Menu Fermer

Corrida de Houilles

Populaire, ce n’est pas forcément le qualificatif auquel on pense en évoquant le département des Yvelines ; je m’étais pourtant inscrit à la course “populaire” de cette 45ème édition de la corrida de Houilles, faisant partie du menu peuple réalisant moins de 39′ aux 10 km et invité à prendre le départ à 14h45 avant même que la digestion du repas dominical ne soit achevée. Les aristocrates ici qualifiés d'”as” avaient leur rendez-vous calé sur le coup de 16h.

Après une petite heure de RER, j’avais la joie de retrouver comme l’an dernier Pierre Koch, lui aussi fidèle participant de la “populaire” qui alignait cette année plus de 1700 coureurs, chiffre qui témoigne d’une “popularité” accrue par rapport à 2016.

Au coup de pistolet, il y avait en effet une promiscuité davantage de l’ordre du populeux que du populaire, la foule laborieuse se bousculant dans les étroites ruelles de Houilles, l’auteur de ces lignes confessant avoir quelque peu joué des coudes pour parvenir à rejoindre l’étendard du meneur de course à 45′. Une fois cet objectif atteint et tranquillement planqué derrière ce porte-drapeau des masses populaires, il ne restait plus qu’à dérouler tranquillement les 3 boucles du parcours sans trop de difficultés si ce n’est une petite côte à gravir et de nombreux virages à 90°, le tout en écoutant d’une oreille distraite les commentateurs motorisés de la tête de course, sans doute meilleurs connaisseurs des trotteurs que des coureurs, rappelant involontairement le souvenir de Léon Zitrone à l’arrivée du prix d’Amérique. Des hauts-parleurs disséminés tout au long du parcours permettaient de ne pas perdre une miette de ce reportage palpitant sauf lorsqu’il était couvert par l’une des fanfares présentes.

Galvanisé par le récit épique des commentateurs et soucieux d’une éventuelle pénurie au “ravito”, j’abandonnais mon meneur pourtant plein d’abnégation et accélérais quelque peu au km8 pour terminer en 44’24” et récupérer une jolie breloque avec un ruban jaune et rouge aux coureurs catalanes.

Comme le véhiculent les clichés, le “bas peuple” a naturellement propension à s’enivrer pour oublier la dureté de sa condition ; encore fallait-il pour cela repérer le tonneau de vin chaud, bien dissimulé tout à l’extrémité du buffet de ravitaillement : à bonne température, avec un peu de cannelle juste ce qu’il faut, ce délicieux breuvage était bien de nature à réanimer les masses populaires après ce bel effort mené dans le froid et l’humidité. Les coureurs “populaires” les plus courageux sont resté sur place pour acclamer les “as” prenant à leur tour le départ, cela alors que j’étais déjà dans le RER du retour en train de cuver mon “ravito”, ne sachant ce qui de ma conscience de classe ou du froid glacial, m’avait conduit à repartir aussi vite.

10km « As », vainqueur en 28’18’’, 379 coureurs classés.

10km populaire, vainqueur en 32’15’’, 1728 coureurs classés.

Guillaume Briffault

92ème, 29ème VH1

En 37’22’’

Pierre Koch

1723ème, 3ème VH5

En 1h15’58’’

Guillaume Pensier

604ème, 102ème VH2

En 44’24’’

 

 

 

 

 

3 Comments

  1. Michel

    Excellent C.R. J’apprécie autant ton style littéraire que celui de coureur. Bravo ami des masses prolétariennes et populaires, cheres au cœur du regretté humoriste Georges MARCHAIS

  2. Christian

    J’aime à souligner que Guillaume est un nom qui va vite, comme Hermès. Toute modestie mise à part nous savions que Pierre Koch gagnait fréquemment sa catégorie V5 mais avec nos deux Guillaume, les conquérants d’Houilles et leurs chronos nous savons qu’ils auront aux cheveux le vert des lauriers à venir et pas seulement en Lozère ni à l’UTMB vos terrains de jeu familiers. Christian

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *