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Chicago Marathon, le CR de Nico Kwong-Cheong

boacmlogo.jpgMes derniers jours avant ce marathon m’ont fait repenser à la psychothérapie de groupe qui s’était déroulée par mails interposés la semaine précédant le dernier marathon de Paris. A l’époque je n’étais que spectateur. Là j’étais devenu acteur. Partant seul en périple je gardais tous mes doutes pour moi. Même si j’avais l’impression d’avoir fait une préparation correcte, mon semi un mois avant Chicago ne m’avait pas permis de me rassurer. La pression est montée d’un cran à partir de jeudi, jour de mon arrivée sur place. J’avais l’impression de ne pas avoir bien récupéré du voyage et de ne pas avoir encaissé le décalage horaire (même si avec un départ à 7h30 et un réveil à 4h, ce dernier point n’était pas forcément un handicap). Mon hôtel étant situé à proximité de la rocade le long du lac Michigan, j’ai eu l’impression de dormir sur la bande d’arrêt d’urgence de la A86 les nuits précédant l’échéance. Pas optimal pour bien récupérer.

Le marathon de Chicago est à l’image des autres gros marathons étrangers une machine bien huilée. L’organisation annonce 12000 bénévoles… Le village départ occupe une grande partie du Millenium Park, le long duquel a lieu le départ. La météo est un peu frisquette et il y a des bourrasques de vent glaciales. Comme à New York avant de s’élancer il y a l’hymne américain.

Les premiers kilomètres sont courus dans le Loop, quartier connu pour son métro aérien. Les trottoirs sont bondés de spectateurs et il y a énormément de monde aux fenêtres. Le marathon de Chicago se veut roulant. Pas de grosse difficulté mais j’avais repéré sur Youtube (on y trouve les parcours filmés des plus grands marathons internationaux) pas mal de passages de ponts (un peu comme à Londres) et des lignes droites qui semblent interminables (un peu comme à New York).

Malgré mes doutes j’avais prévu de me caler sur 15 km/h en faisant les 5 premiers km un peu en dedans. Mais je me suis un peu mélangé dans mes conversions d’allure en mn / mile. Du coup je suis parti plus vite que souhaité (passage au 10e km en 39mn50s). Des bénévoles (même si certains avaient dû déserter leur poste) sont cependant placés à chaque km avec un panneau d’indication pour ceux qui sont plus familiers avec le système métrique.

Après les premiers km la course part en direction du nord où on longe un parc avant de pénétrer dans le vieux Chicago qui fait un peu penser à Brooklyn avec ses maisons typiques. Bien qu’ayant conscience d’être parti un peu vite, je reste sur cette allure (difficile de couper quand on est lancé). On redescend ensuite vers le centre ville avant de partir vers l’ouest. Passage au semi en 1h23mn30s. Je suis calé sur mon allure, je me sens relativement bien même si le vent et les passages de pont obligent à relancer. Des ravitaillements sont disposés quasiment tous les miles. On y trouve uniquement de la boisson énergétique, sur laquelle je fais l’impasse préférant éviter les expérimentations en course, et de l’eau… en gobelet comme quasiment sur tous les marathons à l’étranger. Donc c’est 2/3 sur le maillot et 1/3 dans la bouche.

On aborde alors des quartiers moins cossus et avec moins de spectateurs. Passage au 30e km en 1h58mn15s. Pour l’instant ça tient, pas de baisse de régime… pourvu que ça dure !!! Au 34e km je sens que ça commence à être dur mais l’allure reste globalement la même. Je commence à lutter au 36e. Au 37e km on attaque le passage que je craignais : une ligne droite de presque 4 km pour nous emmener à 600 m de l’arrivée. Cerise sur le gâteau un vent de face. Et là je cale véritablement. J’ai les cuisses tétanisées par les chocs et le froid. J’évite de regarder trop devant car on ne voit pas le bout de l’avenue et le virage annonciateur de l’arrivée. Bon OK ça ne veut rien dire, vu que sans lunettes je n’y vois pas à 5 mètres J. J’essaie de m’accrocher comme je peux, mais je n’ai plus trop de jus. Au ravitaillement du 40e km je cède à la boisson énergétique (avoir des problèmes gastriques en 2 km serait vraiment de la malchance).

Enfin le virage à droite à 600 m de l’arrivée. Mais il faut encore passer un dernier pont avec une montée sèche. Et là c’est aux forceps. Un dernier virage à gauche et ce sont les 200 derniers mètres. J’essaie de lâcher ce qui me reste, c’est-à-dire vraiment plus grand-chose, pour gratter quelques secondes. Je passe la ligne en 2h47mn39s, satisfait surtout compte tenu du vent qui rendait les conditions pas optimales. 3 ans que je n’avais plus fait un marathon à plus de 15 km/h. Après deux marathons en 2h46 et deux autres en 2h48, j’ai maintenant doublé également en 2h47. Mais bon j’aurais accepté sans problème de faire 2h45 ou 2h44mn59s. Mais je crois que je peux graver mon record actuel et vieux de 8 ans dans le marbre, il ne bougera plus. De même pour la qualification pour les France, il faudra sûrement que j’attende de passer chez « les vieux », ce qui ne saurait plus trop tarder.

Je quitte Chicago lundi pour passer 4 jours à New York. J’espère pouvoir aller faire un petit footing en fin de semaine dans Central Park vu que j’ai un hôtel à 100 mètres.

Nico

2 Comments

  1. christian pallandre

    C’est terrible que pour aller faire un entraînement à Central Park de New York il faille passer par Chicago qui, depuis Tintin en Amérique traîne la réputation d’une ville de province malgré ses
    immeubles en hauteur ! bravo, super bravo pour ces conditions caponesques et ce résultat friedmanien de très haute tenue ! décidement lorsque je verrai Nicolas, si modeste, un dimanche au
    Tremblay je lui dirai c’est fou ce que tu ressembles à ce champion qui court aux Amériques, on jurerait toi !  Christian P.

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