Les papys font de la résistance mais……
Pour moi abandon au km 122 après 22 h de course et JP abandon au km 147 après 31 h de course
Pour notre grand retour sur un Ultra (qu'on appelait autrefois "Raid") mon cher président Jean Paul 70 ans depuis quelques jours et moi-même 61 ans dans quelques jours, avions décidé de nous lancer un nouveau challenge (avec le recul, un peu fou) :" Le Grand Raid du Golf du Morbihan" soit 177 km, et ce 11 ans après notre dernier défi annuel régulier de l'époque comme pour moi "la Trans Mauritannienne" (333 km) ou pour J.Paul "Le Lybian challenge" de plus de 200 kilomètres.
Arrivé la veille, le départ fût donné de Vannes le vendredi 30 à 18 heures et ce pour un périple pour ma part qui a été à la fois extraordinaire pour la soirée et la nuit puis chaotique dans la matinée du samedi et douloureux par la suite.
Circuit atypique au coeur du Golfe du Morbihan (qu'on m'avait décrit comme un des plus beaux au monde "dixit Roger Hellenis"… je confirme, et ce sur un parcours riche et diversifié, et balisé nous permettant de réaliser un défi sportif d'envergure se déroulant de jour et de nuit dans un cadre naturel splendide, magique et féerique.
Cet évènement sportif emprunte des chemins de randonnée autour du Golfe et comprenant 85% de sentiers et 15% de routes, traversant 16 communes dont les plus connues comme Larmorbaden, Le Bono, Auray, Locmariaquer, Arzon, Sarzeau, Séné et retour à Vannes.
Dénivelée positif de 1100 m sur l'ensemble des 177 km, ce parcours ne présente pas de difficultés techniques majeures.Cependant la longue distance à parcourir nécessite une très bonne préparation physique (que je n'avais peut être pas tout à fait préparée) et la diversité des terrains implique une bonne adaptation permanente puisqu'il faut passer en alternance sur des sols mous comme le sable puis sur des terrains plus durs comme des rochers (souvent glissants à marée basse), les chemins de terre ou le bitume. Les sentiers souvent jonchés de racines et divers obstacles que chacun doit se préparer à repérer la nuit, grâce à la lampe frontale. Quant à la myriade de marches que l'on a descendue et remontée, je ne vous en parle même pas…
Si nous sommes partis sous un violent orage d'une durée de 10 minutes, la météo a été clémente, environ 20° et nuageux la journée et 12° la nuit. Le paradoxe a voulu que nous avons couru J.P et moi le km 1 ensembles avant de se revoir au km 122 dans le gymnase de Sarzeau lors de mon abandon complètement épuisé, éreinté, fatigué. Dans ce genre d'épreuve, 2 paramètres sont essentiels: la gestion et le mental, et effectivement après analyse, au km 87 (ou j'étais en pleine forme) au gros ravitaillement d'Arzon avec le 1er repas chaud, douche, change complet, dortoir, j'aurais dû faire une micro-sieste et me forcer à m'alimenter. La décision a été un peu dure à prendre surtout que j'avais plus de 4 heures d'avance sur les temps impartis, mais sachant qu'il restait encore 55 km à parcourir soit une dizaine d'heures, dont une seconde nuit, j'ai décidé d'appeler l'organisation pour annoncer mon abandon et ce après 22 heures de course.
Douché, soigné, alimenté et avant de reprendre la navette des mauvais élèves, (au total 35 % d'abandons), j'ai attendu Jean Paul qui est arrivé 3 heures après, en bonne forme, avec un mental d'acier pour lui souhaiter qu'il ne fallait surtout, qu'il ne lâche rien, et que je l'attendais à l'arrivée sur le port, car si le temps imparti total de la course était de 42 heures, il était sur des bases des 40 heures. Malheureusement à 2h30, au km 147, coup de téléphone, m'annonçant son arrêt à cause de son dos bloqué…..
M'étant donné 25% de chance d'être finisher, je ne suis pas trop déçu de cet échec et après débriefing, nous avons décidé, Jean Paul et moi, d'être pour 2018 au départ non pas du grand raid mais seulement du raid du Golfe du Morbihan soit 88 km peut être plus raisonnable pour nos âges…….
Alors à l'année prochaine.
Eric RAPHENNE