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Festival des Templiers, Cr de Bernard B.

LA COURSE DES TEMPLIERS 2012. 

Lever à 4h00 du matin et petit déjeuner léger dans notre beau logement. La veille le repas frugal avec la classique pasta party nous a permis 1heure de plus de sommeil. Il nous manque Jeff et Charles qui ne feront pas le trail.

La météo ne nous est pas favorable. Température proche du zéro, neige annoncée, vent et rafales sur le Causse. Ce sont les cadeaux de la météo. 

Il faut s’habiller chaudement en conséquence avec 3 couches, un collant, des gants et le bonnet. Attention la pipette de la réserve d’eau devra être au chaud pour ne pas geler. Fred en a fait les frais ….
Les premiers pas dans la rue sont saisissants. Il fait vraiment froid, il y a du vent, ça va être dur ! Il ne faut pas avoir la larme à l’œil, par le froid ou par l’émotion car elle gèle comme la pipette.

2012 sera pour nous avec l’Ardéchoise, le choix des pires conditions, mais nous sommes sur la ligne de départ avec le souci de finir.

La première partie dans la nuit est en faux plat sur 3 km avec un footing léger avant les premiers raidillons. Avec Fred compagnon du 100km du Morvan, nous avons convenu de partir en duo, avec course à pied sur le plat ou en descente et marche à chaque montée. Très vite je réalise qu’il est plus véloce et que je suis dans un faux rythme. Je l’engagerai très vite à prendre ses aises. Je préfère être dans mon rythme à mon tempo. Avec mon autre Fred qui m’a abandonné nous avions adopté ce principe.

En arrivant au sommet de la première montée, la neige se fait présente en minuscules flocons. On évolue dans un environnement pré hivernal magnifique. La terre se gèle avec la pellicule de neige qui rend le parcours glissant. Par la suite il sera boueux et toujours aussi glissant. A l’arrière le rythme de course est cool. Chacun gère les parties dites roulantes en essayant de gérer les pièges dans cette nuit glaciale. Le terrain est parfois un bourbier puis en patinoire. Il faut ajouter les  pierres en savonnettes. Heureusement le jour arrive en espérant un peu de soleil. Il sera un petit peu de la partie.

Frank et Jean Christophe sont devant. Je n’ai pas rencontré de maillot Asphalte. C’est normal, car j’évolue dans le dernier quart, et les résultats le confirmeront… 

Le premier ravitaillement de Peyreleau au 22ème km me semble un peu long (3h07). C’est l’occasion de réfléchir afin de ne me pas me faire piéger par l’illusion. Je passe la barrière horaire avec une marge qui me permet de repartir de bon pied. D’une façon générale je ne fais pas de halte prolongée. Le deuxième ravitaillement du km34 à Saint André de Vézines (5h05) me semble plus facile après une longue montée. Il y est servi de la soupe chaude qui passe bien. Je complète à l’eau et au coca. Je ne prends  pas de solide. Je bois très peu durant la course et c’est peut être une erreur. Il fait tellement froid. Fred prend de mes nouvelles en me proposant de m’attendre. Je lui suggère de rester à son rythme. Le mien est adapté pour finir.

Mais ce n’est pas simple, c’est un premier bilan mitigé, ou il ne faut pas être piégé par les difficultés qui n’en finissent pas. Heureusement je n’écoutais plus les discours ‘du encore 500m et après ça déroule’. Je gérais en montant au souffle et en descendant léger en anticipant sur les possibilités de freiner ou d’enchainer. C’est  une bonne occupation, mais de temps en temps ça bouchonne. Certains concurrents descendent sur le coté, d’autres marquent à chaque pas un temps d’arrêt. 

Ensuite pour une nouvelle montée, il faut se reprendre, se calmer et repartir en me disant que j’en ai pour une heure avec un dénivelé sur 500m. Finalement j’arrive en haut.

Cette 7ème édition des Templiers a été particulière. La deuxième partie me  fut assez pénible mais la beauté des Causses et la bonne gestion de ce long coup de moins bien me permettent de tenir. Nous avons le droit aux visites par la Chapelle de Saint jean de Balme avec de temps à autre des fermes.  Le passage aux rochers de Roques Altes est accompagné d’un vent violent et froid, mais le site est magnifique. Il y a également un passage charmant au Poncho d’Agast que je n’arrive plus à situer.

Enfin Pierrefite du Larzac avec le ravitaillement du km 48 (8h09). En plus de la soupe, il y a de la bière. C’est un délice. Je suis toujours dans les temps pour la barrière horaire. Il reste 23km, et selon des habitués ce n’est pas une partie de plaisir. Je m’empresse de continuer pour  rejoindre le dernier contrôle du km 64. Les difficultés s’enchainent avec des descentes qui font aussi mal que les montées. La lutte contre le froid et le vent, en essayant de maintenir l’équilibre sur les sentiers en dévers. Escalader pour monter et ensuite descendre, c’est jamais fini, on en a voulu, ils nous en on donné. MERCI !

Après le passage à Massebiau, c’est encore une montée de 500m. A mi parcours je dois reprendre mon souffle. Je vois le village en bas et le sommet du plateau la haut. Un peu dépité ‘Que fais-je ? ‘ Je regarde à nouveau vers le haut. Et je me remémore mes états d’âmes avec le piège de baisser les bras. Une charmante coureuse passe’ Allez, on y va’ Ce petit coup de pouce m’a revigoré. Fred me signale qu’il a passé Cade. Je l’encourage à ne pas m’attendre.  30 minutes plus tard c’était le sommet. Nouvelle descente et nouvelle montée. L’arrivée sur Le cade apparait pour moi comme un soulagement. Cela permet de marcher, donc de changer de rythme. C’est ce qu’il me fallait pour reposer les jambes et retrouver le souffle. Cette montée, que j’appréhendais, me permet de reprendre des coureurs pour la première fois depuis longtemps. La vue sur le viaduc de Millau et sur la ville donnent le sentiment de la fin…C’est frustrant car il y a encore du chemin à faire.
J’arrive au Cade en 12h03. Je suis toujours dans les délais et maintenant plus de barrière horaire.5. Je ne m’arrête que quelques instants, pour une soupe une bière et un coca.

De La Ferme de la Cade à l’arrivée : km 72, il n’y a que 8 km mais il a fallu souffrir jusqu’au bout.
En théorie il doit me rester une heure 30 de course en descente, mais vu mon état, je mettrai 2h30. Ce n’est pas grave car nous savons que nous allons finir. Frank me met en garde avec les difficultés qui s’enchainent. Il faut passer par les antennes émettrices au lieu dit ‘Puncho d’Agast’ qui subissent les assauts du vent dans un grondement. Descente puis remontée vers la roche trouée.

Nouvelle descente technique qui doit être gérée. Attention aux chevilles et aux genoux. De toute façon il faut bien rentrer, ça bouchonne et tout se passe pour le mieux. Le portable n’arrête pas de sonner, car je suis suivi à la culotte. Nous avons un repas au restaurant de prévu, avec mes acolytes qui sont arrivés depuis plus de 6h00. 

Oh surprise je vois l’arrivée. Tout le monde se sent des ailles avec une foulée libératrice. Dernière montée, derniers efforts, le vent pousse dans le dos. Le chrono défile.

Enfin la dernière descente du Causse vers Millau. 

J’arrive en 14h37′ comme Premier V4. Je serai le seul et ça me laisse un peu rêveur et ne me satisfait pas…

B.B.

 

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