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Il est 8 heures, le Marathon s’éveille

 

Cette fois-ci je me suis couchée de bonne heure après un repas  marathonien préparé par Philippe et Nathalie D.

Moi qui aime lire jusque tard, danser plus encore, parler avec des amies dans la nuit, j’ai pensé qu’il fallait faire autrement.

Le Marathon de Paris ne m’était pas destiné, il est vrai. Nous n’avions aucune raison  de nous rencontrer, sauf….l’an dernier lorsque j’ai accompagné Roger sur les derniers km de son énième Marathon.

J’étais ensorcelée par cette ambiance merveilleuse qui mélangeait l’effort au rêve, l’entraide à la grande fête.

Et un jour on s’est dit que l’an prochain c’est lui qui m’accompagnerait.

Des paroles en l’air ?

Et non, il a fait naitre en moi cette envie et il a su me donner le courage, me dire que je suis capable de le faire.

Ma bouteille d’Hépar, le plan d’entrainement préparé par Daniel C,  ma paire de baskets et ma montre Polar sont devenu mes compagnons durant deux derniers mois.

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Le froid, l’entrainement dans la nuit, la répétition, le découragement passager, la solitude ….chacun connait.

Et voilà le 7 avril au petit matin je me retrouve dans le sas des “grandes” des “rapides” des “forts” mis à la disposition des soldats de feu.

Propulsée à l’intérieur par la force du destin (et Christian) je me retrouve un peu égarée, abandonnée, oiseau tombée du nid. Solide mais pas trop.

Le départ du Marathon c’est un peu comme dans un film, l’émotion que l’on éprouve en descendant cette avenue sans peine, sans hâte, sans difficulté avant d’attraper à contre sens la rue de Rivoli.

Une journée glorieuse m’attendait !

Crispée par peur de tomber, de me blesser, de ne pas pouvoir aller au bout, j’avance prudemment.

Au 9ème km, à l’orée du bois de Vincennes la rencontre avec Laurence Denis, infatigable et souriante me rassure.

Nous étions deux parmi 50 000 de coureurs ….. comment “l’autre” est important, le sait-elle ?

Les asphalthiens, autour d’Anne crient mon prénom, sachant le bonheur qu’ils me font.

Etre heureuse en courant c’est la devise de Laurence et la mienne. Cela me conduit jusqu’à Roger.

Le plan d’entrainement de Daniel, inlassablement prodigue de conseils, m’avait rendu efficace dès le départ.

Et voilà Roger, exigeant sportif et sans pitié. Il tisse le fil de la course.

La ligne bleue!, suis-là ! Ne parle pas ! Économise-toi, Bois !

Ces foulées toujours recommencées m’incitent à la réflexion (vu que je ne peux pas faire autre chose).

Toujours plaisant et assez facile ce parcours m’amène au 23 km où l’amis Fred et Christian viennent relayer Roger.

Premier de cordée celui-ci m’accompagne encore quelque temps et me lance vers l’aventure d’après le 30ème km.

Dommage, même exigeant il savait me faire obéir, être régulière, on dirait que “ je suis une femme assistée”…..

Le 30ème, j’appréhende, le mur ? La souffrance aussi !, etc.

Fred prend le relais, il me parle m’encourage me conseille de oublier mon ventre qui me fait horriblement mal, j’ai quand même 34 kms dans “les jambes”.

Christian, discret, avec l’œil attentif juge l’état de ma fatigue.

Je sais que je peux accélérer mais j’ai peur de tout rater, je suis heureuse d’être là, d’être accompagnée, je veux juste  finir le Marathon ayant envie d’en faire un autre.

Ce que comprend tout à fait le Docteur Angela qui m’attend au 35ème km.

Nous avons couru ensemble il y a quelques semaines à Barcelone, nous savons que maintenant il me reste juste ces quelques kilomètres avant de savourer la plus grande victoire, celle sur soi-même.

Je ne vois plus mes accompagnateurs, je vole (ou presque) j’arrive.

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“Ceux qui font leur premier Marathon, levez les bras” – hurle le haut parleur – mes bras se lèvent, les larmes coulent sur mon visage, j’ai réussi !

Le Marathon n’a pas de morale, n’a pas de secret, n’a pas de mystère. Il m’a rendu heureuse.

 P.S. Par ce récit je voulais rendre hommage à VOUS, présents et investis  sans limite pour me permettre à réaliser ce rêve, pas si fou en fin de compte et pas le dernier. 

3 Comments

  1. Daniel

    ‘Pondre’ un plan d’entraînement ce n’est pas le plus dur ! Les difficultés commencent quand il faut le mettre en pratique !!! et tu l’as parfaitement fait…même si je sais que parfois tu as
    allongé les sorties longues, pour te rassurer je suppose !!! Tu as fait un break de 3 mois dans ta vie privée pour ne vivre que pour ton objectif, tu as écouté les conseils des anciens, évité les
    pièges les plus tentants et tout ça mérite le respect. Ce n’est pas parce que 40 000 personnes ont passé la ligne d’arrrivée qu’il faut banaliser l’effort, surtout avec si peu d’expérience
    dans la course à pied. Il y a encore 1 an ton rêve était de courir Paris-Versailles et te voilà marathonienne ! Bravo à toi !!!

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