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Petites crues et grand crus

      Grands crus:

Marathon du Médoc… sa  réputation n’est pas usurpée !

Comme la plupart d’entre vous j’aime bien faire la fête. Comme la majorité d’entre vous j’aime bien courir, particulièrement en compétition, mais après pratiquement 40 ans de course à pied je n’avais jamais osé mêler les deux. C’était l’un ou l’autre, le plus souvent possible mais jamais simultanément.

Piégé par mon ami Philippe Simonet qui m’a inscrit sans m’en avertir avec la complicité de certaines personnes (entre autres Denise en qui je croyais pouvoir avoir toute confiance et Valérie ma présidente que je croyais incapable d’une telle bassesse) j’ai appris il y a quelque mois que je faisais partie d’une délégation forte de 18 personnes de General Electric/Alstom à la réputation non usurpée de fêtards invétérés ! L’angoisse !!!

Bien sûr l’idée de participer à une épreuve jouissant d’une telle renommée festive était alléchante mais courir un marathon en 6h… l’idée ne m’était jamais venue à l’esprit. Comment allais-je réagir ? Mon foie  tiendrait-il le coup ? Les commentaires des personnes ayant déjà participé à l’épreuve ne me rassuraient pas plus que ça !

Quelques jours plus tard j’avais bien intégré mentalement ce déplacement et je me disais qu’à défaut d’être acteur je me devais d’être spectateur… jusqu’au jour où j’ai appris la composition de la tenue vestimentaire du groupe : chapeau haut de forme, chemise blanche, nœud papillon, veste queue de pie rouge… et string noir ! La classe quoi !!! Du coup je redevenais acteur et non plus spectateur !!! Je ne suis pas particulièrement pudique mais à près de 70 ans on a d’autres moyens de se mettre en valeur que de courir 42 km avec les fesses à l’air. Mais après tout, noyé dans la masse et au milieu d’un groupe de 18 je passerai peut-être inaperçu.

Le moment le plus délicat aura été la descente du minibus. J’ai pensé à vous mesdames, sentir l’air frais sur cette partie du corps était assez inhabituel pour moi. Et puis une inquiétude me rongeait : combien de temps allais-je supporter cet instrument de torture auquel mon postérieur n’était pas habitué ??? Faute de certitude et me disant que deux précautions valent mieux qu’une j’étais parti de l’hôtel avec un slip à l’intérieur du chapeau !

Ensuite tout s’est enchainé ! Nous avons été très vite l’objet de tous les regards parfois incrédules, souvent étonnés. Les Américaines et surtout les Japonaises, peu habituées à voir un tel accoutrement en pleine rue étaient hilares, demandant à être photographiées en notre compagnie ou mitraillant à tout va sous tous les angles… vous voyez ce que je veux dire ! Pendant que l’une d’elles nous demandait de poser pour une photo de groupe il y en avait dix qui nous prenaient de dos ! Je pense que nous devons circuler sur toutes les pages Facebook de l’Empire du Soleil Levant !!!

Le départ donné, ce sont les concurrentes doublées qui s’étonnent, questionnent, sifflent ou demandent à en voir un peu plus. Quant aux hommes ils se posent des questions quant à l’état de notre arrière-train à la fin de la course. Je réponds tout de suite à la question : tout s’est bien passé. Aucune douleur particulière chez aucun des membres du groupe et si certains se sont précipités dans la piscine au retour à l’hôtel c’était davantage pour se décontracter les muscles que pour atténuer des échauffements mal placés !

Côté dégustation œnologique que du bon, à la hauteur de la réputation de la région du Médoc. Pauillac, Saint Estèphe, Saint Julien Beychevelle… que des noms évocateurs. Mes papilles frissonnent encore des passages aux Châteaux Lafite Rothschild, Haut Marbuzet, La Rose Pauillac, Bataillet, Belgrave… et pour ne pas avoir absorbé que du liquide je ne peux oublier les ravitaillements du petit déjeuner (2ème km), ceux de tous les châteaux du 3ème au 35ème  pour terminer par les huitres au 38ème, l’entrecôte et le fromage au 40ème et le bâtonnet glacé au 41ème.

Lors d’un de nos premiers arrêts dégustation nous avons le plaisir de voir passer Angela et Nathalie, magnifiques dans leurs robes « charleston ». Comme nous courons un tout petit peu plus vite qu’elles nous les rattrapons et nous ne nous quitterons plus que brièvement à chaque arrêt au stand, généralement plus long pour nous, tout au moins en début de course.  Nathalie qui avait décidé dans un premier temps de bouder les dégustations en verre jetable pour ne s’arrêter qu’à celles proposées en verre à pied se ravise assez vite et prend tout son temps en notre compagnie lors de la deuxième moitié de course. Pendant que Nathalie déguste Angela mitraille ! Pas un panneau kilométrique, pas un château n’aura échappé à sa sagacité ni à son objectif !!!

