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100km

monia 100km 1Il est 6h du matin, le top départ est donné. C’est parti pour les 100km de la Somme démarrant la nuit sous une fine pluie qui devient de plus en plus importante au fur et à mesure des km.

C’est très agréable de partir à cette heure-là, cette heure où la ville dort encore, cette heure où les odeurs de la boulangerie du coin ne sont pas masquées par les odeurs s’échappant des pots d’échappement.

Salut Etienne, un ami parisien est de la partie, un vrai moulin à parole ce garçon, il m’a tellement parlé et m’a tellement fait rire que les premiers 30km se passe merveilleusement bien.

Le jour s’est levé, les bords de la Somme que nous parcourons ont des allures d’aquarelle de notre cher Roger H.

Km40, J’ai très froid, je suis trempée, mes baskets pèsent lourd quand soudain, un rayon de soleil fait son apparition, ce dernier est le bienvenu.

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Les crampes commencent à se faire sentir, je cherche au fond de moi la force afin de surmonter ces douleurs.

Km60, le soleil brille, j’essaie d’occulter le fait qu’il me reste encore un marathon à faire. Je continue ma route passant tranquillement les barrières horaires respectives.monia_100km_3.jpg

J’ai mal aux cuisses, c’est terrible quand j’aperçois le km70 avec des kinés. Je me fais masser, erreur qui m’a été fatale. Je n’ai pas pu repartir de suite, j’ai perdu près d’une heure, ce qui m’a coûté la validation de la dernière barrière horaire au km85.

Des bénévoles qui pliaient le ravitaillement me proposent gentiment de me raccompagner en voiture au départ.

Non mais ça va pas la tête, je suis venue ici pour aller au bout de ce défi, je ne vais pas lâcher si près du but même si mon temps de sera pas validé. Ils me disent que je ne serai plus sécurisée mais comprennent par mes pleurs mais ma rage et ma hargne que je ne veux pas abandonner.

Ils me laissent un numéro de téléphone et me disent de les appeler si jamais j’ai un souci puis finalement, comme ils étaient chargés de ramasser toutes les ordures que certains irrespectueux coureurs avaient jeté par terre alors que des zones propres étaient à notre disposition, je me retrouve à être escortée par ma suiveuse et ces derniers. 

Les km deviennent pénibles, je tourne de l’œil, je ne tiens plus sur mes jambes, je sens que je vais perdre connaissance, je n’arrive plus à manger, à boire, j’ai envie de vomir, la nuit est tombée, les bords de la Somme me donnent l’envie de faire un petit somme (elle était facile) et puis arrive la délivrance, la ligne d’arrivée avec pour spectateurs, ma fille et tous les bénévoles qui pliaient le village. Ces derniers me font une haie d’honneur juste émouvante et me remettent ma médaille en me disant qu’il faut avoir un sacré mental pour s’accrocher comme je viens de le faire.

Même si je n’ai pas pu valider ma puce, je sais que je suis allée au bout, j’ai couru 100km, je n’en reviens pas, je ne réalise pas, je pleure, je pleure, je suis fière de moi.

Sans elle, jamais cette aventure n’aurait été possible, sans elle, jamais je n’aurais trouvé la force d’accomplir un tel exploit, sans elle, jamais j’aurais passé un week-end inoubliable. Avec elle, d’autres belles aventures sont à venir. Un grand merci à mon amie Marie-Pierre qui m’a suivie en vélo, qui a supporté mes humeurs, qui a su trouver les mots justes pour soulager ma souffrance.

15h17 de course. Avec de la détermination, de la volonté, de la motivation et de l’estime de soi, on atteint bien des objectifs tant convoités. Je ressors de ce périple plus forte avec la conviction que j’atteindrai mes futurs objectifs quels qu’ils soient.

Prochaine aventure : Marathon de Sully sur Loire en faveur du téléthon le 7 décembre 2014.monia_100km_4.jpg

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