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Ultra tour du Beaufortain, chronique d’un ou plusieurs coup de foudre, Cr de Florian Germond

L’ultra tour du Beaufortain, chronique d’un ou plusieurs coup de foudre…

Cette petite ballade en beaufortain était le clou du calendrier trail 2017 pour plusieurs d’entre nous quand nous nous sommes inscrits dès le 1er janvier avec Laurent et Pascal, à l’ouverture des inscriptions. Nico nous a rejoint dans ce challenge quelques semaines plus tard ! Nous avons donc tout planifié en fonction de ce très gros objectif, avec en particulier la XL Race en 2 jours fin mai autour d’Annecy et le stage du TMB fin juin avec Paléophilou ! Nico a fait le choix d’une prépa un peu plus atypique entre marathon/swim & runs / athlé santé et tennis ! J Ca lui a pas plus mal réussi !

Pour notre part nous sommes au final arrivé au départ de l’UTB à 3, Pascal ayant fait le choix de renoncer 2 mois avant, du fait de l’intensité de la prépa et son départ le surlendemain du trail en Australie. On a malgré tout passé de supers moments de prépa ensemble, tant à Annecy qu’à Taverny ou autour du Mont-Blanc !

Donc après 6 mois de chauffe collective, nous sommes arrivés sur place l’avant-veille du trail, le jeudi, pour bien nous reposer avant le départ à 4h samedi matin. Bien nous en a pris, chalet tout confort à 10 min. du départ et lever à 2h30 le samedi…

Briefing de course le vendredi, avec une météo déjà pas trop rassurante l’après-midi (orages et  trombes d’eau). Le briefing confirme la tendance en pire pour le samedi après-midi et soir, mais aucun changement de course annoncé.

Une fois le départ donné, un petit tour du plan d’eau de Queige (tout petit), et ça démarre dans le vif du sujet pour une grosse ascension – 1500 m de d+ en 10 kms, 2000 m entre le départ et le premier ravito au 18 kms. On y va avec Lolo en rythme correct mais un peu sur la réserve vu ce qui arrive derrière, et Nico est parti devant. Une fois le col de rochepourrie passé, après la montée au travers de beaux alpages et chalets, place au grand spectacle ! Le Massif de la Vanoise sur notre droite de l’autre côté de la vallée en bas, et traversée de premières crêtes/plateaux pour nous avant de franchir 2 autres cols et de rejoindre le premier ravito. Nous avons 1h10 d’avance sur la barrière. La barrière totale de la course est de 27h, ce qui n’est pas très long vu le profil et la longueur : 6400 m de D+ et 105 kms. On continue ver le 2ème ravito, ça continue à grimper mais « c’est joli » ! et nous passons par le joli lac de St Guérin et sa passerelle après une belle descente et avant de remonter au Cormet d’Arêches, 2ème ravito. Là on en arrive à 32 bornes et 2900m de d+… au bout de 7h20 de course ! On a déjà pas mal pris de l’altitude depuis le début, et Laurent n’arrive pas à s’alimenter au ravito et à retrouver son souffle après la dernière montée. Je repars seul du coup après 15/20 min, dommage mais la suite de la journée montrera que ce n’était pas une si mauvaise idée.

La suite c’est des montées bien techniques, avec des traversées de paysages toujours aussi grandioses avec de beaux lacs de montagnes, des couleurs vertes et de rochers aux contrastes saisissants ! On arrive au mur de la montée du col à Tutu, au pied de la Pierra Menta, ce n’est pas de la tarte ! La traversée et descentes de pierriers se poursuit jusqu’à la barrière horaire suivante, franchie avec 50 min. d’avance… Ravito du refuge de Presset 10 min plus tard, le ciel s’est couvert et bye bye le soleil. Poursuite sur le Col du Grand Fond, nouveau mur très raide et court, avant une longue descente dans les cailloux jusqu’au ravito du Cormet de Roselend : 1h05 d’avance sur la barrière à l’entrée du ravito, mais comme c’est le ravito à quasi mi-course (47 bornes) nous y passons un peu plus de temps avec un sac de base vie qui nous attend – change/recharges… Ça fait du bien et je repars avec un compagnon de route avec qui j’avais déjà commencé à progresser avant le ravito au même rythme. C’est sympa, nous en sommes à 12h20 de course.

