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Nepal – Mustang Trail Race 2016

Cette Mustang trail race constitue mon 6ieme voyage au Népal, les voyages vers cette destination étant particulièrement devenus ‘roupie courante’ ces dernières années.

Le pays a été secoue aux sens propres et figures du terme il y’a précisément un an.
Mais une autre crise beaucoup moins médiatisé l’a durement touche puisque pendant près de 6 mois de septembre 2015 à février 2016, un blocus aux ramifications politiques complexes a quasiment paralyse le pays (plus de ravitaillement en essence et même en nourriture, médicaments etc.)

Qu’a cela ne tienne je m’inscrits tout de même en février peu avant la fin de la crise. Mais si celle ci va se terminer peu après, une blessure au genou assez sérieuse le mois suivant va compromettre ma participation. Qu’a cela ne tienne aussi, le parcours est assez facile et je connais les organisateurs, je pourrais au pire faire les étapes en marchant.

Je me présente finalement sur la course le genou miraculeusement guéri mais avec une condition physique naturellement pas au top. De toute façon, en aucun cas il ne s’agit d’un objectif majeur. L’objectif premier est naturellement de profiter des paysages particuliers du Mustang et de rentrer dans la préparation de l’UTMB.

Le mustang, plus précisément l »upper mustang’ est une région particulière à plus d’un titre.
Sur le plan historique, jusqu’aux années 50, il s’agissait d’un royaume indépendant du Népal et il n’est ouvert au tourisme que depuis les années 90 via un permis d’accès onéreux.
Sur le plan des paysages, le territoire est coincé entre deux géants: l’Annapurna (8091m) et le Dhaulagiri (8167m) mais on ne côtoie pas de haut sommets lors des treks au Mustang contrairement a la plupart des grands treks népalais. L’environnement est essentiellement constitué de falaises et de formations très colorées qui ressemblent quelque peu à ce qu’on peut retrouver dans les parcs nationaux de l’ouest des USA.

Etape 0: Jomsom (2740m) – Kagbeni (2830m)
Nous arrivons à Jomsom dans de très bonnes conditions puisque les conditions météo nous permettent de pendre un vol pour nous rendre à Jomsom, nous évitant de très longues heures de bus ou de jeep. Il s’agit dès lors de rejoindre le village de Kagbeni, porte d’entrée de l’upper mustang à travers une marche de liaison. Arrivée à Kagbeni en début d’après midi, je pars m’entrainer un peu en direction du Dolpo. Le soir, je me sens un peu nauséeux et finalement je vais vomir tout ce que j’aurais pu manger dans la journée !

Etape 1: Kagbeni (2830m) – Tsaile (3070m)
La nuit a été assez infernale compte tenu de mes nausées et je n’ai naturellement pas la force de courir cette 1ere étape. C’est tout juste d’ailleurs si j’ai assez d’énergie pour mettre un pied devant l’autre en marchant ! C’est donc effectivement en marchant que je rejoins Tsaile et prenant un raccourci en accord avec l’organisateur. Mon temps de course officiel correspondra donc au temps du dernier amendée d’une heure. Pas grave, et à la limite presque un mal pour un bien car cela m’évitera d’avoir des tentations de jouer le classement général.

Etape 2: Tsaile (3070m) – Ghemi (3500m)
Meme si je n’ai pas pu avaler grand chose, je me sens nettement mieux ce matin. Il suffit que je prenne une bonne inspiration pour sentir que j’ai de la puissance aérobie et musculaire disponible. Peu après le départ, je prends la tete pour ne plus la lâcher pendant la 1ere moitié de course malgré les nombreuses photos que je prends.
Je me fais rejoindre au ravitaillement par Holly Rush avec qui j’avais déjà couru la Manaslu Trail Race il y’a 2 ans. Holly a en particulier dans son palmarés une médaille de bronze au marathon par équipe lors des championnats d’europe 2010 et de nombreux résultats dans des trails de premier plan. Je cours le reste de l’étape avec Holly puis lâche une poignée de minutes sur la fin.

Etape 3: Ghemi (3500m) – Lo Manthang (3820m)
Encore une étape très intéressante en termes de paysages: falaises rouges de Dhakmar, vue sur l’Annapurna… Par contre curieusement j’ai moins la pêche que la veille. Petite erreur que je ne referais pas les jours qui suivent: j’ai pris les bâtons or avec une altitude minimale à 3500m et une altitude maximum à 4300m, c’est bien trop consommateur en oxygène. Je termine malgré tout encore sur le podium de l’étape.

