Menu Fermer

GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d’Oliver STORA

Grand Raid des Pyrénées et Trail des Aiguilles Rouges – Deux magnifiques trails de montagne

Je termine cette année ma saison de trail avec Le Grand Raid des Pyrénées, à Vielle Aure, le 23 août, et le Trail des Aiguilles Rouges, à Chamonix, le 28 septembre.

Deux trails de montagne, comme je les aime, dans des paysages minéraux et accidentés, des vallées sauvages qu'il faut aller chercher, une organisation tip top à taille humaine, des chemins sans (trop de) bouchons et une ambiance cool sur les chemins.

La météo était au grand beau sur les deux courses.

 

Le Grand Raid des Pyrénées – 80 km – 5000 m+

 
Vielle Aure est un tout petit village dans les hautes pyrénées, à 750m d'altitude, à 20 km de la frontière espagnole.

Le parcours peut se décomposer en 3 grosses bosses :

départ de Vielle Aure – montée au Merlans puis au Col de Bastanet – descente sur Artigues,

montée au Pic du Midi – descente sur Tournaboup,

montée à Hourquette Nère – descente sur Vielle Aure.

Départ à 5:00, nous sommes environ 950.

La veille à la même heure, j'encourageais Christophe Ollivier et Thierry Lardenois qui partaient sous la pluie pour 160 km. Bravo les gars, vous êtes des héros !

La première partie se déroule de nuit, forcément, dans le brouillard et une petite bruine givrante.

Rien d'exceptionnel, je devine que nous remontons des pistes de ski et croisons des remontées mécaniques.

Grosse montée, il faut avaler 1500 m+ en 13 km, jusqu'au Col de Portet, le sésame pour l'ailleurs.

Nous croisons les premiers du 160 km qui redescendent en envoyant du lourd.

Cette première portion permet au peloton de s'étirer et à chacun de sonder sa forme du moment.

Plutôt bonnes sensations de mon côté, je fais attention à ne pas griller toutes mes munitions dès le début.

Nous sortons du brouillard vers 2000 m, au moment où le jour se lève, vers le Col de Portet.

Simplement féérique !

Vue sur les pics environnants, Pic Cabanou, Pène Male, Pic D'Arrouye, qui sortent des nuages, et ceux plus lointains de l'autre côté de la vallée.

Nous basculons sur une magnifique traversée au dessus des lacs de L'Oule puis de Bastan, roulante et technique, et passons devant le refuge de Bastan, qui se réveille doucement.

Il vaut bien mieux passer la nuit ici, au milieu des étoiles, que dans le brouillard du fond de vallée !

Le soleil commence à enflammer les crêtes.

Nous avons déjà pris 2000 m+ et 20 km.

Un ancien qui nous regarde passer du bord du chemin, et nous compte, me donne dans les 120.

Montée au Col de Bastanet puis descente sur Artigues, sur un chemin très technique, humide et glissant.

Pas très confiant dans mes appuis, je me fais distancer par mon groupe.

Ravitaillement à Artigues, la première bosse est avalée.

Je m'impose de ne pas passer plus de 5' à chaque ravito, montre en main.

Je ne suis pas là pour camper !

Reprise dans une côte raide, boueuse et glissante.

Je flippe un peu… J'ai pris l'option sans bâtons pour cette course.

Heureusement, ça ne dure pas et nous nous retrouvons à grimper à flanc de vallée, avec le Pic du Midi et son observatoire en point de mire. 1700 m+ et 11 km nous attendent.

Ascension magnifique, où je cours dès que je peux, et remonte dans le classement petit à petit.

La pente se raidit bien à l'approche du Col de Sencours, ravitaillement aux avant-postes du Pic du Midi. Discussion avec un pisteur de Piau Engaly.

Je ne m'étends pas d'autant que j'y repasserai dans une heure, au retour du Pic.

Je cherche rapidement du regard Blandine, Elie et Nathan qui devraient être là.

Ils ne sont pas encore arrivés.

Grimpette interminable sur les 500m + qui me séparent du Pic, sur un large chemin en lacets, vraiment « pas propre », où ceux qui montent croisent ceux qui en redescendent.

Chemin très fréquenté aussi par les randonneurs.

L'altitude se fait sentir, nous sommes à presque 3000 m.

Courte pause au sommet, le temps qu'on m'annonce que je suis 96è, de prendre une photo panoramique, et de me faire passer par un groupe.

J'envoie dans la descente pour essayer de les rattraper, très concentré. Il faut jongler entre les coureurs qui montent, les randonneurs (bienveillants le plus souvent) et les blocs.

Ravitaillement bis au Col de Sencours.

