L’ecotrail est l’écotrail « de Paris ».
Je prends donc logiquement RER et métro pour me rendre de Fontenay-sous-Bois à l’arrivée au pied de la tour Eiffel pour le retrait des dossards, puis à la zone de départ à Versailles.
Le détail est travaillé jusqu’aux navettes ultra-blindées, dernière étape vers le départ.
2h30 de tout ça et j’aurai juste le temps de finir de m’habiller et de me préparer sur un coin d’aire de départ, remplir mon camelback, et c’est parti pour mon premier 50km.
Il fait assez froid (5°C), mais pas de pluie. Objectif : moins de 5h.
Première heure rivée sur le cardio : ne pas partir comme une fusée, rester dans la zone des 160 bpm.
Footing dans le parc du château pour 8 km, et une curiosité locale pour en sortir : le « single track en bordure de trottoir ».
Je dépasse deux non-voyants avec leur guide. Chapeau bas.
Le corps se met doucement en route, les pieds se réchauffent.
Quelques bois, des routes forestières, du sentier large, du trottoir. La ville et les voitures jamais très loin.
11,5 km pour la première heure.
Une bonne montée vers le 15è km et le premier coup de moins bien.
Les ischios commencent à tirer. J’avale deux pâtes de fruit. Je m’économise dans les côtes, relance sur le plat et les descentes, pense à bien allonger mes foulées (clin d’oeil à Philippe H), garde un œil sur mes pulsations.
Les sentiers sont très gras et déjà bien labourés par les coureurs précédents.
Ce qui me vaudra une belle descente sur les talons qui s’enfoncent dans la pataugeoire : jubilatoire !
22 km pour les deux premières heures. J’ai perdu un peu de terrain sur l’allure menée la première heure, mais ça va.
La troisième heure sera plus délicate. Les ischios tirent de plus en plus, le psoas s’y met aussi.
Je me concentre sur les plats et les descentes pour relancer, prends des gels régulièrement, mais ça rame.
Je suis maintenant branché sur ma vitesse pour ne pas laisser filer.
Une glissade dans la boue, une racine qui bloque le pied et la cheville gauche qui part un peu trop loin. Je continue sans m’arrêter, mais je sens bien le pied et la cheville qui s’ankylosent.
Je me concentre entièrement sur mes appuis. Je reconnais des terrains de jeu de la forêt de Meudon.
1er ravitaillement à Chaville au km 28. Super staff de bénévoles au ravitaillement comme tout au long du parcours. L’organisation est bien réglée. Du pepsi, du thé et quelques mots échangés avec un trailer croisé à Montparnasse deux jours plus tôt au kiosque à journaux. Il s’arrêtera là pour aujourd’hui, par manque d’entrainement.
Toujours pas le nirvana, mais ce court repos est bénéfique. La côte du pavé des gardes où il m’arrive de faire le hamster. Quelques mots échangés avec un jeune coureur. C’est aussi son premier 50km. Même objectif pour lui.
Cette partie a bien fait baisser ma moyenne, je passe à 30,3 km pour les trois premières heures. Je dois maintenant absolument garder le rythme sur les 20 derniers kilomètres. Et là, mon corps aurait-il secrété une nouvelle dose d’endorphines ?
Je retrouve mes jambes sur les 10km suivants en compagnie des Rita Mitsouko que je repasse alors en boucle dans mon ipod et dois me rebrancher sur le cardio pour ne pas trop m’emballer.
Je remonte sur les autres coureurs. Quelques beaux points de vue et un passage en balcon.
Je passe vite au dernier ravitaillement des 40km et continue sur ma lancée pour descendre vers la Seine. 42 km, 4h10.
Il reste les 8 km plats de la fin. Ce devrait être une formalité. Mais là même Catherine (Ringer) n’y pourra rien. Le béton explose mes mollets, le bruit des voitures, la pollution. Je ne parlerai pas du paysage…
Je marche et suis au bord d’arrêter. Courir coincer entre une route passante en pleine heure de pointe et un chantier, ça je n’avais jamais fait !! Mon comparse de la côte des gardes me rejoint au bout de quelques minutes.
« On est bon. Allez !!! »
Je repars avec lui en foulées rasantes, branché sur le chrono. Nous bouclerons en 4h56.
Une douche froide (plus d’eau chaude) et je rejoins le RER avec la démarche élégante et reconnaissable de ceux qui ont un peu tiré pour finir.
L’écotrail de Paris : c’est fait, next !
Olivier STORA
PS : dimanche, je marche toujours comme un canard, mais du côté de la cheville, ça va.