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A l’assaut des Monts d’Ambazac par I.Corneille

Au retour des vacances de Noël, je découvre un mail de l’organisation des Gendarmes et des Voleurs. On me demande de compléter mon inscription à l’épreuve du 32 km… Mais qu’est ce donc que ce traquenard ?! Hum, le Capitaine Rascasse – que vous reconnaitrez (il n’est pas capitaine de Gendarmerie) – ne serait pas étranger à l’affaire …Ensuite, au pied du sapin, je découvre un superbe camel- bag, léger, ergonomique et multipoche. Quelle gibecière ; il pense à tout ce Père Noël !!! 

Avec Olivier, nous avions émis l’idée de nous aligner sur cette grande classique qui se court chaque dimanche de Pentecôte (enfin quand Mme Covid ne s’en mêle pas). Née sous l’égide de la Gendarmerie, il y a 20 ans, la course jouit d’une réputation de solide organisation. Plusieurs formats de courses sont proposés. Idéal pour passer un week-end au vert, découvrir une nouvelle distance dans une ambiance festive, après 2 ans de bricolage et de projets sportifs mis à mal.

Les dés sont jetés. Partons à l’assaut des Monts d’Ambazac !!! 

Olivier, lui, opte pour le cocktail ‘compétitions-entraînements-multi terrain-multi distance’, le tout arrosé d’une bonne rasade de plaisir (dont le fournisseur officiel est l’Asphalte). Moi qui suis plutôt fourmi … et pas trop confiante ☹, je demande à Farid un plan d’entrainement. Fartlek, renforcement musculaire, sorties longues progressives et séances de fractionnés sont au menu. Je me remets donc en piste. Ah satanée piste, révélatrice de votre état de forme ou méforme et de la vitesse que l’on a perdue…Je m’accroche, le travail porte ses fruits. Le Championnat de France de 10 km couru à Boulogne m’a aussi remotivée .Dernier réglage en forêt de Taverny avec les Asphaltiens. Bonnes sensations : j’y crois.

A 3 jours de notre départ pour la Haute-Vienne, Olivier est malheureusement blessé et ne courra pas. Mille millions de milles sabord, sans le Capitaine, comment va voguer le navire ?! Je suis triste pour lui qui a fait un si beau début de saison et toujours dans la bonne humeur…Pas évident d’être de l’autre côté de la barrière. Le doute me titille maintenant : 32 km c’est long quand même !!! Irai-je au bout du bout ???

Arrivés samedi après-midi à Ambazac, on est tout de suite dans l’ambiance et mes doutes se dissipent. On assiste au passage des coureurs du 20 km et des marcheurs. Retrait du dossard sur lequel est inscrit votre prénom et d’un beau tee-shirt souvenir. Rapide, efficace. Visite du village de la course et repérage des lieux. Les jambes me démangent ; j’ai hâte d’y être !

Dimanche 5 juin, lever à l’aube. Gâteau sport pas trop gouteux pour moi alors que notre capitaine Rascasse se délecte d’un super petit déjeuner concocté par notre hôtesse !!! 

Il a plu toute la nuit, comment va être le terrain ? En tout cas, vers 8 heures, la température est idéale pour courir ; le débardeur est de rigueur. 

La brume enveloppe de mystère la plaine vers laquelle convergent quelque 2000 coureurs, le 32 km et le 52 km partant en même temps. L’ambiance est à la fois détendue et solennelle. Autour de nous, les monts d’Ambazac, dans leur camaïeu de verts. Je me sens toute petite au milieu de cette assemblée et dans cette belle nature. Je retrouve les coureurs du PAAC et salue les ‘gangsters’ du GANG de Noisy. Un habitué du 32 km nous donne l’eau à la bouche en nous vantant l’ambiance extraordinaire et le superbe parcours, les villages traversés, les ruisseaux, tourbières et étangs. Qu’ai-je à craindre ? 1206 m de dénivelé ?  Quézaco ? Hum…,je ne suis pas une grande spécialiste de ces mesures. La platitude toute relative de mon rivage charentais est plus évocatrice que la montagne que je côtoie peu. Quant à ma montre, elle est trop peu sophistiquée pour me l’indiquer, tout comme le kilométrage … et c’est tant mieux. A bas le contrôle permanent, place aux sensations !!!  