Je cherche à nouveau Blandine et les schtroumpfs, leur passe un coup de fil sans succès, un peu inquiet de ne pas les voir.

Je repars, préoccupé, mais garde le rythme.

10 km de descente et 1400 m – m'attendent jusqu'à Tournaboup.

Coup de fil de Blandine : ils arrivent juste à Sencours. J'en suis reparti depuis 10'.

Loupé, je suis déçu !

Je manque de rater un embranchement, des randonneurs montent sur le chemin en face de moi, déconcentré, je me prends les pieds dans un bloc.

Vol plané sur le ventre !

Rapide état des lieux, rien de grave. Mes mains sont erraflées et j'ai une entorse à l'index droit.

Bon… Ça n'empêche pas de courir.

Je reprends ma descente à bonne allure vers Tournaboup.

Nettoyage des mains, état des lieux des pieds.

Aie, des ampoules débutent sous chaque talon, déclenchées pas des petits caillous qui se sont invités dans mes chaussures. Les 5' sont largement écoulées, je repars.

Montée vers la Hourquette Nère, 1000 m+ pour 8 km, d'abord en fond de vallée, sous les Pics d'Izes et de Caoubère, dans un paysage de rocs.

Seul un long moment, je dépasse ensuite les coureurs du 160km (Allez les gars !), et me demande si je suis sur le bon chemin.

Le sentier se redresse ensuite franchement vers la Hourquette Nère.

Je suis bien et décide de pousser un peu.

Je commence à rattraper (enfin !) ceux du 80km qui sont devant moi et les remonte.

Passage à la Cabane d'Aygues Cluses pour un ravitaillement en eau sur un joli plateau.

La montée est plus longue que ce que j'avais imaginé en étudiant le profil.

La bascule sur la Hourquette Nère nous offre un large point de vue sur le Lac de Port Bielli et la vallée que nous allons suivre pour rejoindre le Lac de L'Oule. Photo.

Le tarbais qui me suit juste m'attend.

Descente raide et vertigineuse d'abord, puis traversée interminable dans des blocs et racines où mes jambes fatiguées ont du mal à assurer l'équilibre.

Lassitude puis coup de moins bien en remontant vers le ravitaillement du Merlans.

Je me retrouve seul et perds les quelques places glanées sur la Hourquette Nère, voire plus. Le soleil tape, je mange et bois bien. Les ampoules sous les talons se sont agrandies et piquent.

Pour la dernière descente sur Vielle Aure, où il faudra perdre 1500 m- en 12 km, je lâche tout pour ne pas trop reculer dans le classement, et remonte même quelques connaissances, finissant à 12,5 km/h au coude à coude avec deux coureurs dans les rues de Vielle Aure.

Mon fils Elie me rejoint et nous passons la ligne d'arrivée ensemble.

Que c'est bon !

Je termine finalement 89è / 950 en 13:42, ce parcours montagneux, technique, et grandiose.

Julien Navarro termine premier en 9:24.

Galerie photos :

—————————

Le Trail des Aiguilles Rouges – 50 km – 4000 m+

Les courses se suivent et ne se ressemblent pas.

 

Je cours le Trail des Aiguilles Rouges (TAR de son petit nom) pour la seconde année consécutive.

3 parcours existent pour cette course, nous offrant donc la possibilité de venir 3 années de suite sur un tracé à chaque fois différent.

L'année passée nous partions de Chamonix pour terminer à Vallorcine.

C'était une de mes plus belles courses de la saison.

Cette année, nous finirons à Servoz, après un parcours en épingle à cheveux, qui m'emmenera dans les monts et les vallées des merveilles.

Ici encore 3 bosses (tiens, il faut que je regarde si tous les trails ont 3 bosses) :

Chamonix – Flégère – Lac Blanc, descente sur le Buet via le col des Montets,

Montée au col de Salenton par le refuge de la Pierre à Bérard, descente sur le Pont d'Arlevé via le refuge de Moede Anterne,

Montée au Brévent, puis descente par l'Aiguillette des Houches et arrivée à Servoz.

Départ du centre de chamonix à 4:30 sous un ciel étoilé. Nous sommes 623.

Mon pote guide, Luc Aubertin, qui court aussi, m'a prévenu qu'il fallait essayer de bien se placer dès le début pour ne pas rester bloqué sur le single qui arrive vite dès la sortie de la ville.

Brrr. J'aime pas me mettre la pression dès le début, si tôt le matin ! Bon, allez …

Finalement, pas d'embouteillage. J'ai tiré un peu (tout est relatif, à 4:30, le matin, je suis un diesel), mais ça n'a pas duré, et nous commençons à grimper vers La Flégère.

