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Bourg en Bresse, un rêve d’ado

Un championnat de France, c'est le moment si particulier de la saison où la famille des bipèdes rapides mais endurants se réunit. Une ambiance à part…

Après avoir connu la voie royale de Saint Denis, les chaleurs torrides de Fort de France, puis la fraîcheur de la pointe nord de la France à Marcq-en-Barœul, c'était la plaine bressane qui accueillait sous un soleil éclatant l'évènement et mon périple.

L'occasion d'un week-end planifié en famille, avec une étape dans la cité ducale de Bourgogne, de Dijon. Puis l'arrivée à Bourg, et la confrontation avec la tribu des BREs sans dossards à ce stade. Le passage au restaurant, suivant en cela les préceptes de notre expérimenté Daniel, je savoure une bière là où nos voisins annoncent carburer au rouge. L'important est sans doute l'effet placebo, mais on y croit, et c'est là l'important.

Mon fils y croit sans doute un peu moins, quand rentrant à l'hôtel, il me désigne d'un air goguenard, un échalas qui me rends 20 ans, 20 cm (de longueur de jambe), mais sans nul doute aucun kilo, affuté comme un rasoir le bougre…

Bon l'essentiel, c'est de participer, de communier, de défendre le maillot (la pression est amicalement mise par les SMS des supporters (rices) la veille), et … prendre du plaisir avec des amis. Au moment du départ, l'organisation sobre mais efficace permet de se garer de récupérer son dossard avec facilité. Je croise Christophe Perrot de l'AO Charenton, inscrit sur l'open. Mouloud doit être là pas très loin, mais dans le sas open, je regrette les regards complices échangés avec mes compagnons d'armes des précédentes éditions, Aneth, Bella, Daniel, Bernard, Jean-Mi, Samir, mais cette fois-ci je ferai tout seul (sans chrono) en espérant susciter des vocations, parce que des qualifiés et qualifiables, il y en a au club… qui se planquent…

Bon le départ c'est toujours un peu la cohue, la ligne, je la franchis alors que les premiers ont déjà fait 100 m, il faut apprendre à slalomer entre coureuses, Ma3 et Ma4, pour prendre son rythme.

Samir Boudjelal reconnaissable à son bandana bleu azur, et à sa foulée caractéristique, fait les extérieurs et s'éloigne, moi je peine à m'extirper mais je décide de le garder en ligne de mire. Je suis mal (y a qu'à voir ma tête sur les photos!), cela va vite et voir la tête de course s'éloigner à vive allure ce n'est pas bon pour le moral. Au 3ème, je croise David Billon, de l'US Ivry en train de remonter, quelques mots amicaux échangés, solidarité val-de-marnaise oblige, et je m'accroche à lui, pour tenter une petite remontée, bon 18'40 au 5 km cela n'a rien de fracassant.

Au 5ème c'est Chauchau qu'on reprend. Le rêve d'ado… c'était en 1990, j'avais 19 ans, je découvrais l'athlétisme en réalité, mes premières courses, et Chauvelier à la télé, troisième des championnats d'Europe en 2h15, derrière l'italien Bordin. Cette fois ci c'est derrière moi qu'il court, et beaucoup d'autres car on est dans le cœur du peloton. Mais ne boudons pas le plaisir.

Le rythme revient un peu, et me revoilà vers le 7ème à faire des foulées avec un vieux camarade de club, Samir Boudjelal ; cela est toujours agréable, même si sa foulée n'est pas aussi vive que d'habitude. Il décroche…

l'équipier Samir

l'équipier Samir

Je retrouve un peu plus loin au 9ème une autre vieille connaissance, Hassan Cheblal, US Ivry, là encore en perte de vitesse, alors avec David on essaie de s'accrocher pour le fun à notre rythme. Cela papote. 37'25 au 10 km… je ne suis jamais passé aussi lentement moi qui faiblis toujours à la fin des semi…

Et Chauchau s'accroche derrière, on sent déjà qu'il maintiendra l'allure jusqu'au bout, un bon lièvre à moins que… c'est lui qui nous lance au 11ème aller lui chercher Ribero (le premier master 3). On se pique au jeu, des lièvres de champion, on accélère (un peu trop même car dans le seul raidillon il décroche), et à l'approche du 15ème l'objectif est atteint. Chauchau accélère un bon coup histoire de ne laisser aucune chance à son challenger, avec David, et c'est moi qui fais les frais, 2 km de galère à essayer d'absorber quelques mètres dernières. David, Chauchau me lancent accroche toi, mais là je suis dans le dur… et l'ancien ne faiblit pas…

Puis, notre trio remonte un groupe de jeunes (et charmantes) femmes, l'occasion pour moi de recoller pour de bon, notre Chauchau ne manquant pas de dispenser encouragements et de tracer la voie au petit groupe. Le 18ème km est là, l'esprit du compétiteur revient, cette fois c'est moi qui vais assurer le train en maintenant un rythme rapide. C'est au tour de David et Chauchau de serrer les dents, et de commencer à lâcher prise, j'ai décidé de me faire le champion, en accélération progressive sur le dernier km, mais il ne lâchera quasiment rien jusqu'au bout, à 60 ans, chapeau bas, un exemple à suite.

C'est l'arrivée, on se congratule, JC Landemaine, arrivé une minute plus tôt accueille ses copains et moi par la même occasion. On refait la course, puis je vais attendre haletant l'annoncé Daniel P, podiumable V4? mais non il n'est pas là (et d'ailleurs il n'est pas encore tout à fait V4). Et je repars fourbu et heureux

Voilà, une course comme une vie, faite de doutes, de quiproquos, de moments d'enthousiasme, d'abnégation et surtout ponctuée de bons amis, de belles rencontres, comme dans un rêve d'ado…

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