Montée au tunnel du Roc du Vent, grand tunnel de 600 m creusé au travers de la montagne, avec de la hauteur sous plafond limitée, attention à la tête ! Passage du col de la Lauze où nous atteignons les crêtes et l’orage débute ! On se change pour enfiler la veste gore-tex et le pantalon kway… ! Les éclairs fond leur apparition, le tonnerre aussi, et au pied de la montée vers la crête des Gites, le refuge du Bonhomme, une voie de contournement nous est soumise par l’organisation de course, par le chemin des curés. Le déluge est lancé ! Ce qui est surprenant c’est qu’à 5/10 min. près, d’autre trailers ont été autorisé à s’engager sur le parcours classique très exposé !

Arrivé au ravito suivant, au hameau de la Gittaz, avec un peu d’avance vu le contournement (quasi 2h), nous repartons étonnement, sans être stoppés. Et là c’est reparti pour 3h de manège bien dangereux, en arrivant au col de la Gittaz sur un grand plateau très exposé à la foudre et avec la nuit tombante. L’eau recommence à couler à flots, et nous ne voyons personne pour nous contrôler. Nous retrouverons les bénévoles plus bas dans la descente en train de rentrer !  Les passages sont dangereux vu l’eau et les pierriers à franchir pour rejoindre le passage sous le col de la Fenêtre (belle     petite montée encore), et les éclairs qui continuent à tomber de partout. Hormis essayer de suivre les consignes de course en cas d’orage, pour s’accroupir et lâcher plus loin les bâtons, pas grand-chose à faire… Le chemin pour rejoindre le Col du Joly et le prochain ravito paraît encore long, et nous y arrivons vers 22h45, au bous de 18h45 de course… ! Là enfin la direction a décidé de stopper les coureurs. Nico était arrivé un peu moins d’une heure avant et déjà reparti par une navette vers Queige, à 1h de route.

Moi je suis arrivé trempé jusqu’aux os, en commençant à être gelé. Le ventre ne suivait plus car avait dû prendre froid ou pas suffisamment alimenté depuis le dernier ravito. Bilan : bon coup de flippe, et content du parcours déjà avalé : 75kms ou un peu moins vu le parcours de repli plus haut, et 5300m de d+ cumulé / 3700 m d- environ pour ma part, 5600 d+ /4100 d- pour Nico qui avait pu passer par les crêtes avant le repli et l’orage.

Leçons : grosse expérience à nouveau, leçon de vie pour savoir abandonner avant qu’il ne soit trop tard à avoir en tête pour les prochains défis, vu que la course a attendu trop longtemps à notre goût pour prendre la décision, et très content d’avoir pu bien suivre au niveau physique et mental, grâce à une bonne prépa. Ce trail de montagne reste très exigent au niveau du parcours, même si magnifique. Bénévoles très dévoués et sympas !

 

Florian Germond

3 Comments

  1. Nath C.

    Un grand bravo à tous….avec comme tu dis une super prépa et un mental d’acier !
    Un Ultra exigeant encore et pour le suivi depuis Paris je pense que je n’etais pas la seule à flipper de cette fin de course…..
    Bonne recup les trailators ….

  2. alex

    Top
    bravo à vous
    je me retrouve complètement dans ce CR, j’ai vécu la même course à 5/10mn prêt (je ‘ai pas été détourné au col du bonhomme mais juste arrêté dans le refuge pendant 1/2h à cause de la grêle)
    en tout cas merci de poster des CR comme ca, ca fait plaisir à lire

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