se substanter. Un groupe de 10-15 repasseront sur mon km de déjeuner, mais c’est plein soleil et plein champ en attendant de récupérer le chemin du littoral. 

Cette partie est dure et longue, les côtes ne sont jamais bien longues, cela ressemble à du Baltard mais en continue et les descentes sont en fait des marches, très techniques ca n’avance pas bien vite. La vue est cependant magnifique ! Km 60, ah ! … j’étais en face ce matin.

Pour attraper le premier point de délestage, km74, on repart dans les terres. Un faux plat montant de 2-3km aura raison de Benj, qui est un gros grimpeur… il imposera un sacré rythme (après analyse il m’aura placé 6min sur 3 Km) puis une belle descente douce me permettra de revenir sur lui juste avant d’arriver à la base de vie.

Change complet, surtout les chaussures, j’avais pris des chaussures conforts pour la fin de course et je les avais équipés des lacets autobloquants (n’oubliez pas ce point très important par la suite).

Je repars en avance et file devant Benj, au moment ou je pars Thierry arrivait et disait qu’il finirait mais que ce serait long… « ne m’attendez pas« .

La portion à venir est celle qui va être la plus belle, mais aussi le plus dur passage dans Dinan avec un Yoyo façon Maxicross mais sur des pavés (et non dans la boue) et au milieu des passants, des crêperies, bars et autres… très motivants (je vais prendre un vrai coup derrière la tête). Benj est là et ça fait beaucoup de bien ! on enchaine avec une partie forêt et le D+ qu’il manque, le rythme baisse franchement, les frontales s’allument. Je ne l’ai pas précisé, mais nous courrons avec les coureurs du 65Km qui font la même fin de parcours depuis le Km74, un serpentin lumineux apparait.

On revient sur Dinan sur le 96Km, base du club de Canoé-Kayak… musique, ambiance… et puis bah encore vraiment pas grand-chose, ils ont même réussi à rater la soupe.

Il reste 20Km, le sujet essentiel du départ à savoir la barrière horaire ne posera aucun problème sauf pépin. Direction les terres et les champs, impect… àh oui non en fait, tout est détrempée, des passages boue/glaise/rivière… vous vous souvenez du point de détail à retenir ? ah bah la c’est le moment de rire… petit saut à faire pour passer au-dessus d’une rivière atterrissage dans la glaise en face, chaussures collées, Fred continue mais sans chaussures… Parfait, chaussettes recolorées pour l’occasion ! Heureusement Benj, était juste derrière et me les sors non sans difficulté. Bien bah il reste 3km avant le prochain ravito et la fin roulante. C’est 3Km seront une éternité car tout est très collant et mes pieds sont pleins de terre. 500m avant le dernier ravito, je ne sauterai pas au-dessus de ce filet d’eau je rince le tout… c’est glacial et ça fait plop plop…

Bien bah, dernier ravito, rien. Je prendrai 2 verres de coca et 2 soupes et je dis à Benj que j’ai froid et que faut y aller car je suis un peu fâché ^^… Un chemin lumineux, une arche en intérieur, on arrive le speaker faisait sa pause, il n’y aura pas un mot. 

On nous indique que l’on a droit à un repas, ce sera une crêpe fromage œuf, que l’on a droit à un sweat finisher, il n’y en a plus…

L’aventure est belle, j’ai trouvé un copain de trail un peu fou. Cette course mérite des lettres de noblesse pour son parcours et ses vues. Niveau orga, je crois que je n’ai jamais vu ça, pour vous dire, les barrières étaient différentes entre le site internet, le roadbook et l’impression sur le dossard.

Après 115km, 17h45’27 », 94e, 21e/35 en M0H, pour 119 finishers.

2 Comments

  1. Angela

    BRAVOOOO ! On lisant le récit j’avais l’impression que je suis dans un décor de SF !
    Et toi un SISIF qui a conquit les plus difficiles sommets !
    Bonne et bien méritée récupération.

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