Petites crues et grand crus

Au 18ème nous apercevons Béatrice qui est là en spectatrice par la faute d’une blessure récurrente. Elle doit être bien malheureuse la Béatrice de n’être là qu’en accompagnatrice. Elle est accompagnée de Philippe Randier qui immortalise notre passage. Du coup je repense à ma tenue… j’avais oublié l’absence de pantalon… ça y est, je vais me retrouver sur le blog dans une tenue où je ne suis pas particulièrement à mon avantage. A 18 en string ça passe, ça fait potache en goguette… individuellement c’est davantage limite. L’euphorie de l’entourage fait que j’oublie rapidement cette situation.

Au 41ème nous perdons Philippe Simonet avec qui nous avons couru pratiquement tout le temps. Il a repéré un groupe de spectateurs rencontrés les années précédentes avec qui il veut parfaire ses connaissances œnologiques. Il a dû bien réviser car il passera la ligne d’arrivée 34 minutes après nous !

Je me demandais si j’allais apprécier de courir à 7 km/h de moyenne mais en réalité c’est une succession d’accélérations et on ne court jamais à 7 à l’heure. Suivant le type de sol on était entre 9 (dans les chemins de terre entre les vignes détrempées) et 11 (sur les portions de bitume) entre les châteaux et là on s’arrêtait pour déguster, prendre des photos, attendre ceux qui allaient un peu moins vite.

 

Je n’aurais jamais cru que mon estomac et mon foie pouvaient supporter de boire du vin (même du bon) tous les 2 km, d’avaler successivement le petit-déj, des canapés, des mini-sandwichs, des huitres, de l’entrecôte ou de la glace et de me sentir bien avec tout ça. Jamais une impression de saturation. Il faut dire qu’avec un réveil à 6h, un départ à 9h30 et une arrivée à 15h30 on saute le repas du midi.

 

Petites crues et grand crus

 

Les résultats de l’épreuve sont anecdotiques, seuls quelques dizaines de participants se disputant les podiums et accessoirement leur poids en vin, la distance est aléatoire (nous avions tous entre 44 et 45 km au compteur). L’essentiel était d’être de la fête.

Moi qui étais quelque peu réticent au départ je ne peux qu’être admiratif devant une telle organisation. 8500 coureurs heureux de partager un grand moment, un parcours en partie dans le vignoble peu propice à la performance mais oh combien agréable dans un tel contexte, un spectacle d’avant course digne d’un grand cirque, des vins et des ravitaillement en tous genres de grande qualité et surtout des milliers, non je n’exagère pas, des milliers de bénévoles attentifs à vos moindres désirs.

Merci Philippe, tu m’as convaincu !

  • 3027ème, 3028ème, 3029ème : Angela Rasinariu (724ème Fem, 168ème VF2), Nathalie Duterte (723ème Fem, 301ème VF1), Daniel Corbillon (2300ème Masc, 184ème VH3) en 5h39’29’’
  • 4895ème : Philippe Simonet (3601ème Masc, 285ème VH3) en 6h11’18′
  • 5951ème : Nathalie Clara (1683ème Fem, 547ème VF1) en 6h 25’33’
 
Petites crues et grand crus

Petites crues:

Plus simplement à Joinville sur dix kilomètres nous étions une poignée d’Asphaltiens à courir dont Olivier Catrou, évidemment arrivé et douché avant que je n’attaque le dernier kilomètre, Daniel Perrin, égal à lui-même en qualité, les Bhel et Patrick venus en famille avec fille et fils, autour de cinquante minutes et le signataire, de retour avec un tendon à sauvegarder et des impressions morales toutes nouvelles (56 14 on fera mieux la prochaine fois, j’étais poussif)

Christian Pallandre

Sur 10km, 1er en 33’43’’ ; 352 coureurs classés :

Olivier Catrou

14ème, 4ème VH1

En 36’37’’

Christian Pallandre

269ème, 8ème VH3

En 56’14’’

Daniel Perrin

110ème, 3ème VH3

En 44’37’’

Patrick Rolland M.

313ème, 43ème VH2

En 1h00’03’’

Bhel Rolland-M

207ème, 3ème VF2

En 50’00’’

 

 

 

Sur 5km, 1er en 15’42’’ ; 101 coureurs classés parmi lesquels Eric Raphenne, 65ème et 10ème VH2 en 25’43’’.

Cru populaire: Ce dimanche comme chaque année à la même époque, je me trouvais à la Courneuve pour participer aux 10km de la fête de l’Humanité. Sur le coup de 9h15 nous étions environ 400 inscrits à prendre le départ, partageant le gout de la course mais aussi certaines idées.

