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Impressions de marathon

Et voilà, c’est fini. Le marathon de Sénart s’est déroulé en cette matinée du 1er mai. La déception est réelle mais le résultat reste appréciable après une coupure de 21 ans sur cette distance.

J’abordais les premiers kilomètres avec entrain, fort d’une préparation adapté à la distance. J’avais comme soutien Isabelle qui elle, j’en étais certain, avait pris toutes les dispositions pour atteindre son objectif que je voulais également accrocher. L’expérience de nos sorties précédentes était facteur de réussite.

Voilà que, emporté par le dynamisme des premières foulées, dans l’aisance, nous grapillons sur la cadence programmée plusieurs secondes qui s’accumulent pour faire des minutes.

Et patatras, au 7ème kilomètre, mes mollets sont douloureux. De plus mon porte-bidon glisse. Il faut que je resserre les sangles. Pas aisé en courant. J’ai perdu surement du poids lors de la préparation ou alors c’est la quantité de bouffe, des mets divers et variés,  que j’ai pris par précaution pour avoir à disposition avant que le besoin ne se fasse sentir en course.

Du coup, la foulée d’Isabelle étant restée constante, je l’aperçois encore mais déjà à quelques dizaines de mètres. Tant pis, les lignes droites annoncées me permettront de l’avoir en ligne de mire. Surtout ne pas rechercher à la rejoindre, mes mollets ne le permettent pas.

Au fil des kilomètres, malgré la prise de potions magiques et un arrêt systématique aux stands à boissons, la douleur ne faiblit pas. Elle ne s’accentue pas non plus, c’est une bonne chose. Les idées passent : à ce que c’est bien un 10 kms, un semi, un trail découverte mais un marathon c’est différent – pour rester correct – . Je ne peux pas faire marche arrière, je suis déjà au semi. Les minutes précédentes de bonus se sont envolées.

Comment limiter la casse maintenant ? Une progression lente mais continue serait l’idéale. Daniel, avez-vous du cœur ? Oui et il fonctionne bien mais les mollets ce n’est pas du béton mais ça y ressemble, pas génial pour courir.

J’avance en stop and go. Les spectateurs ont largement le temps de lire mon prénom sur le dossard. Je suis en liste pour remporter le podium des encouragements reçus. Je rattrape un pauvre hère comme moi, avec un maillot du semi de Paris. Il a atteint ses limites, j’ai un nouveau challenge à relever : m’arrêter moins souvent que lui.  J’accompagne ce concurrent, ce candidat au même podium que moi avec qui je sympathise et que j’encourage – fair-play oblige.

Les kilomètres défilent malgré tout. Je suis rattrapé par de vaillants Asphaltiens qui s’éloignent progressivement. Encore des points générés pour le podium, merci à eux.

Enfin les derniers kilomètres dont le dernier en pente descendante me redonnent du baume au cœur.  Je parviens à reprendre la cadence initialement programmée et je sprinte sur la piste.

Ce que je retiendrai de cette course, c’est qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on entend : je ne me suis pas senti seul au monde dans ces longues lignes droites campagnardes. Il convient également de retenir la préparation avant marathon qui a été faite en équipe, notamment les sorties longues vécues avec plaisir, bien plus sympa que cette matinée.

Je n’ose vous présenter le graphe de ma performance km/temps qui est tranché au hachoir, façon trail. La chaîne des Pyrénées ne doit pas être aussi accentuée. C’est du vécu, pas sensationnel mais réel. Bonne récup à tous, d’autres challenges nous attendent.

Daniel Cossec

4 Comments

  1. Daniel Corbillon

    Belle leçon de courage et cruel retour sur la distance après 21 ans d’absence mais que ceci ne te dégoûte pas du marathon. Au contraire, reviens vite avec un sentiment de revanche car tu étais
    tellement bien à l’entraînement ! Par contre une question se pose au sujet d’Isabelle, ton binôme de début de course ! Qui est-elle vraiment sous son aspect fragile ? Une mante religieuse ??? un
    vampire ??? Il y a 2 ans elle m’a tué dès la mi-course, l’année dernière Jean-Marc a tenu une quinzaine de bornes et cette année Daniel à peine une dizaine ! Attention messieurs les
    marathoniens, cette femme est dangereuse !!! 

  2. christian pallandre

    Daniel , je t’ai vu passer, un peu fatigué il est vrai, au 40 è kilomètre mais pas du tout marqué par la course. Après cette interruption d’années c’est la moindre des choses que de
    rappeler les sensations que procure la distance reine et tu as fort bien fait de donner envie à certains et aux autres d’y revenir, notamment à Sénart.

    Amicalement

    Ch.

  3. Jean-Michel O.

    Marathon distance infame! Un semi d’ennui, un semi de souffrance. 30km de No mans land, 10 km de course. Une distance qui ne me convient pas: il faut y être intelligent, puis pugnace. Il faut
    gérer en permanence.

    Souvenirs mes souvenirs:

    – meilleur 10km: une horreur, 10 bornes au sprint. Si t’as pas mal, accélère.

    – meilleur semi:  que du  bonheur. départ à 100%, 100% taouot le temps, et les km qui défilent à une vitesse, la vache!

    – Marathon: si ça passe, moins de 2h50, si ça casse plus de 3 heures.

    – 100km: footing, vivaldi, deep-purple, puis le calme avant l’arrivée.

    Accroches toi Daniel!

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