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Marathon de Paris, le CR de Fayçal.

Mon premier marathon : le rêve au bout de mes forces

 

Cela faisait un moment, que l’idée de faire un marathon me trottait dans la tête.

Je me suis renseigné auprès d’experts marathoniens. Depuis mon adhésion au sein du Club en octobre 2010, cette folle idée de courir 42KM195 devenait une évidence. Bien sûr courir un marathon n’est pas anodin, il faut se préparer physiquement mentalement et psychologiquement à affronter l’épreuve.

Je prends donc ma décision en novembre 2013, de courir le Marathon de Paris 2014 en avril. Me voilà donc embarqué dans une aventure pleine de surprises J’ai choisi Paris parce c’est ma ville et que cette course est mythique et magique à la fois.

Pour ma préparation, Daniel C me concocte un plan d’entrainement de 12 Semaines avec 3 sorties hebdomadaires, que je suis à la lettre. A la fin de cette longue et difficile préparation se profile le jour J, 6 avril 2014.

La nuit qui précède la course, j’ai du mal à m’endormir, je suis dans un état de stress et d’excitation. J’imagine la course dans le silence de cette nuit qui n’en finit pas. J’ai finalement réussi à dormir 4 ou 5 heures. Le jour pointe enfin, Je vais courir mon premier marathon, c’est le baptême du Feu.

Il est 6 h, je prends un gros déjeuner et je me rends aux Champs-Elysées. Il est 8h30 lorsque je rentre dans le SAS de départ, il fait beau, je regarde au loin la Place de la Concorde j’en prends pleins les yeux….

Il est 9h15, on démarre la course, l’ambiance est superbe, je suis en communion avec les coureurs qui m’entourent. Durant les 20 premiers Km, je me sens bien, tout roule les jambes et le cardio. La confiance est là.

Au fil de cette course tant rêvée je vois des confrères tomber d’épuisement et s’abandonner sur l’asphalte. Le regard vide je passe devant eux et je refuse que le doute s’installe.

Au 28 km, un ami coureur Asphatien me rejoint c’est Christian P. Nous arrivons au 30 km, je pousse un cri ‘Yes’ Christian me dit ‘Garde ton énergie mon ami’

C’est à partir de ce moment-là que le marathon commence le fameux ‘Mur’ du 30Km.

A un moment j’ai l’impression de monter l’Alpes d’Huez au mois de juillet lors du Tour de France. Le public est si proche de moi que j’ai la sensation qu’il pourrait me toucher, c’est une sensation étrange.

L’instant fatidique arrive au 34 Km à hauteur du Stade Roland Garros. Je rencontre le fameux ‘Mur’ si redouté et inévitable.

Mon corps dit ‘Stop c’est jeu set et match, l’aventure s’arrête ici pour toi’.

Je ressens alors,  de la fatigue et de la fébrilité. Je suis rincé, lessivé. Je veux repartir mais c’est impossible, c’est la ‘guerre’ entre le corps et l’esprit, mon corps dit ‘stop’ et mon cerveau dit ‘encore’. J’ai mal aux jambes, aux mollets, c’est un vrai supplice.

Je suis donc à l’arrêt total, un ami coureur marathonien m’avait prédit que si je m’arrêtais, je ne repartirai plus.

Je décide donc de rechercher au plus profond de moi, les ressources nécessaires pour repartir. Par bonheur, je me suis arrêté près d’un ravito, j’ai la fringale, je me jette littéralement sur les morceaux de bananes séchées, que je dévore tel un mort de faim et je bois beaucoup d’eau.

Comme par miracle, je commence à reprendre pied, je peux courir de nouveau.

J’ai affronté et surmonté le ‘Mur’, Christian P peut en témoigner. C’était ‘Stop’ ou ‘Encore’.

J’ai décidé que ce serait ‘encore’, je veux terminer coûte que coûte le MDP. Après tant de sacrifices je me souviens maintenant de l’expression favorite de Philippe S à mon égard : ‘Fayçal fais toi mal’ cette expression prend tout son sens à ce moment-là. Je me suis fait mal. Très mal… C’est la glorieuse incertitude du sport, on sait quand on commence mais on ne sait pas comment cela va se terminer.

Je repars donc du 34 km je traverse le Bois de Boulogne que je découvre pour la première fois de ma vie, je suis la fameuse ligne’Bleue’ jusque sur la ligne d’arrivée.

Je franchis la ligne d’arrivée les bras et les yeux en l’air, cette ligne que franchissait le grand Bekele quelque heures avant moi.

Voilà je suis finisher en ce 06 avril 2014, je reçois une belle médaille et un maillot.  Je ressens un grand soulagement, une grande satisfaction, d’avoir surmonté toutes les embuches jonchées sur mon chemin. Je suis extrêmement fatigué, j’arrive à peine à marcher, mais tellement heureux d’avoir relevé le défi. J’ai besoin de repos maintenant.

J’y suis arrivé quel pied quel bonheur c’est inimaginable au 34 KM j’étais en enfer et à l’arrivée au Paradis. Je n’ai jamais ressenti de telles émotions dans le sport. C’est une révélation.

Je souhaite à chacun d’entre nous de vivre une telle expérience. Au cours du marathon, j’ai vu des coureurs à la dérive, fourbus de crampes, de douleurs s’arrêter ou marcher pour finir le marathon.

La course à pied c’est faire preuve d’humilité et d’entraide. Chaque course détient sa vérité. Rien n’est joué d’avance, il faut juste y croire et se lancer dans la bataille.

En conclusion, je tiens à remercie Daniel C pour ses conseils avisés, sa disponibilité et son écoute. Merci à toi Daniel. Je remercie également Christian P ‘quelle p… de bonne idée de m’avoir proposé de venir me soutenir au 28ème Km. Tu as été mon samaritain dans les moments difficiles’.

Voilà, ce marathon en appellera d’autres, je l’espère. Mais ça, c’est une autre histoire……

Fayçal B coureur Asphaltien.

 

5 Comments

  1. Michel ROBERT

    bravo, 1000 fois bravos Faycal. Tu l’as fait, parce que tu ne savais pas que c’était impossible. J’ai connu les mêmes douleurs, les mêms doutes, le même désespoir mais aussi la même joie que toi,
    il y a deux ans sur ce même Marathon. Ton article illustre à merveille ce qu’est un premier Marathon. C’est du reste certainement le plus beau, celui qui reste en mémoire à tout jamais.
    Bravo,, felicitations, tu fais partie maintenant de la grande famille des marathoniens.  A quand un marathon ensemble ?

    amicalement

    Michel

     

  2. Philippe Del.

    Bravo Fayçal, félicitation à toi. Tu as osé le faire, tu as couru, tu t’es fait souffrance et tu as vaincu. Ta souffrance dans les 30èmes kms et surtout ton passage sur the finishing line
    resteront certainement longtemps graver dans ta mémoire.

    Philippe Del.

  3. Nicolas KWONG-CHEONG

    Bravo Faycal. Bienvenu dans le cercle des asphaltiens marathoniens. Félicitations pour être arrivé à surmonter la souffrance. On est fier que tu aies pu mettre en application le conseil de
    Philippe. Et si moins d’une semaine après tu as déjà envie de recommencer, c’est que cette souffrance avant tout morale est restée une épreuve positive.

    PS : si tu peux me donner ton secret pour arriver à dormir 4 ou 5 heures la nuit précédent un marathon, je suis preneur !!! Personnellement après une dizaine de marathons et à 1 ou 2 exceptions près je n’ai jamais dépassé les 2 heures. Et ça s’est encore
    vérifié ce we.

    Bonne récup. A+

    Nico

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