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Marathon de Vincennes et des bords de Marne, le Cr de Monia

 Les bords de marne, le bruit de l’eau, le chant des oiseaux à l’heure où bien des gens dorment encore, ces allées dans le bois de Vincennes dont la verdure des arbres a laissé place aux merveilleuses couleurs d’automne, ces lieux que mes baskets connaissent par cœur, ces odeurs dont mon odorat ne peut se passer, ces kilomètres que je cours avec enchantement se sont révélés être une torture en ce jour de marathon.Monia.png

Le coup de feu est donné, je me lance dans l’arène prête à me faire plaisir physiquement. Je me mets dans l’ambiance festive de la course. Les douleurs se font ressentir dès le KM12, je tente de les occulter en pensant à la douce voix de ma fille qui me disait encore ce matin : tu vas gagner maman ?, non ma fille  lui dis-je. Mais tu vas finir me dit-elle. Oui. Alors, tu vas gagner maman.

J’avance avec Saïd C. en vélo (le veinard) pour compagnon de course. Ce dernier m’accompagne jusqu’au pont de Nogent KM18. Il sent déjà que je peine et me motive en me disant que vous m’attendez.

J’aperçois, Nathalie D, Fred C., Isabelle C. ainsi que Daniel C. qui m’encouragent. François P. et André M. prennent le relais et m’accompagnent jusqu’au pont de Joinville mais en faisant la boucle par Saint Maur. J’aperçois Denise C. qui me redonne de l’énergie et qui laisse sa bouteille d’eau gentiment portée par François P.

Je n’en peux plus, j’ai un point de côté, mes jambes n’arrivent plus à me porter. François P. me soutien moralement, me conseille, je ne pense qu’à une seule chose à savoir boire. Je rêve d’un verre d’eau. Ma gorge est sèche, mes mollets me tuent, vite de l’eau.

KM25, plus d’eau, l’horreur. Les coureurs sont dégoûtés. Un ami aveugle qui faisait le marathon a abandonné à cause de ce manque. Ils annonçaient 3400 coureurs répartis sur les 2 courses (marathon et semi), 1277 ont passé la ligne du marathon.

François P. indique aux bénévoles ainsi qu’à la croix rouge l’endroit où se trouvent les fontaines. Moi-même, je ne savais pas où elles se trouvaient. Merci François P. Un clin d’œil à Franck B. rencontré sur le parcours et de passage dans la région pour 4 jours. Ce dernier m’a laissé sa bouteille d’eau.

Je souffre, je sais que Fred T m’attend sur le pont de Joinville pour m’emmener au bout. Je ne peux pas la décevoir, je ne peux pas me décevoir.

Nous passons sur le pont de Joinville, j’entends la voix de François P. qui ce dernier était sous le pont : «allez Monia, tu vas au bout ». Nous passons sous le pont de Joinville et de nouveau sur le pont de Joinville, j’aperçois Pierre T. qui était aussi au départ et la gentille côte qui nous tend les bras avant de prendre à droite et rentrer dans le bois.

KM30, un demi-verre d’eau. De nouvelles contestations justifiées de la part des coureurs et des bénévoles excédés, énervés malgré eux. Fred T. portait 2 bouteilles d’eau, je n’aurais sans-doute pas tenu sans elle. Par ailleurs, quelle mauvaise idée de placer le ravito juste en haut de la côte dans le virage.

S’en suit un interminable tour de piste de l’hippodrome et là Fred T. me dit :

Monia, ça commence à sentir bon, plus que 9, 8.

S’en doute n’avais-je pas mes lunettes car le ravito KM35, je ne l’ai jamais vu.

Je pensais à ces malheureux coureurs qui n’avaient pas ma chance d’avoir quelqu’un avec eux et surtout, de l’eau.

Plus que 7, 6………………

Ça y est, j’aperçois l’arrivée, cette dernière ligne droite. La vision du tapis bleu est vécue comme une délivrance. J’entends le «BIP» des puces passant sur ce dernier. J’ai atteint mon objectif à savoir finir. Je suis remplie de joie. J’embrasse Fred T., je rentre chez moi les yeux pleins d’étoiles me tardant de voir ma fille, je passe le pas de la porte :

« Maman, tu as une médaille, maman tu as gagné, quand je te dis que tu es la plus forte, crois-moi ».

.Ainsi s’achève cette édition 2011 du marathon de Vincennes, après 4h29 d’effort. Pas de record mais un marathon de plus au compteur. Ça fait toujours plaisir. Maintenant place au repos et ensuite, je me lancerai dans un travail de fond pour revenir à mon meilleur niveau en 2012. 

 La course est au corps ce que la littérature est à l’esprit.

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