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Limeil-Brevannes, CR plein d’humour de Christian Pallandre

course-limeil.jpgCorrida  de Limeil Brévannes  : le numéro 1 est au départ !

Il est certaines choses qui vous secouent : un tour de scenic railway à la Foire du trône,   la pratique de l’u.l.m sur la plage de Scheveningen ou encore, plus fort peut-être, la corrida de Limeil Brévannes.

J’étais inscrit, discrètement, secrètement, dans le groupe des anonymes à cette course organisée dimanche 24 juin au matin sur, au choix, une distance de cinq ou de dix kilomètres. Classée ‘hors challenge du Val de Marne’ l’épreuve promettait d’être un peu plus tranquille que celles qui rassemblent les meilleures cylindrées pédestres du département. Prudemment je choisis le cinq kilomètres, le temps étant à la pluie à partir de onze heures.

Grâce à une souplesse de l’organisation j’ai pu m’inscrire sur place, au petit matin de ce dimanche de bruine et le départ fut donné, comme prévu à dix heures. Une seule surprise, et de taille, j’avais hérité du dossard ‘numéro 1’ celui des champions, des personnalités hors pair, des athlètes à surveiller, bref j’étais l’espace d’un moment devenu une vedette.

Il était donc nécessaire, vous en conviendrez, de faire briller les couleurs de l’asphalte (étant seul du club au départ) aussi, défi insensé je me glissai au premier rang à côté de ceux qui, jeunes, solides, frais, athlétiques, font de ces départs un coup d’élastique, de ces aventures une course à cent soixante battements à la minute, de ces montées des faux plats, de ces descentes des précipices avalés à la vitesse de l’azur. Du genre ‘le numéro 1′ est au départ. Je ne doutais de rien, surtout pas de moi-même.

La Course de Limeil Brévannes utilise un parcours agréable mais vallonné, qui traverse par moment le parc municipal où, belle surprise, on trouve des lamas broutant mais bien entendu nous n’avions pas le temps de les admirer. Cuzco c’est loin.

Premier kilomètre avalé dans l’urgence nous nous étions décidés, un petit groupe informel s’étant constitué pour courir à la façon mystère IV, de jouer la carte de l’aventure. C’était le terme puisque le fléchage était hésitant et que plusieurs fois, avec mon compagnon de route le plus proche nous nous  regardâmes avant de partir dans la bonne direction, perdue dans les herbes folles.

Autre surprise, les deux bicyclettes qui devaient ouvrir la route s’étant trouvées dépassées par l’évènement, c’est à dire lâchés par les meilleurs coureurs qui allaient bon train dans les côtes, nous nous retrouvâmes tous assez seuls. Trop seuls peut-être puisqu’au détour d’un chemin, autre exemple d’inhabitude, deux jeunes femmes devisant en téléphonant devant nous, nous dûmes nous écarter pour ne pas les bousculer -ce qui aurait été mal compris- perdant ainsi quelques secondes à cette précieuse conduite.

L’arrivée était prévue sur le stade PVC . Stade PVC ? Quel stade PVC ? le maire-adjoint ayant annoncé la destinations nous n’avions qu’à exécuter sans questionner mais durant un bon moment je m’imaginais arriver sur un stade plastique, témoin des nouveaux âges  où mes chaussures de sport auraient du mal à imprimer leur marque…Pauvre Paul Vaillant Couturier aux dons si divers, au si beau nom pour la course et désormais relégué aux patronymes de carton pâte !

Nous n’étions pas au bout de nos peines puisque la rubalise ayant entonné le chant du départ nous nous perdîmes à l’entrée du stade où l’un des participants se présenta sur le côté droit et votre serviteur sur le côté gauche de la piste, sans nul souci de prévarication. Piste d’ailleurs il n’y avait pas puisque c’était un simple parcours en herbe, entourant le stade de foutebal que les athlètes du cinq kilomètres avaient à parcourir une fois et demie et les autres trois fois. On se demandera pourquoi car il aurait fallu peut-être rajouter un bout de route pour faire le compte du parcours mais passons, il n’y avait rien à dire…

Au bout de la course, les cinq kilomètres accomplis nous les coureurs nous avions à nous présenter devant la table du chronométrage. Celui-ci un peu genre ‘bronzés font du ski’ nous parut aléatoire, un seul appareil pour l’ensemble des inscrits et un coup d’œil discret sur la pendule avant d’indiquer le temps (présumé ?) sur une feuille de papier.

N’ayant pas eu l’impression d’avoir été dépassé par un V3 nous sollicitâmes l’horaire de la remise des prix (‘nombreux’ étaient ceux-ci comme annoncé sur le document publicitaire) afin de compléter notre collection naissante de breloques et œuvres d’art.  Surprise il n’y en avait pas, peut-être dans l’après-midi, une remise de quelque chose ? nous dit-on, pas grave…

L’habitude de nous désaltérer nous poussa, après la course, à nous interroger sur la présence d’un verre d’eau, bien mérité…Dix minutes après cette requête une jeune femme affable dénicha une douzaine de petites bouteilles d’eau minérale : parfait !

Détail : l’arrivée étant placée loin du départ (environ cinq kilomètres) nous questionnâmes l’organisation sur la voie du chemin du retour, difficile à trouver pour celui qui n’était pas de la région…et aussi pour celui qui était du pays de Brévannes. L’essentiel était de se débrouiller et nous finirions bien par retrouver…

Quelques gouttes de pluie venues nous porter assistance pour que nous nous sentions moins seuls nous pûmes attendre, au vent levé, l’arrivée du dix kilomètres (premier vainqueur détaché en 38 minutes)  et échanger nos impressions.

Bien entendu il n’y avait ni consigne, ni vestiaire, ni douche ou de ces commodités auxquels sont habitués les coureurs du marathon relais du Val de Marne mais ce n’était pas la question, nous ne devons pas nous habituer au confort. Nous serons plus forts dans l’adversité.

Dans son introduction préalable le représentant de la Municipalité ayant accueilli les concurrents et souhaité bonne chance à tous avait souligné l’intérêt que porte la Ville de Limeil au développement de cette compétition tout en s’étonnant de son manque actuel de relief et d’engouement. Nous avons quelques idées sur cela.

Dernier détail nous étions vingt huit inscrits sur le total des deux courses et si nous n’avons pas trop perdu de coureurs sur la route, suite à une hésitation de parcours nous sommes bien arrivés une vingtaine au bout, plus nombreux que l’ardent public qui nous a laissé passer….

Il y a des choses qui vous secouent et pas simplement de porter le numéro 1 de la course.

 CP

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