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La Bataille de Chamarande

De Chamarande dont j’avais arpenté le parc, il y a quelques années, lors de ‘concerts promenades’, j’avais le souvenir d’un beau château, entouré d’un écrin de verdure, du calme de ses allées plantées d’arbres centenaires…

Je chantais, vous en êtes fort’ aise ….Eh bien aujourd’hui, jour des LIFA, ça va être une toute autre musique… On est là pour y courir !!! Ils sont venus, ils sont tous là. Qualifiés par équipe ou individuellement, des quatre coins de l’Ile de France, l’élite du cross s’est donnée rendez-vous au château, pour tenter de décrocher la ‘qualif’ aux Championnats de France …

Pour moi, ce sera le dernier cross de la saison, m’étant qualifiée de justesse. Alors, j’arrive sans trop  stresser (pour une fois), avec l’envie de me faire plaisir avant de rechausser les runnings et retrouver le billard de Charenton

Dès notre arrivée, le décor est planté. C’est chouette une ambiance de cross. C’est populaire … On s’échauffe dans tous les sens. Les Espoirs Garçons bataillent dans les allées, crottés jusqu’aux oreilles. Les encouragements pleuvent. Ça crie. La rubalise et les crécelles claquent dans le vent. Ça sent les merguez jusque dans le cœur des frites et on s’affaire autour des tentes qui ont investi le parc.

Par contre, les allées du parc sont méconnaissables. La pluie tombée en abondance cette semaine et les différentes courses ont ruiné la pelouse qui n’est plus que labours et flaques de boue… Ça promet!!! Enfin un vrai cross …

La Bataille de Chamarande

Retrait du dossard, bises à Laurent et Olivier avant qu’ils n’aillent s’échauffer et rejoindre leur départ. Je table sur 30 minutes d’échauffement minimum pour me mettre en condition, tant physique que mentale. Sur les conseils de Fwed, je bondis, je relâche, j’accélère, bref je ‘déwoule’ avant de …dérouiller !!! 14h30, la pluie tombe sans discontinuer; il faut prendre le départ et je suis déjà rincée. 14h40, coup de pistolet, notre course démarre… prudemment, car ça monte. Ça joue des coudes. J’essaie de ne pas trop me faire reléguer à l’arrière et cours sur les côtés où l’herbe n’a pas encore été trop piétinée (c’est denrée rare). A chaque foulée, il faut s’extirper d’au moins 15 cm de boue collante. Le rythme des filles à mes côtés n’est pas trop rapide et c’est tant mieux. Je m’accroche tout en ménageant ma monture car l’attaque de la moyenne boucle en sous-bois est raide. Heureusement, j’arrive à récupérer sur du plat et lâche les chevaux dans la descente. Je commence à m’amuser mais c’est pour revenir en contre bas du parc dans un champ de boue. La vue imprenable sur le château est une maigre satisfaction à nos manœuvres de forçats … Les encouragements des nôtres (Sylvaine et Didier, Dodo, Bhel et Christian, Fwed et nos 2 masters) redonnent du baume au cœur avant de réattaquer cette satanée montée. Concentrée, l’épreuve passe tout de même assez vite. La grande boucle nous conduit derrière le château où une chicane nous permet de voir les autres concurrentes. A mon niveau, j’assure le coup en me disant qu’elles doivent être aussi cuites que moi (y’a pas de raison). Le terrain, en légère descente permet d’accélérer et gagner une ou 2 places. J’aperçois l’arche d’arrivée. J’entends derrière moi un spectateur qui met en garde sa pouliche en lui indiquant ‘ça revient derrière’. Non justement, ça ne reviendra pas et je m’arrache pour passer l’arrivée dans un dernier sprint. Contente d’avoir été au bout, je savoure les quelques minutes de retour au calme durant lesquelles on lâche prise. Les bénévoles ont toujours un pt’it mot gentil.On plaisante avec les copines. L’ambiance est ‘bon enfant’. On rigole de nos jambes crottées et de nos mines déterrées et on commente la course pendant le ‘décapage’ au jet… Arrivée 162 ème sur 216 concurrentes, je n’ai vraiment aucune prétention mais c’est dingue comme je me sens ‘en paix’ avec moi même. J’aime le cross, c’est indéniable, parce qu’on se dépouille et qu’on ne peut pas tricher. La boue efface les différences sociales, religieuses, raciales … et nous façonne d’authenticité. Je vous invite à regarder quelques clichés du photographe Gilles Bertrand pris ce dimanche.(http://spe15.fr/au-chateau-le-cross-lifa-prend-leau-port-folio ). Au travers de l’objectif, il arrive à saisir et à nous renvoyer toutes les émotions des épreuves de cross-country. Bref, le cross c’est une tranche de vie, autant la croquer à belles dents !!!

Cross féminin : 6 300m, 1ère en 25’21”, (Aurélia Truel 7ème en 27’30”, 216 athlètes classées. Isabelle Corneille 162ème, 22ème VdM, 47ème MF1 En 33’43’’

Cross Master : 9 400m, 1er en 34’09’’, 195 athlètes classés.

Olivier Catrou 104ème En 39’32’’ Laurent Cellier 184ème En 42’59’’

La Bataille de Chamarande

4 Comments

  1. THIERRY LARDENOIS

    Presque un peu envieux (!), j’ai pensé fort à vous 3, rescapés des 2 tours précédent. Vous vous êtes sans doute battu comme des guerriers dans un contexte de haut niveau. Bravo !!

  2. OLIVIER CATROU

    On s’est mis forts minables mais qu’est ce qu’on s’est amusé!
    Et puis si sur la boue, l’équipe asphalte a un peu glissé, dans le public nos supporters méritent bien le titre de champions d’Ile de France, de Didier à Tiphaine, les inséparables en ce beau jour de Saint Valentin pour nous pousser à l’unissons, en passant par Dodo le rageur (‘Arrraaache toooiii’, j’en frémis encore!), Fred, le technicien flegmatique, prompt à nous prodiguer conseil à chaque passage, à Doc Pallandre, le sage (cours plus vite… l’arrivée approche!… ouf!!!) sans parler de Bhel, la passionaria (un petit coin de Rio à chaque passage, ambiance garantie, on avait l’impression d’être en tête de course!). Bref vous avez été formidables!!! MERCI, c’est ça l’athlé!

    • BhelRM

      Spectaculaire !!
      Votre combat était très rude, dans un parcours bien boueux.Vous ne lâchez rien et vous êtes allez jusqu’au bout.Vous êtes tellement inspirantes.Grand BRAVOOO
      BhelRM

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