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Trail du Mont-Lozère

Après une bonne nuit au cours de laquelle je me suis associé par la pensée au 25ème anniversaire du club, j'ai disputé ce dimanche la 4ème édition du trail du Mont-Lozère, "vertical race" selon les affiches annonçant la course, comme quoi l'idiotie angliciste gagne désormais aussi les départements ruraux.

Le trail part de Cubières à 900m d'altitude, mais dans un trou, pour rejoindre le sommet du Finiels à 1700m d'altitude et revenir au point de départ, pour une longueur totale de 17km.

La météo de ce matin était magnifique : grand soleil, température agréable, pas un poil de vent. Pour autant, les "trailers" avaient dû faire la grasse matinée : nous n'étions que 42 coureurs en solo auxquels se joignaient 18 duos de relayeurs (1errelayeur accomplit le premier et le dernier quart du parcours, le second la moitié intermédiaire), soit seulement 78 participants.

Le départ est donné à 10h par un sonore "partez !" et cela commence à grimper dès les premiers mètres. Nous nous retrouvons rapidement dans la forêt de hêtres sur un sentier (un "single" disent les organisateurs) boueux et humide, bordé sur la droite par un précipice de 5 ou 6 mètres ; du coup, personne ne double….C'est après 2km environ qu'il faut franchir un torrent, ce pour quoi les organisateurs ont eu l'obligeance de disposer 2 madriers. On se retrouve ensuite sur un chemin sec et assez large qui monte raide sur 4 km, mais il est possible de garder le pas de course, même si je n'avance guère plus vite qu'une limace en plein effort. Après 6 km de course, le ravitaillement est en vue au niveau de la station de ski du Mont-Lozère. Après un bref faux-plat descendant, il faut ensuite gravir la piste de ski, là où il n'y a plus un arbre mais juste des bruyères, vu le niveau de la pente, supérieur à 15%, je me mets "en marche" (Sic !) jusqu'à atteindre le faux-plat montant de la "route des chômeurs".

Ce chemin empierré est ainsi nommé depuis les années 1920 au cours desquelles le gouvernement de l'époque stigmatisait déjà les chômeurs qu'il avait réquisitionnés pour construire un chemin au milieu de nulle part sur le plateau du Mont-Lozère. Après 1 km de chômage tranquille en faux-plat, il faut attaquer "en marche" l'ultime raidillon avant d'atteindre le point culminant du Finiels et sa table d'orientation. S'ensuivent alors 500m de plat sur la ligne de crête : au sud, le pays protestant et "rouge", la forêt du Bougès là où fût lancée la révolte des camisards, au nord, le pays catholique et conservateur, le Goulet et la Margeride. 4 ou 5 siècles après les guerres de religion, ces deux Lozères là se regardent toujours plus ou moins en chiens de faïence…En ce dimanche 21 mai, la terre de Lozère est superbe, magnifique sous le soleil, mais elle le serait encore plus si l'agriculture n'avait pas détruit la biodiversité à grands coups d'engrais et de pesticides….que sont devenues les truites, grenouilles et écrevisses qui faisaient le régal des gourmands ?

Débute enfin la descente en sens contraire sur le chemin de Stevenson où se pressent de nombreux randonneurs, qui font la fortune des paysans ayant su reconvertir leur grange en dortoir-gite à 15€ la nuitée et proposer au même prix l'aligot-saucisse acheté à Intermarché….Cette partie du parcours est la plus simple : descente en pente douce sur un chemin assez large jusqu'au ravitaillement de la station de ski. La seconde partie de la descente est plus technique : quasiment à la verticale dans le sous-bois de hêtres avec un sol glissant, il faut freiner en permanence ; il eût peut-être été plus simple et plus rapide de poser les fesses directement sur le feuillage et de se laisser glisser. S'ensuit alors une brève traversée de pâturages et enfin revoici Cubières avec les 500 derniers mètres du parcours en section asphaltée sur lesquels je réussis à gratter 2 coureurs, ce qui ne m'empêche pas de finir en queue de peloton : 2h11, 7,8 km/h de moyenne, 31ème sur 42 et 6ème V2M sur 9.

Les 10€ de participation donnent droit à un ravitaillement correct à l'arrivée, un demi-pression au café du coin et…un petit pain cuit au feu de bois dans le four banal réouvert exceptionnellement.

Là haut dans la montagne

Là haut dans la montagne

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