Les Hospitaliers 2015 récit d’une ‘jeune’ Master 2, Nathalie Diez

Trail des hospitaliers 75km…4000m D+ Nant 1er novembre-Aveyron

Après une longue coupure forcée et ayant récupérée un peu de forme, un de mes souhaits était de courir une nouvelle fois à Nant sur ce parcours magnifique des ex Templiers rebaptisé Trail des Hospitaliers en 2010.

Pour ce challenge, Christophe a eu la gentillesse de m’accompagner. Il ne connaissait pas ce tracé d’origine donc une aventure de plus pour lui à accrocher à son arc déjà bien fourni.

Rien n’a changé dans ce beau petit village authentique de l’Aveyron depuis ma première venue en 2007…

L’organisation est simple, ici. Pas de gros sponsors, juste le conseil général et les commerces du coin.

Pas de foule, pas de salon, des terrasses au soleil où chacun sirote selon son gré et profite des spécialités locales.

Le départ est fixé à 5h. Il ne fait pas froid et il va faire beau.

Je me dis que je pars pour une longue journée de randonnée et que tout va bien se passer. J’essaie d’évacuer le stress. Je connais bien le parcours et cela me rassure. Christophe m’encourage.

Je sais que nous allons en prendre plein les mirettes et cela me motive.

Le départ est donné dans un brouillard humide. Oh surprise au bout d’1 km, ce n’est pas du tout le même chemin que d’habitude. Les villages ravitos étant les mêmes, on va donc découvrir de nouveaux sentiers 😉

Nous ne sommes même pas arrivés au 10eme km que je suis prise de nausées, douleurs au ventre.

J’ai les jambes coupées et je sens que ce n’est pas bon du tout. Je transpire beaucoup et cela me rappelle de mauvais souvenirs.

Je décide l’âme en peine d’abandonner au 1er ravito. Je laisse partir Christophe car Je l’ai déjà assez ralenti comme ca. Je le vois s’éloigner d’une foulée souple et légère. Il a de bonnes jambes et je suis ravie pour lui.

Gros coup de blues. Gros monologue. Je rage.

Arrivée à Sauclieres, 1er ravito. Étrangement, je me sens un peu mieux et je décide de continuer jusqu’au prochain ravito liquide 15km plus loin. Je ne peux pas lâcher ainsi et puis, voir le soleil se lever sur les causses, c’est trop magique.

Le 1er ravitaillement solide est au 45km à Dourbies. Grosse montée jusqu’au St Guiral, alternance de hauts, de bas donc il faut que j’arrive à m’autoalimenter jusque là si je peux. Cela serait top.

La suite, je suis tombée sur deux joyeux lurons de Narbone s’exprimant en Occitan. Un accent d’enfer qui sent bon le soleil. Ils souffrent des mêmes maux. Leur but étant d’aller au bout pour gagner des points pour s’inscrire à l’UTMB.

Notre sort fut scellé et en vrais Hospitaliers, nous décidâmes coûte que coûte d’aller au bout ensemble.

Le plan étant de s’alimenter et de garder le précieux carburant en nous.

À chaque ravitaillement, nous prenions le temps, le temps, le temps…. Nous discutions avec les bénévoles adorables, on goûtait aux spécialités offertes avec modération ;). Peu importait le chrono, juste aller au bout ensemble.

Nous avons fait notre bonhomme de chemin avec des hauts et des bas. Des rires et des mâchoires crispées mais toujours en nous soutenant.

Ce fut comme d’habitude une formidable aventure humaine, pleine d’échanges, de solidarité.

Un paysage à couper le souffle du début à la fin. Cela aide aussi.

Nous avons franchi la ligne d’arrivée tous les trois très heureux. Nous sommes très loin de nos temps respectifs mais tout aussi et en ce qui me concerne, encore plus émue d’avoir franchi cette ligne d’arrivée tant rêvée.

Christophe arrivé bien avant m’attend, ravie que la vieille n’ait pas lâché.

Et oui, c’était ma 1ère course en V2, on dit master 2 maintenant !

C’était ma 5 ème courses dans les causses, 4 ‘Templiers Hospitaliers’ et 1 Ultra Endurance Trail et pourtant, je reviendrais, c’est sûr, en touriste ou en sportive. C’est trop joli ici et cela me va trop bien.

Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenus.

Nath. Diez