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Marvejols-Mende

Marvejols-Mende est une course que j’accomplis avec plaisir et émotion : cette compétition fait partie de l’histoire du club qui, à une époque, envoyait une douzaine de participants réalisant des performances formidables ; plus prosaïquement la Lozère c’est chez moi même si je vis en région parisienne.

Pour la 44ème édition, l’inoxydable Jean-Claude Moulin est toujours aux commandes assisté d’une armée de bénévoles aussi dévoués qu’efficaces. Cette année encore un somptueux plateau de coureurs africains assurait le spectacle : Ethiopie, Kenya, Burundi, Ouganda, Rwanda….Les organisateurs confessent d’ailleurs limiter le nombre de ‘cracks’ pour éviter que le 1er français ne soit trop mal classé !

Marvejols-Mende sait se faire mériter : c’est sur le coup de 7 heures que j’ai pris le bus, compris dans l’inscription, pour rallier Marvejols. A 9 heures pétantes, Marcel Merle, nouveau maire de Marvejols, appuyait sur la détente du pistolet, lachant lièvres et tortues sur les bords de la Colagne.

Les 3 premiers kilomètres sont un aimable footing permettant d’admirer le paysage bucolique, mais les choses se corsent après le franchissement du pont des écureuils où une sympathique inscription au sol précise ‘ici commence l’enfer’.

En guise de torture luciférienne c’est la montée de Goudard qui est proposée

: 4 km de côte intense avec des rampes à 15%. Je me mets donc en mode escargot laissant une kyrielle de lièvres et quelques gazelles me dépasser allègrement, ce qui m’amène poussivement au sommet du Goudard en 55′ pour 8 malheureux km. Vient ensuite une descente bien éprouvante pour les articulations, une douleur au talon m’incitant vite a la retenue.

Apres cette 1ère descente vient le temps de la récupération : un long faux-plat ombragé montant puis descendant avant d’attaquer le second obstacle, à savoir la montée de Chabrits moins raide que la précédente mais en plein cagnard. Là, oh surprise, je retrouve certains coureurs qui m’avaient dépassé comme des avions mais qui désormais ne courent plus. Cette vision me redonne un semblant d’énergie et je trouve les forces pour gravir cette côte certes laborieusement mais sans souffrance pour parvenir au sommet de Chabrits en 1h45 au km17.

C’est à ce moment-là que l’enfer se transforme en paradis : le clocher gothique de la cathédrale de Mende se profile à l’horizon ainsi que l’ermitage de Saint Privat sur la montagne à droite. Même un mécréant comme moi est sensible à cette vision qui annonce la grande descente vers la vallée du Lot : 4km sans un virage à 7 ou 8% de pente. Saint Privat avait bien voulu me donner sinon des ailes tout au moins des jambes de kenyan pour cette descente où j’ai bien du dépasser une centaine de coureurs.

Une fois le Lot franchi il faut accomplir dans le dernier km un interminable purgatoire en faux-plat montant devant les casernes, le palais de justice, le parvis de la cathédrale avant d’atteindre l’arrivée sur le foirail que je franchis en 2h08’17’ soit 10 malheureuses secondes de moins que l’an dernier, ce qui me place 890ème sur 2368 coureurs. Le vainqueur kenyan en

1h12 est déjà arrivé depuis près d’une heure !

S’ensuivront un copieux ravitaillement, une chaleureuse cérémonie de remise des récompenses, un apéritif convivial, un repas au confit de canard et enfin un grand bal. Les participants sont ici traités en amis et non en moutons à tondre ; c’est bien pour cela qu’ils reviennent année après année quand bien même le 1er  français n’émarge qu’à la 15ème place.

Je me répète un peu mais cette course est vraiment superbe. Même après avoir voyagé sur 5 continents, je n’ai jamais rien vu de plus beau que la Lozère. 

La bête du Gévaudan

La bête du Gévaudan

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