Une belle délégation du club samedi 15 juin à 18h à Vauhallan. Certains découvraient ce beau parcours à travers champs, bois et route avec ses quelques côtes (dont certaines au-dessus de 8%) qui "crament" un peu les cuissots. Cette année l'organisation avait modifié le départ afin d'écouler une foule de coureurs encore plus nombreuse : sur place, plus de dossard disponible sur le 13 km et juste un petit nombre restant sur le 23 km. Au final 1050 participants pour un départ collé-serré du 13 et 23 km avec la mission de finir au plus tôt la boucle avant l'orage, la pluie voir les grêlons. Certains ont réussi et d'autres (surtout sur le 23km) ont fini maillots et culottes mouillés !!!
Bravo à tous : coureurs et surtout bénévoles et organisateurs. Cette année, cerise sur le cadeau (en plus des Framboises offertes), un suivi de la course via écran géant avait été prévu avec plusieurs caméras afin que le public puisse suivre ce qui se passait sur le parcours avant l'orage et la pluie.
Philippe Delacroix
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Ci dessous, les résultats du 13 et 23 km, des photos, et le Cr de Monia A.
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CR de Monia ARJOUNI
Mais c’est Benoît B. que je vois sur l’écran géant. Eh oui, cette année les caméras de télévision étaient présentes sur le castor fou. Me voici sur la ligne de départ, je regarde les gens, en me demandant une dernière fois pourquoi je fais tout cela et si je ne vais pas être tout simplement ridicule.
J’écoute à peine le speaker, je suis dans mon monde. Il annonce «attention, la deuxième partie est boueuse et technique». Un bruit sourd de contentement de la foule s’élève et je rigole…
Un premier départ est destiné à l’handisport. Une dizaine de coureurs portent un enfant paraplégique dans une joëlette. Je suis touchée et admirative à l’idée de savoir qu’ils vont parcourir 23km.
Deuxième départ. 3, 2, 1, partez ! Et me voilà baignant dans la foule. Nous attaquons directement la première montée bordée de sympathiques personnes nous acclamant en hurlant qu’il ne nous restait plus que 23km. Je souris.
Nous quittons le bitume au terme du km4. J’avance tranquillement quand tout à coup, j’entends « salut Monia ». Mon directeur que je côtoie chaque jour au travail. Lui fait le 13. Petit joueur lui dis-je. Il sourit.
Nous faisons un bout de route ensemble jusqu’au ravito km7. Je repars et là, les complications commencent. Mon gros orteil me fait un mal de chien, je m’arrête, je retire ma chaussette et je vois mon ongle décollé. Mon dieu comme c’est douloureux. Je repars quand même, lentement mais sûrement. La bifurcation entre le 13 et le 23 arrive. Un bénévole nous annonce : « à droite pour le 13, à gauche pour le 23 », mon pied me fait souffrir mais têtue que je suis, je vire à gauche. J’arrive au ravito km13, je prends le temps de boire et manger quand j’aperçois la joëlette.
L’enfant me tape dans la main en me disant « allez Monia » (mon prénom était inscrit sur mon t shirt). Je reprends la route avec un des bénévoles de l’association «les dunes de l’espoir». Le cauchemar commence, un orage éclate, une pluie battante et incessante tombe sur le parcours, j’ai froid, je m’enfonce dans les mares de boue, j’ai terriblement mal au pied. Ca monte, ça descend, ça remonte, ça redescend, la joëlette est derrière moi, le rire de l’enfant résonne dans cette forêt sinueuse remplie de troncs d’arbres nous barrant la route, ce rire qui s’envole aussi haut que s’envolent les cris des oiseaux (A ce Renaud, quel copieur!), ce rire qui me fait oublier mon mal de pied, ma douleur au genou du à une méchante chute, ce rire qui me laisse penser que nos petits soucis de la vie quotidienne sont bénins, ce rire qui me portera jusqu’au bout, ce rire qui m’émut profondément. J’ai peur, il fait sombre, je suis trempée, la pluie fouette mon corps, mes baskets pèsent des tonnes. Je décide de rester avec la joëlette, ces gentils bénévoles qui, non seulement portent l’enfant à tour de rôle mais qui me donnent la main aussi à tour de rôle. On se met à chanter, il pleuvait déjà donc ce n’était pas un problème. Km20, je sens la délivrance proche, j’entends le speaker. 3km, 2km. J’en peux plus, j’arrive sur le bitume, j’enlève mes baskets pour finir. Il pleut toujours de plus belle, je ne sais pas si mes yeux étaient mouillés par la pluie ou par mes larmes. Les deux sans doute. La joëlette est près de moi, l’enfant sourit, on se tape dans la main, je passe la ligne d’arrivée, j’ai terminé. Je sais bien que je ne suis pas trop entraînée ces derniers temps (j’ai mes raisons), que c’était pure folie de me lancer dans ce périple mais je suis comme je suis, bornée, on ne se refait pas. Je voulais simplement me prouver que j’avais encore le mental pour aller au bout de ce que je m’étais fixé. Pourquoi ai-je fait tout cela ? Cet enfant m’a donné une belle leçon de vie, m’a livré de merveilleux sourires, a transformé ma souffrance en plaisir, m’a procuré de belles émotions, m’a rendue plus forte et surtout m’a fait vivre une aventure humaine à tout jamais gravée dans ma mémoire. Je n’ai pas été ridicule.
P.S. : José L., nickel ton RDV à 15h30, clin d’œil à Anne L. qui sourira à la lecture de cette petite phrase.
Association http://www.dunespoir.com/