A quelques minutes du départ, le speaker fait monter l’ambiance et demande aux coureurs de s’accroupir. Il devient le chef d’orchestre d’une fantastique OLA ondoyante. Un mascaret envahit la plaine, sous nos applaudissements. 

Au coup de pistolet, 3 gendarmes en costume d’époque ouvrent la course sur leurs majestueuses montures. A la vitesse d’un cheval au galop, éclate la musique de Carmina Burana, dont les cuivres rythment nos foulées. On assiste au départ d’un cross géant. Notre peloton aux mille couleurs serpente dans la plaine, repasse à proximité du village de la course, sous les encouragements des spectateurs, et s’étire avant de s’engouffrer dans la forêt.

Je m’accroche à 2 filles du PAAC et nous faisons un bout de chemin ensemble. Dans les côtes, elles me distancent ; je les reprends dans les descentes. A aucun moment on n’est seul. L’ambiance est bonne enfant et les coureurs sont solidaires. Le parcours est superbe et bien balisé. Quand la pente est trop raide, je marche et souffle en cadence. Les montées sont raisonnablement longues, de sorte à ne pas s’ennuyer et trouver la force de relancer sur le plat. Je me fais plaisir dans les descentes, pas trop techniques. Pour rester lucide, je bois et me ravitaille régulièrement mais n’ai aucune notion de la distance parcourue. Au 5ème km, au Vieux Hureau, Olivier joue les photographes, m’encourage et m’annonce mon classement (42ème féminine). Quelle concentration pour ainsi dénombrer les participantes !!!

Tout va bien ; la course se poursuit sous de bons auspices. Cette course est un évènement très attendu et dans chaque village traversé, les spectateurs sont au rendez-vous. Les enfants vous tapent dans les mains. On vous encourage par votre prénom, tout en agitant frénétiquement cloches et sonnailles. Ce n’est plus une course… c’est une transhumance ! Les bénévoles sont gentils et les signaleurs bienveillants. Ainsi défilent les kilomètres, sans trop de bobos. Juste le genou droit qui coince et qui grince alors, je me concentre sur ma foulée et je DEWOULE comme dirait Fred !!! Le dernier kilomètre est annoncé et une belle surprise nous attend. En effet, il reste encore à gravir les 40 marches à la Chapelle, dans une ambiance digne du Tour de France. On se sent porté et ragaillardi, prêt à boucler les derniers 300 m. Justement, l’arrivée est en descente ; le tapis rouge et l’arche d’arrivée sont désormais à portée de foulées. Je lâche les chevaux pour terminer en 3h43. Olivier me rejoint. Voilà, je l’ai fait et j’arbore fièrement l’assiette en porcelaine décorée par Marguinot (illustrateur de la course) dont tout finisher est doté.

Je vous recommande cette course et souhaite à quiconque y participera de prendre autant de plaisir. 

Une organisation bien rodée , une position au calendrier prétexte à une escapade au vert, une superbe ambiance, tout un panel de courses, marches et randonnées (il y a même un cani – cross pour Swing !!!). Bref, une bonne transition vers le trail. La région jouit d’un riche patrimoine et regorge de bons mets. Le pâté aux pommes de terre et à la viande, le massepain et les pruneaux de St Léonard de Noblat vous requinquent un coureur en moins de deux. 

Merci à Olivier, à Farid, à Pascal et à tous mes ami(e)s d’entraînement. Prête à recommencer (j’ai un service en porcelaine à constituer 😊) 

La gendarmette de Champigny

2 Comments

  1. Farid

    Merci Isabelle pour ce témoignage qui donne vraiment envie de participer à ces belles courses d’Ambazac. Et un grand bravo pour la conduite réussie de ce projet récompensé par un résultat remarquable.

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