Hola Barcelona, c’est la ville que j’ai choisie
Pour venir relever mon grand défi
Affronter les quarante-deux kilomètres
Et aussi me confronter au chronomètre
Tous déjà convergent vers la place d’Espagne
Ils sont plus de vingt mille ceux qui m’accompagnent
Dans leurs yeux, je peux lire l’angoisse et l’excitation
Moi aussi, je ressens les mêmes émotions
Quand enfin, les clameurs de la foule signalent le coup de pistolet
Je me faufile pour maintenir les meneurs d’allure de 4h au plus près
Par miracle, je me retrouve sur la première ligne
Où pour cet ultime départ, tous d’impatience trépignent
Devant nous la route est libre et quand enfin on nous libère
Je m’élance plein de confiance, c’est si grisant que j’accélère
Je cale ma foulée sur celle de Carmen ma voisine hispanique
Nous tenons la tête du peloton pour trois kilomètres euphoriques
Jusqu’à ce qu’on rejoigne ceux de devant
Pour former un long ruban
Une mosaïque multicolore toute en ondulations à la Gaudi
Qui contourne au 7ème le stade mythique du Barça de Lionel, mais si !
Surpris, j’avale les côtes avec aisance, on traverse des sites admirables
Bientôt le 17ème et la Sagrada familia avec ses flèches improbables
Je profite des faux-plat descendants pour boire et me nourrir
Et passer devant la famille en pleine forme pour la photo souvenir
C’est au 20ème que l’on fait demi-tour au bout de la longue avenue Meridiana
Je suis en ligne avec mon plan, je croise le groupe de 4h qui derrière moi s’en va
Puis le parcours devient plus monotone, les jambes tournent bien, je garde espoir
Un interminable faux plat mène à la Torre Agbar, ce building en forme de suppositoire
A l’issue duquel on arrive au 30ème, où un peu inquiet je cherche le mur
Puis voilà le front de mer, la brise du large va me pousser j’en suis sûr
On avale La Ronda Del Litoral, on passe devant le port Olympique
Et ce sont les premiers symptômes, les muscles qui piquent
Tout finit pas arriver à qui sait attendre, c’est donc au 34ème que le mur s’est dressé
Je perds une minute au kilomètre et sur le pavé je reste scotché
Aussi le passage sous l’arc de Triomphe n’est pas vraiment celui que j’avais espéré
Par les meneurs d’allure de 4 heures, je me fais dépasser
Je tente de m’accrocher, j’y mets toutes mes forces mais c’est en vain
Alors je repasse en boucle les conseils de Maria : surtout ne lâche rien !
Marcher, respirer, boire et courir encore et encore
C’est sur cette stratégie que j’essaie de dompter mon corps
C’est là que j’ai découvert que j’avais ici beaucoup d’amis
Qui crient « vamos Philippe » quand je suis au ralenti
Et puis les percussionnistes, pour les jambes c’est magique
Bien plus efficace que les barres énergétiques
Et quand enfin j’arrive aux quarante
Il y a une question qui me hante
Ce qui reste à venir est-il le meilleur ou bien le pire ?
Sans doute les deux, je dois le dire
Cette rue sans fin qui remonte à la place d’Espagne, tout en souffrance
Puis le sprint 🙂 de 195m sous les applaudissements, jusqu’à la délivrance
J’ai gardé un peu de lucidité pour déclencher ma montre à l’arrivée
Quatre heures cinq minutes et cinquante-trois secondes : le verdict est tombé
Une bouffée d’émotion m’envahit lorsque je reçois la médaille de finisher
Maintenant, je sais que je peux affronter le marathon de New-York – même pas peur !
Viva Barcelona
4 :05 :53 (semi en 1 :56 :08) clt : 10914 sur 16899 (20400 au départ) 508ème /962 de la catégorie M55. / 1er homme en 2:09:31 1ère femme en 2:25:26
Merci à Philippe Delacroix, Fred et Anne qui m’ont entraîné et conseillé, à Didier et les autres qui m’ont accompagné en sorties longues, et à celles et ceux qui m’ont encouragé…et à l’Asphalte d’exister.
En vers, ça passe mieux qu’en prose (les 42,195km bien sur).
Félicitation à toi et bienvenue sur le tableau des Marathoniens juste derrière l’ami Fayçal.
Bonne récupération.
salut Philippe , tu as été a la hauteur , bonne perf et je te félicite pour ton courage et ta motivation .
BRAVO Philippe et bienvenue au club des Marathoniens. Moins de 4h00’00” à NYC c’est possible ….MESSI MESSI! Bonne récupération.
Merci Bernard, soigne bien ta cheville et reviens vite sur l’asphalte…
Bravo Philippe. Bienvenue au club des asphaltiens marathoniens. Félicitation pour cette première expérience bien maîtrisée et ton abnégation. Un premier marathon c’est toujours un événement. New York ça laisse des souvenirs à jamais. J’imagine que tu as déjà hâte d’y être, bon peut-être pas dans les 48 premières heures qui suivent ce premier marathon. Récupère bien, savoure.
Cette fois c’est terminé, je ne pourrai plus te suivre !! Bravo pour ce premier marathon.
Félicitations Philippe.
Bravo au marathonien et au poète !