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Préparer un réveillon à l’HOTEL DU NORD

Préparer un réveillon à l'HOTEL DU NORD
Préparer un réveillon à l'HOTEL DU NORD

La lourde aiguille de l’horloge monumentale s’abat brutalement. Il est six heures trente à la Mairie de Saint-Mandé et nous sommes le 31 décembre en habits de coureurs.

Depuis des mois partant du bois de Vincennes nous partons très tôt courir pour être  heureux avant les autres. Après avoir parcouru les lieux les plus isolés, les plus sombres, les plus curieux du bois et du lac adjacent nous cherchons plus, la difficulté. A trois, Marianne, Fanette et Oscar* nous avons ce matin décidé d’aller vers l’Hôtel du Nord en passant par les Buttes Chaumont avant de revenir à Vincennes, via le Café Martin, petit estaminet du Paris de charme. Une petite vingtaine de kilomètres en tout, rien de grave à l’aune d’Asphalte mais pas si facile que cela.  Fin décembre la nuit étant encore bien longue il faut se fier à la reine de la Nuit pour s’y retrouver. C’est Marianne qui joue le rôle elle qui court tous les jours et connait Paris comme son premier dossard. Elle nous  donne le rythme et en glissant de la Porte de Vincennes vers les boulevards des Maréchaux la gloire de Davout et celle de Mortier sont les nôtres. La pente est dure rapidement, les conversations s’abrègent tandis que nous grimpons vers le métro Télégraphe et la Place des Fêtes. Sans passer par les ruelles de Belleville, la rue du Transvaal et le parc de Belleville nous atteignons le parc des Buttes-Chaumont. Fanette reprend des couleurs et ce n’est pas qu’elle se fatigue c’est parce que venant des montagnes où elle était la veille encore, elle a besoin de l’air des cimes. New York a Central Park, Paris a les Buttes Chaumont notre promenade autour du lac c’est un premier bonheur encaissé. Quelques marches plus tard arrivant place Stalingrad nous atteignons le canal Saint-Martin. Une folle descente sur les pavés , croisant les écluses et les ponts surélevés et nous arrivons au fameux hôtel à l’atmosphère si connue. Depuis 1938 il n’a guère changé, Arletty et Jouvet rôdent dans nos mémoires et nous nous arrêtons juste un temps pour la photo.

Il faut penser à revenir mais revient – on jamais d’une telle sortie ? Le boulevard Richard Lenoir nous évoque Madame Maigret, en attente de son mari, et nous ramène, toujours en pente ascendante vers la place Gambetta et le café Martin.

Préparer un réveillon à l'HOTEL DU NORD

C’est quelque chose que cet établissement où l’hôtesse nous accueille en nous trouvant bien hardis de commencer ainsi la journée de la Saint Sylvestre. Photos et rephotos car il faut bien refaire le monde lorsque le carrelage est d’origine et que les chaises d’époque remplacent le long ruban de route. Nous perdons Marianne  qui s’arrête là pour le moment et après avoir décidé de revenir à notre point de départ nous avons le rare privilège, à deux, de descendre trois kilomètres  plus bas vers le Lycée Hélène Boucher. L’arrivée chez Saint-Mandez enfin, pauvre abbé d’origine bretonne qui ne pouvait savoir que l’on viendrait troubler son repos aussi longtemps après est comme une assomption.

Il y a des moments où le plaisir est si vif qu’on doit le cacher faute d’avoir à le partager mais si quelque asphaltien (nne) veut nous rejoindre ainsi tôt le matin sa candidature sera examinée avec bienveillance.

 

* l’histoire est vraie de la première à la dernière foulée même si les prénoms ont été modifiés. Raymond, Anatole et Cecilia ne sont pas oubliés, loin du yeux et près du cœur.

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