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Ecotrail 2016, version 50km Cr de Vincent Dhennin

Photo source site officiel

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Samedi pour moi c’était un jour angoissant. Mon 1er trail (partons sur course nature) ‘long’.
L’ecotrail de Paris 50k. Angoissant par la distance mais surtout parce que je n’ai jamais été plus loin que le marathon, distance que j’ai toujours terminée dans la douleur et sans plaisir alors quasi 10 bornes de plus et 1000 m de deniv ça ne me donnait pas beaucoup d’espoir de bien finir.
La prépa hivernale a été plutot bonne avec 350k sur 9 semaines et un bon trail de Bouffémont histoire de tester le deniv 🙂 Bref toute la semaine a cogiter, à essayer de se rassurer, à regarder les vidéos des parcours précédents, à faire et refaire mon sac, à tester différente config, se dire jusqu’à la veille que je n’ai pas assez de place pour tout prendre, et puis se dire qu’à un moment faut bien s’arrêter. Je partirai avec des gels, des barres, des compotes et quelques morceaux de chocolat pour les moments difficiles sachant que j ai un bon gros rhume donc pas la super forme.
Le lendemain matin après une nuit difficile, petit déj à 7H et direction la tour Eiffel pour prendre le RER jusqu’à St Cyr. En attendant le RER, je discute avec un trailer habitué au très long qui me donne 2 conseils (que j’appliquerai tout le long de la course) : Si tu veux durer, tu bois. Même si tu n’as pas soif, tu te forces à boire 3/4 bonnes gorgées toutes les 15 minutes. (Lui programme même sa montre) et si tu peux tu manges toutes les 30 minutes et surtout tu pars cool. Tu les rattraperas tous les gars qui vont s’emballer, keep cool….
Je perdrai de vue mon conseiller dans les navettes qui nous amènent sur la ligne de départ mais je me dis que je n’ai rien à perdre, moi qui est tendance à ne pas beaucoup boire en course. Finalement il est sans doute là mon problème.
Je cogite encore sur quoi prendre avant de lâcher mon sac que je retrouverai à l’arrivée. J’ai le temps de prendre un petit café, j’en profite pour regarder un peu la config de tous ces trailers qui me semblent tous beaucoup plus costauds que moi, et direction la ligne. Je me place dans le 1er SAS histoire de pouvoir prendre mon rythme dès le départ.
10H45 c’est parti. Quelques kilomètres vraiment sympa dans le parc du château où je me force vraiment à ne pas descendre en dessous de 5’30 au kilo, mais c’est vraiment hard et grisant. Je me retrouve plus souvent autour de 5/5’10 au kilo mais je garde en tête mon pote du RER, et également les conseils de Thierry Lardenois notamment le ‘Toujours rester facile’ que je vais me répéter en boucle durant toute la course.
Les 7/8 1er kilo sont très roulants, et les 1eres montées arrivent rapidement. Je trottine les petites montées mais dès les gros % je marche. J’en profite pour m alimenter et boire comme prévu. Je passe le 10k en 56′ et on attaque de bons gros murs. J’essaye mentalement de ne pas trop penser au 50k. Pour la 1ere fois, je vais réussir à découper la course en portion de 15′ ce qui va me permettre d’être bien dans ma tête. Le parcours est top. Le sol est sec. J’en arrive à regretter d’avoir pris mes chaussures de trail qui me font un peu mal d’ailleurs. Je passe le 20k en 2h environ, puis le semi et je me fixe la mi course que je boucle en un peu plus de 2H30. Mentalement ca me fait du bien de me dire que maintenant je me rapproche de l’arrivée, même si la route est encore bien longue.
1er check up. Tout roule. Je suis bien dans ma tête et je m’étonne de mon bon état physique. Je n’ai pas mal aux jambes, j’ai un peu de mal à consommer du solide avec un léger mal de ventre, mais rien de dramatique. Je me donne en ligne de mire le point suivant à savoir le 1er ravito du 28e ou j’arrive en 2H48. Cool. Je recharge en eau, je prends un gel et une barre sur une des tables, j’envoie un texto aux amis et à la famille histoire de rassurer tout le monde, et je repars (Thierry L : Ne pas rester des minutes inutiles aux ravitos). J’y resterai 4′ en tout.
On repart avec le même découpage. Je me fixe la barre des 3H, puis des 35k et en ligne de mire le 2e ravito du 40e. Reste 5k ça va aller vite. Je commence dès le 1er ravito, à croiser des trailers dans le dur…je sais que ce n’est pas bien, mais ca va me donner un gros coup de boost de me dire que pour une fois je ne suis pas encore en galère….mais jusqu’à quand…je m’attends évidemment à rentrer dans le dur. Avant le ravito du 40e, un autre coup de boost en voyant la tour Eiffel de très très loin à travers les arbres, et j’arrive au ravito au bout de 4H18 de course. Re texto, 1 morceau de banane, et je quitte assez vite le ravito. Il reste 10k je commence à me dire que la fin approche, mais j’appréhende les 10 derniers. Les plus durs. J’ai réussi à courir tout le long (à part les montées bien sûr), donc c’est deja une 1ere victoire pour moi. Je me fixe l’objectif d’essayer de courir le plus longtemps possible et pour la 1ere fois, je me dis que finir en 5H40/45 est possible même si je dois marcher un peu. Je m’étais fixé de finir idéalement en 6H.
A partir du 42e, plus de foret. On retrouve la ville, les quais, les voitures, le bruit, le bitume, mais ça ne me dérange pas car c’est signe d’arrivée et je ne pense qu’à la ligne. Je suis pris d’une euphorie à partir du 45/46e où j’arrive à accélérer et me dire que je vais pouvoir finir autour de 5H30.
J’arrive à courir à 5 du kilo sur les 2/3 derniers kilomètres en entendant les sons au loin du podium et de l’arrivée que je boucle en 5H20. Une petite montée émotionnelle à l’arrivée, une petit tape très sympa dans la main du speaker et je prends conscience que je suis finisher en étant fatigué évidemment, mais en bonne forme et surtout ravi d’être arrivé. Je n’ai aucune idée du classement, et franchement ça ne m’importe pas vraiment à ce moment là. Je file récupérer mon sac à la consigne, et je bois une soupe qui me fait un bien pas possible. Je ne connais personne autour de moi mais il flotte une atmosphère sereine et bienveillante vraiment tres agréable. Je consulte les résultats sur mon téléphone et je vois que je suis autour de la 360e place. Une vrai surprise pour moi qui visait le milieu de tableau. Au final 370e sur 1303 finishers au scratch et 127e sur 398 VH1. Maintenant place à la récup et on continue…

 

Vincent Dhennin

 

A noter également sur la version 80km, le résultat de Maité VAN DER WERF

946ème au scratch, 16ème V2F, Finisher woman en 10h28′ – 1614 classés

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