Je me sens un peu « dizzy » : mes poumons, ma gorge et mes sinus piquent.

Le chrono est implacable : j'essaie d'avancer dans cette première côte mais plafonne presque au taquet à 800m+/h. Il va falloir que je sois patient aujourd'hui !

La nuit est noire et enveloppante, et le chemin plutôt agréable et varié.

Direction le Lac Blanc, 10km et 1300 m +.

Je ne le vois pas vraiment : je regarde où je mets les pieds.

Puis descente technique dans la nuit vers le col des Montets.

Ça va déjà beaucoup mieux en descente !

Lever du jour sublime sur les aiguilles rouges et le massif du Mont Blanc !

Belle récompense pour cette violence matinale, et ce n'est qu'un début.

Ravitaillement au Buet, 1000 m – et 8 km plus bas, où je prends une soupe, puis nous remontons vers le refuge de la Pierre à Bérard sur un sentier bucolique en fond de vallée.

J'ai la sensation agréable, au fil du chemin, de m'enfoncer dans les montagnes, m'éloignant à chaque pas de la petite ville.

Je ne fais pas le bolide, mais mon effort est constant, et je reviens sur quelques coureurs.

Tiens, Luc ! Il me rattrappe vers le refuge, et j'essaie de le coller dans la montée au col.

Le chemin se redresse. De bleu ! C'est de l'alpinisme là ! Des belles dalles en pente, ce qui n'est pas pour me déplaire. Le soleil commence à bien chauffer. Luc me distance peu à peu. Rahhh !

Nous passons le col de Salenton, 1 100 m+ et 8 km plus tard, et basculons dans la descente.

C'est aussi raide pour descendre que ça l'était pour grimper de l'autre côté (500 m – en 2 km, presque la pente d'un KV). Puis nous traversons à flanc de montagne, pour rejoindre le refuge de Moede Anterne, sous la chaine des Fiz.

Je garde Luc dans mon viseur, mais n'arrive pas à rester dans sa roue.

Ravitaillement salé et rapide, et c'est reparti à deux pour une descente jusqu'au Pont d'Arlevé.

Remontée , douce pour commencer, vers le Brévent côté Diosaz. Ahhh ! Je sens que j'ai les jambes et peux fournir mon effort. Enfin des sensations ! Eh ben non… Je cale vite.

Il fait chaud. Je ne suis pas le seul à souffrir. Les cuisses piquent et le chemin se redresse méchamment à l'approche du Brévent, avec même un passage sur des échelles.

Dernier ravitaillement : je ne me pose pas de question et remplis juste mes flasques pour repartir dans la descente qui de toute façon fera mal aux pieds (mes ampoules sous les talons du GRP se rouvrent béantes) et aux cuisses.

12km et 1700m – interminables où je serre les dents pour rejoindre Servoz sans me faire passer.

Je finis donc au mental 91è / 623 en 9:35' d'une virée dans des paysages somptueux, mais sans les sensations qui vont avec.

Le premier finit en 6:20 en courant presque tout le temps (mais comment font-ils ????).

Ah oui, je suis finalement 90è, un coureur s'étant fait disqualifier car il avait passé son dossard. Pas de bol, celui qui a couru sous son nom a fait un podium !

 

Galerie photos : https://plus.google.com/photos/112534387119220330272/albums/6066445864667270737?authkey=CIGF5u_pj4TAYw

Olivier Stora

GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d'Oliver STORA
GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d'Oliver STORA
GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d'Oliver STORA
GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d'Oliver STORA
GRP et TAR 2014, Késako? Lire le Cr d'Oliver STORA

5 Comments

  1. Philippe Delacroix

    En 2 trails, tu t’es fait la montée de l’Everest. Bravo pour la gestion de tes 2 courses même dans la douleur. J’imagine le degré de jouissance atteint avec les magnifiques paysages parcourus sur 2 types de massifs montagneux différents. Super Cr et sympas pour tes très belles photos rapportées. Maintenant Repos avec un grand R, récupère bien physiquement.

  2. pascal clement

    L’enchainement de deux trails aussi technique en 1 mois, bravo olivier
    Merci pour ton commentaire sur mon CR du trail des glières
    Je t’avoue que j’aurais préférer finir
    a+

  3. Thierry

    Ta progression et tes bons chronos ne m’étonnent pas. Tu sais te préparer en étant méticuleux, besogneux en ne laissant pas de place au hasard !! Bravo et à bientôt dans les chemins creux !!

  4. Olivier S

    Merci pour vos petits mots !
    Finalement, ce qu’il reste ce sont ces paysages qui allumeront nos regards quand les jours d’hiver seront trop sombre, et la furieuse envie d’y retourner, vite !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *