Menu Fermer

Marathon d’Amsterdam, CR de Nicolas Kwong Cheong

Je vous transmets ci dessous l’excellent CR de Nicolas de retour de son marathon d’Amsterdam qui a réalisé un bon chrono malgré son impression mitigée de sa course à chaud.

 


 

amsterdam-marathon-2011.JPG

 

Hervé et moi étions à Amsterdam ce week-end pour y courir le marathon. C’est avec une confiance plus que limitée que je m’y suis aligné. Une reprise post blessure difficile, un manque de fraicheur physique et morale (pas de vacances estivales) ne m’avaient pas permis de réaliser une préparation de qualité. Le souvenir de ma tendinite refaisant surface à 3 semaines de l’échéance renforçait d’autant mon pessimisme.

Ayant choisi un hôtel dans le centre d’Amsterdam, il nous fallait prendre le métro pour nous rendre au départ. Des transports en commun « légèrement » sous dimensionnés pour l’événement (on se serait cru dans le RER aux heures de pointe en devant jouer des épaules pour entrer dans les wagons) nous a valu un moment de stress avant la course. A se demander si tout le monde a pu arriver en temps et en heure au départ…

Le départ du marathon (tout comme l’arrivée) a lieu sur la piste du stade olympique de 1928. Pas commun mais aussi source de bouchons potentiels pour sortir du stade. Positionnés dans le sas préférentiel nous avons pu nous placer relativement proche de l’élite. Si nous sommes sortis sans trop d’encombre du stade nous avons tout de même dû être patients dans le premier kilomètre. Pas grave pour moi qui attends toujours les 2 ou 3 premiers kilomètres pour vraiment me mettre dans l’allure, histoire de prendre le temps de percevoir les premières sensations. Hervé cherchant un chrono part tout de suite pour récupérer les secondes perdues au départ.

Les premiers kilomètres se courent dans le centre d’Amsterdam après un passage dans un parc peu après la sortie du stade. J’aperçois Hervé à quelques dizaines de mètres jusqu’au 5e km. Après je sais qu’il est déjà loin. De mon côté je calle mon allure sur 15 km/h histoire de découvrir un peu plus mes sensations. Même si le train est régulier, je sens que je ne suis pas facile et que forcément à un moment ou un autre ça va coincer. Reste à savoir quand…

Passage au 10e km en 40mn30s. Après les 12 premiers km on effectue un aller retour de 14 km le long de l’Amstel. Et là amateurs des foules qui vous portent et vous acclament s’abstenir. Le public est totalement absent (2 ou 3 spectateurs tous les 100 m environ). Le peloton lui est déjà étiré depuis longtemps et il faut s’accrocher pour rester en petits groupes. Le mien est mené par un gars qui a visiblement de bonnes jambes et qui du coup décroche tout le monde petit à petit. Mon tour arrive au 17e km. Me voilà isoler. Je m’imagine mal devoir faire 25 km seul alors que les sensations ne sont pas au top même si l’allure tient pour l’instant. Je passe au semi en un peu moins de 1h25mn.

Au 26e km enfin on quitte les bords de la rivière. Mais il faudra encore attendre pour retrouver le centre d’Amsterdam et un peu de public. Au préalable on traverse une sorte de zone commerciale quasiment déserte. Là je commence déjà à piocher pour tenir le rythme. Passage au 30e km en 2h00mn30s. Au 31e km les temps au km commencent à s’effriter et puis entre le 33e et le 38e km c’est le coup de pompe. Une douleur au mollet s’intensifie alors que ma cheville blessée semble elle me laisser tranquille même si je ressens une légère gêne. J’ai beau essayer de lutter le rythme n’est plus celui du premier semi.

Piochant de plus en plus j’aperçois au 38e km la silhouette d’Hervé. En le dépassant je lui glisse un encouragement auquel il me répond par un « Je suis à la ramasse ». Je ne me retourne pas. Je me dis que ce serait sympa de finir ensemble. Mais quand on se fait dépasser en fin de marathon on a rarement la force d’accrocher le wagon. Il reste 4 km. Je me fais violence pour essayer de relancer la machine. Ca tape à chaque foulée, ça brûle dans les cuisses, ça tire dans le mollet. J’avais déjà débranché le cerveau depuis longtemps pour éviter de me laisser gagner par la résignation. Là je me mets totalement dans une bulle pour finir. Ayant totalement fait le vide je ne saurais pas dire si il y avait du monde sur le bord de la route sur la fin de parcours. Enfin l’entrée sur le stade et les 200 derniers mètres. Un coureur me lance le sprint. Je n’en peux plus, je ne lutte pas. Je passe la ligne en 2h52.

J’ai du mal à savoir si je suis déçu par le chrono ou si compte tenu d’une préparation chaotique je dois être lucide en me disant que je pouvais difficilement espérer mieux. Amsterdam n’est sans doute pas le marathon qui me laissera le meilleur souvenir. Sans doute à cause d’une course pénible. Mais aussi parce qu’il y a de longs moments de monotonie comme le long de l’Amstel. Chose que je n’ai pas ressentie à New York, Berlin ou Londres même si ce n’est pas la même dimension. Sans doute aussi qu’avec la disparition des douleurs des moments plus agréables ressortiront.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *