Ultra tour du beaufortain 2014 – 105kms 6400mD+
Il y’a 3 ans, je faisais mes 1ers pas sur le trail longue distance avec cet ultra tour du beaufortain qui faisait 103km, 5800mD+ à l’époque. Aligné sur la ligne de départ avec un dénivelé positif cumulé d’environ 100m, inutile de dire que la course fut folklorique…mes quadriceps s’en souviennent encore.. n’empêche j’étais quand même finisher. Tout au long de la course évidemment, je me suis dit “plus jamais ça”. Quelques jours après, je n’en étais plus si sûr…. quelques semaines plus tard, je n’avais qu’une envie: remettre ça 😉
Quelques trails plus tard et des entraînements plus adaptés à ce type de course, je suis sur la ligne de départ ce samedi 19 juillet avec Philippe Hugault. De problèmes de boulot en bobos, je n’ai pas mis de dossard depuis le mois de mars et le semi marathon de Paris. Surtout, j’ai une revanche à prendre sur la maxi-race où je n’ai pas pris le départ à cause d’un problème de dos survenu à seulement quelques heures du coup du feu du starter !
4h du mat’, Go ! J’ai prévu de faire un départ rapide et au bout de 15 minutes de course, je ne suis qu’à quelques pas de la tête de course sur la montée de la roche pourrie. Cette course n’est toutefois pas la mienne et je préfère ne pas suivre les leaders dans leurs relances infernales. Ma lampe frontale montre des signes de faiblesses … quel guignol, comme d’habitude je suis parti en “last minute” et les piles que je croyais être bien chargées ne le sont pas. Mon éclairage rends l’âme alors qu’il y’a désormais quelques dizaines de mètres qui me séparent des coureurs de devant et derrière, je n’échapperais pas à quelques petites chutes mais sans gravité et le soleil se lève petit à petit, ouf ;). 5h37, je suis au sommet de la roche pourrie, j’ai donc réalisé l’ascension à 1000m D+/h … pas mal 😉
Je prends mon temps jusqu’au 1er ravito – le refuge des arolles. La descente vers le barrage de St Guerin se fait aussi tranquilou d’autant que les sensations sont à peine “correctes”. Arrive alors ce qui se produit souvent sur un trail longue distance: un changement de sensations… en bien dans le cas présent. La montée vers le cormet d’areches, je la fait pas rapidement…. je me la bouffe comme une tablette de chocolat 😉 ! Je ne l’apprendrais que plus tard, mais ça se passera beaucoup moins bien pour Philippe Hugault qui se ressentant des efforts fourni ces derniers mois préférera abandonner ici.
Passé le col du coin, on arrive dans le secteur de la “pierra menta”, un petit sommet qui donne son nom à la célèbre épreuve de ski de randonnée.
Voir photo 1 prise à l’entrainement le 04/07/2014
Voir photo 2 trouvée sur le web: la Pierra menta vue du refuge du presset
Après le refuge du presset et le col du grand fond, c’est le moment d’attaquer un des gros morceau de la course: la descente de la brèche de parozan…. une belle saloperie.
Cette descente est la pire que je connaisse.. pire encore que les descentes du GR20. Sur la partie haute, la pente est de 40%, tout en pierrier.
Voir photo 3 la brèche de parozan prise depuis la roche parstire à l’entrainement le 01/07/2014
Je descends tranquillement en m’appuyant très fortement sur mes deux bâtons tendus à l’avant. Au milieu de la descente, je ressens une douleur au genou droit et au mollet… merde, ça sent pas bon. Un peu plus loin, ce sont des vagues de douleur sur la jambe droite qui me secouent du genou vers le mollet mais aussi ponctuellement jusqu’au fessier. L’abandon serait t’il au RDV au ravito du plan de la lai ?
Ravito du plan de la lai, la toute fin de la descente sur un sentier plat et large s’est passé relativement sans douleur… pas d’abandon pour le moment. Je profite du sac d’allégement acheminé par l’organisation pour me changer complètement et tout particulièrement pour changer de chaussures, la paire que j’ai utilisé jusqu’ici est vraiment très usée et n’ayant plus beaucoup d’amorti.
Il est 12h25 lorsque je repars de ce ravito au 48ieme km. Direction le roc du vent, la nouveauté du parcours 2014. On passe à travers un tunnel qui fait 1m60 de haut par endroits et c’est l’hécatombe apparemment: un grand nombre de coureurs de sont cognés sévèrement la tête. De l’autre coté du tunnel, le chemin en balcon est super sympa. En revanche, on mets un temps fou à monter puis redescendre vers le col de la sauce: l’ajout de cette difficulté est donc loin d'être anodine.
Au col de la sauce, on attaque la crête des gites, un endroit superbe mais aujourd’hui la couverture nuageuse nous empêche de profiter du panorama à 360°C.
Voir photo 4 la crete des gites: photo prise à l’entrainement le 03/07/2014
Voir photo 5 le mont blanc depuis la crete des gites: photo prise à l’entrainement le 03/07/2014
Autre nouveauté du parcours par rapport à 2011: à la descente du col du bonhomme, plutôt que d’attaquer un peu plus la descente puis remonter vers le col de la fenêtre, on bifurque à gauche direction la gittaz.
On rejoint ainsi les sentiers de la “TDS” et le fameux “chemin du curé”.
Voir photo 6 chemin du curé: photo prise sur le web
Puis on remonte le col de la gittaz, le col de la fenêtre puis le col du joly… ouf. Quel détour et quelles difficultés ajoutées depuis l’UTB 2011 !
Au col du joly, il reste environ 30kms. Et surtout le parcours devient beaucoup plus roulant. S’il nous reste des jambes, on peut donc sérieusement “envoyer”. Aujourd’hui, j’ai toujours des jambes à ce stade de la course, mais j’ai aussi bien mal au genou et au mollet droit depuis la brèche de parozan. Par ailleurs le ciel s’est dégagé et il fait une chaleur d’enfer. Prudence et mesure donc.
Je parcours le chemin jusqu’aux Saisies à bonne allure… mais seul, c’est un peu chiant. Avec seulement 400 coureurs au départ, à ce stade la course, les coureurs sont étalés sur de larges parts du parcours. Aux Saisies, dernière montée du parcours vers Bisanne puis 1400m de descente vers Queige. Aucun souci avec les quadriceps qui ont bien encaissé tous les kilomètres et le dénivelé. Mais le genou et le mollet ne vont guère mieux. Tant que je ne m’arrête pas en descente, ça ne va pas trop mal mais un simple arrêt du genre “arrêt pipi” amène un refroidissement et des douleurs ignobles au redémarrage.
J’arrive à Queige lorsque la nuit tombe et franchit la ligne en 17h46 et en 12ieme position au scratch. Le vainqueur Sébastien Gérard mets 14h’30 d’une édition rendue difficile par la chaleur et Sangé Sherpa – vainqueur de la Montagn’hard – termine 4ieme en 15h46.
Ouf, quelle course ! L’UTB telle que je la connaissais était déjà difficile mais les modifications apportées ces dernières années ont augmenté le degré de difficulté de ce trail vraiment très “typé montagne”.
Quelques photos de la courses extraits des sites web suivants:
https://picasaweb.google.com/104865197110769620719/UTB2014?authkey=Gv1sRgCKaI_rfF2LzgGA&feat=email
http://www.queige.com/UTB_2014/UTB_2014.html
Samuel Becker
Comme déjà écrit par courriel, bravo Samuel pour la gestion de ta course mais également pour ton Cr qui nous fait bien partager ton aventure sur cet Ultra qui parait être effectivement bcp plus technique que l’UTMB.
Simplement 400 concurrents au départ…Les fous de l’Ultra devraient plutôt venir s’inscrire et courir sur ce type de course plutôt que de jouer à la loterie du grand bonhomme Blanc fin août chaque année. D’autant que cela va devenir de plus en plus impossible de s’inscrire. Si ce n’est déjà le cas.
D’un autre côté, tant mieux, cela laisse plus de place aux autres organisations.
Salut Samuel.
Encore un grand bravo pour ta perf, le reléve est là, j’espere avoir la forme pour la TDS bientot, Malheureusement je n’ai pas vu ses paysages sompteux,
ce sera pour une autre fois.
Merci pour ton compte rendu qui reflaite bien la difficultée du parcours. qui servira de terain de préparation pour nos ultra en 2015.
Philou