TransJu'Trail (36km – 2000m D+) / Morez-Les Rousses
Cadre grandiose pour ma première course au-delà de 35km avec entre autre l'ascension de la Dole au programme.
Après un Ptiot Sparnatrail un peu "gras", je pensais en m'inscrivant pour une course début juin avoir des conditions plus clémentes.
La bonne nouvelle par rapport à mes camarades Alphatiens partis la semaine dernière à Annecy, c'est qu'au moins le jour Jil ne pleut pas, il ne neige pas et la course est maintenue sans encombre.
Départ 9.15 de Morez sous un ciel un peu voilé, avec mes copains Haut-Savoyards venus m'accompagner. Je ne les reverrai que bien plus tard à l'arrivée.
Pas le temps de se poser de questions, on attaque d'emblée par 300m de D+ avec la montée de la Roche Percée dans une superbe forêt où l'on découvre un terrain "humide". Sans trop forcer j'arrive à réguler mon rythme pour ne pas me griller. Première descente très glissante. On comprend vite qu'il va falloir faire très attention pour arriver entier. J'ai été bine inspiré de prendre des bâtons. Première heure 6 km. Je suis dans mon plan de marche.
On enchaine les montées toujours dans un cadre très bucolique et toujours très gras pour atteindre Prémanon à 1120m. Un peu plus de 12,5km en 2h. je suis toujours bien. Je passe vite le premier ravito. Au moment d'attaquer la première grosse difficulté, je traverse un bourbier et ai le plaisir d'y laisser mes 2 chaussures. Je perds plusieurs minutes à essayer de réparer les dégâts avant la célèbre montée des Tuffes qui me rappelle mes leçons de ski quand j'étais gamin. Vers 1300m on rejoint les premiers névés que l'on contourne sans problème. La descente sur les Dappes par une piste verte permet de traverser la neige pour la première fois et de relancer la machine jusqu'au 2ème ravitaillement après 20,5km atteint après 3h15.
Fort de l'expérience du premier, je fais une vraie pose de 10mn. Je me change et me restaure avant d'attaquer la montée de la Dole (450m D+ en 2,7km). Ca monte vraiment fort, et je commence vite à taper dans le dur. La moyenne s'effondre, je me fais dépasser par les coureurs du 70km qui paraissent frais comme des gardons. ca glisse, il fait froid, on traverse des névés, on rentre dans le brouillard. J'arrive au sommet à 1677m en mode Everest après 45mn de montée. Et il reste 12km…
La descente côté Suisse est somptueuse mais pas trop le temps de s'attarder. La neige est très présente. Les chutes guettent la moindre inattention. Je tombe sans gravité mais les jambes sont lourdes. Le cadre est très sauvage, on entend les coucous, et on aperçoit la montée du col de la Porte qui s'effectue par un petit sentier très raide. Le passage parfait pour travailler le mental.
Puis c'est le retour vers les Rousses. Encore 9km. Descente par une piste de téléski. Encore très casse-patte et bien glissant.
Dernier ravitaillement passé en 5h15. Je ne tiendrai pas mon objectif de 6h mais je n'ai plus le jus. Je poursuis la descente par le stade de Biathlon. Puis longue portion de descente sur un grand chemin plus praticable. J'essaye de relancer, mais c'était sans compter la dernière difficulté, la montée sur le Fort des Rousses. Je suis pris de crampes, je bois et bois encore, et je rentre dans le fort.
Puis c'est la descente finale, je repense aux efforts consentis pour parvenir à cet objectif et je rejoins l'arrivée où mes potes m'attendent en 6h27, soit presque exactement 2 fois le temps du premier. Je suis loin de mon objectif de 6h, mais je finis heureux d'avoir bouclé ce parcours très beau mais aussi très exigeant.
La prochaine fois fin juin à Chamonix, ça devrait être moins "gras"…
Emmanuel VEILLON