Etape 4: Lo Manthang (3820m) – Konchok Ling – Lo Manthang (3820m)
Journée de repos la veille avec la visite des fabuleux monastères de Lo Manthang. Les peintures représentant Bouddha y sont fabuleuses malheureusement il est interdit de prendre des photos. L’étape du jour ne comprend que très peu de dénivelé mais ne descends jamais en dessous des 3800m d’altitude. Un des concurrents de l’épreuve – Rudi Smith – part à une allure folle. Ayant perdu une centaine de mètres coincé dans la descente initiale je le suis à distance avec un palpitant qui fonctionne à plein régime. Puis je mets à profit la bosse qui rejoint le site de Konchok Ling pour faire la jonction.

Konchok Ling est un site merveilleux seulement découvert en 2007 ! Ami lecteur(rice) de ce blog, dis toi bien une chose: cela fait partie des endroits sur Terre pour lesquels aucune photo ne parviendra jamais à restituer la magie des lieux ! Le système habituel de checkin/checkout permets aux coureurs qui le souhaitent de rester autant de temps qu’ils veulent sur le site: ce temps est décompté du chrono global de l’étape. Après près d’une heure, je repars juste derrière Rudi qui repart à un rythme canon et que je ne parviendrais pas à suivre jusqu’à la fin de l’étape.

Etape 5: Lo Manthang (3820m) – Yara (3600m)
Ces prochains jours je prévoie d’y aller cool :-). La veille j’ai été un peu décu et vexé de me perdre plusieurs fois en ratant des balises.
Et je sais que l’étape du jour et les suivantes vont traverser des paysages magnifiques. Dès le début rythme pépère et photos à tire larigot !
Arrivée assez tôt à Yara compte tenu du faible kilométrage de l’étape.
Une chasse collective aux ammonites, la visite d’une caverne avec de superbes peintures bouddhistes puis une randonnée en compagnie de Lizzie Hawker et Vishal un membre du staff viennent compléter cette délicieuse journée.

Etape 6: Luri Gomba (3600m) – Tanggye (3240m)
Ce matin montée à la grotte de Luri Gomba pour y voir les peintures bouddhistes. Puis c’est tout d’abord une descente assez douce pour revenir vers Yara. J’avais prévu d’y aller mollo comme la veille mais au bout de quelques kilomètres je constate que les sensations sont meilleures.
J’envoie donc du gros sur tous les ‘up & down’ consécutifs à la descente puis dans la montée principale de l’étape reviens et dépasse tous les concurrents à l’exception de Brian Dugovich le futur vainqueur de l’épreuve. Depuis la veille Brian, un américain qui court en sandales (!) mets en évidence une condition physique remarquable. Au passage du col je lâche l’affaire et ralentis, j’ai trop peu de kilométrage d’entrainement consécutifs à ma blessure au genou et je prends tranquillement des photos notamment à l’arrivée au village de Tanggye particulièrement joli avec ses chortens typiques du Mustang.

Etape 7: Tanggye (3240m) – Chuksang (2900m)
Une grosse montée au début de l’étape au cours de laquelle j’envoie du gros et suis Brian. Les montées pour moi, c’est comme un bon gâteau au chocolat. Mais comme j’ai commencé par le dessert, je ralentis encore sur la suite d’autant que j’ai choppé une crève d’enfer qui ne s’améliorera pas dans les jours qui suivent. La météo s’est sensiblement dégradée ce qui est très dommage compte tenu des sentiers d’enfer sur une crête avec vues sur les Niligiri et le Dhaulagiri.

Etape 8: Chuksang (2900m) – Muktinath (3660m)
Etape finale courue pépère, je suis crevé 🙂
Dommage que la météo ne soit pas au rendez vous car le col de Gyu La promettait de belles vues sur les annapurnas et le Dhaulagiri.

Samuel Becker

 

 

4 Comments

  1. Phil. Delacroix

    Fidèle à tes excursions précédentes dans cette région du monde, tu nous ramènes là encore un superbe contre rendu avec des photos fabuleuses. Chaque année tu deviens un plus grand spécialiste des hautes altitudes inconnues pour le commun des coureurs en France et en Europe.
    Cela doit être un sacré dépaysement, bon courage pour ton retour à la normalité et à la routine de nos paysages. Fin août, l’UTMB va te paraitre un long faux plat montant 😉

  2. Thierry

    Les paysages sont magnifiques, hors du commun. C’est ouf !!
    Tu vis cela davantage comme un voyage qu’une compétition ! Tu as mille fois raison.

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