Les 2 premiers kilomètres sont parcourus au milieu des allées encore désertes à cette heure matinale mais sous les encouragements chaleureux des militants qui tiennent les stands. Nous traversons ensuite la petite ville de Dugny avant d’effectuer une boucle dans le parc Georges Valbon superbe poumon vert du 93 ; après cela c’est le retour dans la fête sur le coup de 10 heures et l’arrivée dans le village des sports. La chance aura voulu que la pluie ne tombe que sur les derniers ! Je termine 70ème en 45’26’.

Après la course, la journée ne fait que commencer, car l’inscription à 15€ permet aux coureurs de rester tout le dimanche sur la fête ou l’on trouve à profusion de quoi nourrir le corps et l’esprit : toutes les spécialités gastronomiques de nos régions, des centaines de livres dédicaces par leurs auteurs, un plateau musical satisfaisant tous les gouts, des débats passionnés parfois passionnants, des envolées oratoires……et aussi beaucoup de gadoue digne d’un « mud day »

C’est la fête : c’est la vie ; c’est l’Humanité !

Guillaumme Pensier.

 

Cru séculaire: Mardi, point d’enveloppe kraft timbrée en francs dans la boite au lettre (celle à droite de la porte d’entrée, pas le mail) de votre blogmaster.

Mais où errait donc papy ce week-end. Mercredi, la missive arrive :

La forestière de Roissy en Brie

Classique de chez classic. Chaque année depuis une éternité, je m’y rend, certain d’en revenir avec la besace débordante de bonheur.

Une grande boucle de 10km en forêt de Ferrières en Brie a de quoi évacuer le stress de la semaine…

Le secrétariat est situé à quelques pas de la gare RER, le départ / arrivée au parc des sources. Aucun dénivelé significatif. A mi-parcours, à l’approche de Pontcarré, on tourne casaque et on galope à nouveau sur de magnifiques allées forestières.

Un dernier kilo « fastoche » et le franchissement du portique sous les félicitations du speaker qui martèle le nom de l’Asphalte !

Dire qu’il va me falloir encore attendre la prochaine course club (la St Maurienne) pour saluer les potavalval…A moins que les 10km de Polytechnique ne me fassent mentir.

Papy le raleur.

5 Comments

  1. Philippe Delac.

    Euh…l’amiral, c’est bien la peine d’avoir un élastique en bas pour remonter les castagnettes, si le noeud Pap. en haut tombe, maintenant faire 42km avec ce type de costume, j’en reste sans voix…
    Les filles, bravo pour les années folles…cela vous va comme un gant plastique 😉

  2. Roger HELLENIS

    Bravo pour l’article! Je m’y suis retrouvé quelque vingt ans auparavant, à faire cette courseà travers les vignes du Médoc avec les mêmes impressions, buvant tous les kilomètres, dégustant huîtres et entrecôtes sans être malade à la fin…. C’est incroyable! Nous devons tout brûler en courant? On comprend pourquoi il y a plus de 8000 participants, nombre limité, dont beaucoup d’étrangers.

  3. Béatrice

    Et oui Daniel, effectivement, j’étais mal à l’aise d’être la, spectatrice d’un Marathon dont j’ai rêvé depuis le 1er mars, le jour de notre inscription.

    Les préparations, les déguisements pour nous trois et voilà que une maladie s’est installée.

    Je voulais remercier Angela, Nathalie et Philippe d’être toujours là pour moi et surtout ces derniers mois.

    …….’Allez Béa vient avec nous’ et elle me tend la main …….n’est ce pas le plus beau cadeau qu’on puisse offrir?

    J’ai juste pu allonger ‘ trois pas’ de course à pied avec elles devant les photographe avec un sourire commercial car faute de ne pas pouvoir le vivre je voulais en moins m’en souvenir .

    Je sais , je sais ! C’est un blog de course à pied et moi je parle des sentiments.

    Comment autrement exprimer les trop courts instants de bonheur d’un Marathon que j’ai juste vu passé devant mes yeux.

    L’année prochain j’y participerai et je mériterai et les photos et la médaille et les cadeaux,

    mais celui-ci restera à toujours dans ma mémoire.

    Béatrice

  4. Philippe Delac.

    Juste un exploit que j’ai failli ne pas remarquer. Notons que le kenyan se fait battre par Nathalie C. dans le temps limite afin de finir le Médoc…Question : Nathalie C a t elle le levé de coude plus rapide ou plus long que le Kenyan ? Sauf erreur, Finisheu’se’ en 6h25′, à 5′ du temps limite, c’est un nouveau exploit pour le club sur le Médoc!

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