La course à pied c'est un plaisir mais c'est aussi un "challenge" et celui de Strasbourg, la ville de mon enfance, m'appelait cette année.
Parti en début d'année pour refaire le Semi comme en 2016 (j'y avais été un accompagnateur appliqué) avec cette fois la qualification pour les France en vue, le "Challenge Marcel Rudloff" a attiré mon attention. L'histoire ne dit pas pourquoi il est dédié à cette figure politique locale (il fut adjoint puis maire de 1983 à 1989) et nationale (sénateur et membre du Conseil Constitutionnel) mais il est assez étonnant (unique ?) avec l'enchaînement Semi-marathon à 8h00, 10k à 10h30 et 5k à 12h15, tentant !
La reprise avait été difficile suite à la coupure qui s'imposait après le 15Km de Charenton fin février (enchaînement La Rochelle, Houilles, Cross) et ce n'est qu'après avoir pu enchaîner deux bonnes semaines d'entraînement fin avril que je me suis décidé pour le challenge et il a fallu commencer à réfléchir à la logistique. Si la distance est moins longue que celle d'un marathon il y a des contraintes pratiques inhabituelles. Comment gérer les allures, les périodes d'attente, les changements de maillot ? Difficulté supplémentaire, les vestiaires et consignes de cette course se trouvent à un kilomètre du départ, difficile donc d'y faire des allers-retours.
C'est finalement avec un sac à dos de bon volume qu'une organisation familiale, multi-générationnelle, s'est mise en place et tout était prêt pour le dimanche matin. Quant à la stratégie, j'avais regardé les classements des années précédentes et un podium V2 semblait possible pour le Challenge mais la priorité restait quand même à la qualification pour les France de Semi (1h30 donc) d'autant qu'il était difficile de savoir comment j'allais récupérer.
Le départ du semi a été donné par un temps idéal, soleil et 9° et c'est sous les couleurs de l'Asphalte que je suis parti sur l'allure visée de 1h29 pour avoir un peu de marge. Le parcours est agréable avec des passages en forêt, dans des parcs et dans le centre au pied de la cathédrale bien sûr, plat dans l'ensemble mais avec bon nombre de relances et quelques grands axes face au vent du nord. L'allure était tenue mais le manque de foncier commençait à se faire sentir quand j'ai retrouvé mon "lièvre" (mon petit bonhomme triathlète de 13 ans) au pied de l'appartement familial au KM17.5. Il n'a plus alors été question de "gestion challenge" mais de "gestion qualif"..obtenue de justesse en 1h29'42" !
Sans nul doute grâce à mon "petit lièvre" que les organisateurs ont laissé franchir la ligne avec moi et qui était un peu étonné après coup de me voir un peu chancelant après l'arrivée…Tout au bonheur d'après course que nous connaissons tous d'avoir "tout donné", il fallait penser à la course suivante. Une heure ça parait large mais ça passe vite et il faut y retourner, avec le même dossard mais un nouveau débardeur.
Parti sur le vague objectif de 45', il a vite fallu le réajuster tant les jambes ne répondaient pas et le cerveau avait "rebranché" et refusait de pousser plus que de raison. C'est donc sur une allure de 48' que la course s'est passée "tranquillement", 10km ça paraît court par rapport à un semi, d'autant que mon "petit lièvre" m'attendait au même endroit, au KM7.5.
Bis répétita pour l'intermède et le 5km, seul le débardeur change et on retourne "au charbon", ça devient une habitude, mais les jambes sont de plus en plus raides ! Parti raisonnablement sur 24' je m'y tiendrai et là j'aurai mon lièvre pour 1km, encore un bon moment.
La médaille du Semi devait être remise aux participants du Challenge après le 5Km, peut-être pour donner une "carotte" en cas de "mauvaises pensées" et au final sur les 187 inscrits du challenge (3000 inscrits sur le Semi, 4000 sur le 10 et 1500 sur le 5) il y aura 169 finishers, je me classe 33ème et 4ème V2. Une belle expérience sportive et familiale mais trop atypique sur le plan sportif pour y aller du classique "je ferai mieux la prochaine fois" en tout cas "à chaud" 😉
