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28ème boucle de la châtaigne au Pompidou

28ème  boucle de la châtaigne au Pompidou

Après Ispagnac, Barre des Cévennes, Florac et Vébron, le challenge des courses cévenoles connaissait dimanche 28 août son épilogue au Pompidou, avec une parcours de 15km un peu spécial en ce sens que la descente précède la montée, ce qui n’est pas courant en Lozère, mais en fin de compte peu étonnant puisque le Pompidou se situe sur un point haut entre deux vallées. On notera également que la course se déroule dans sa totalité sur le bitume, ce qui là aussi est exceptionnel dans la région.

En échange d’une modeste contribution de 9€, les 92 coureurs ont le privilège de transpirer dans la montagne cévenole, de recevoir deux tee-shirt, une bouteille de vin biologique des Cévennes et un ‘mug’ ; 15€ supplémentaires permettent de participer au banquet d’après-course dont le détail sera donné un peu plus loin.

Alors qu’il fait déjà bien chaud, comme de coutume en Cévennes à cette saison, le départ est donné à 9h30 pour une cavalcade effrénée dans la châtaigneraie sur une petite route en lacets ; ces 4 premiers km de descente à environ 10% sont expédiés en 16 mn environ, sans la moindre fatigue, mais avec 2 ampoules explosées faisant rougeoyer chacune de mes chaussures….c’est malin ! Une fois atteint le hameau de Biasses, sur la commune de Molezon tout en amont de la vallée française, s’ensuivent 8km de montée avec parfois un peu d’ombre, mais la plupart du temps le cagnard pour seul compagnon. Les 6 ravitaillements prévus sur cette montée ne sont pas un luxe ; à chacun d’eux, je prends deux verres, l’un pour me doucher, l’autre pour me désaltérer. M’asperger de flotte ne suffit pas à me donner des ailes : ce ne sont pas moins de 11 coureurs qui me dépassent dans la grimpette, parmi lesquels je reconnais des personnes ayant fini derrière moi la semaine précédente à Vébron. Au 12ème kilomètre, après le dernier ravitaillement, on attaque 3 km de faux-plat sur la corniche ramenant paisiblement au Pompidou dont on aperçoit les toits de plus en plus proches ; je récupère un semblant de forces pour ‘gratter’ dans les tous derniers mètres le coureur qui me précédait. Je termine 40ème sur 92 en 1h24, soit 6 mn de moins que l’an dernier où j’avais économisé mes pieds et réduit la voilure dans la descente….6 minutes en échange de 2 ampoules à vif, je ne suis pas certain d’avoir fait une bonne affaire.

Vient ensuite une douche rafraichissante pour les concurrents les plus patients, qui auront attendu que l’une des deux cabines du camping soit disponible. Les derniers arrivés auront sans doute bien plus souffert que moi, car il fait de plus en plus chaud à mesure que la matinée avance. A 12 heures, coureurs, accompagnateurs et bénévoles se rassemblent devant la mairie sous les tilleuls pour la cérémonie des récompenses. Mesdames les maires de Molezon et du Pompidou ont compris à quel point il fait chaud et soif et ont le bon goût d’être brèves dans leurs allocutions. L’incontournable et légendaire V5 Denis Alcalde remporte à nouveau un beau succès à l’applaudimètre, juste avant que l’assemblée, telle une nuée de sauterelles, se précipite vers les tables où apéritif et amuse-gueule apportent les bienfaits attendus par cette journée caniculaire.

Sur le coup de 13 heures, vient le moment de passer de l’ombre des tilleuls à celles des platanes, là où les tables attendent les convives du banquet. Au vu de la taille du camion frigorifique qui apporte le repas depuis Saint Jean du Gard, on comprend que ce n’est pas encore aujourd’hui que l’on va mourir de faim en Cévennes….Si la course n’a attiré que 92 coureurs, ce ne sont pas moins de 250 rationnaires qui prennent place autour des tables autour desquelles s’affairent d’accortes serveuses. Tout est prévu pour régénérer efficacement les organismes des coureurs et de leurs accompagnateurs : salade niçoise, terrine de pays, confit de canard, pommes sarladaises, plateau de fromages, tarte aux framboises, vin  rouge et rosé quasiment à volonté si l’on en juge à l’aune du nombre impressionnant de pichets disposés sur les tables, café. Le tintement des verres, l’accent rocailleux des cévenols, tout cela crée une douce musique de fond qui se prolonge jusqu’aux environs de 16 heures.

Comme il ne serait pas raisonnable de rentrer en voiture après avoir couru, mangé et bu de la sorte, il est loisible à chacun d’aller faire la sieste dans la châtaigneraie ou bien de visiter la galerie d’art du Pompidou tenue par le sympathique camerounais Francis Munduma. Y sont exposés temporairement les tableaux réalisés dans les années 1950 à Pitoa (Cameroun) par les élèves de Roger Lagrave, instituteur disciple de Freinet et passionné de peinture. On est véritablement subjugué par la beauté de ces œuvres réalisées par des gamins dont le plus âgé n’avait pas 14 ans. Ces tableaux, dont certains ont été annotés par PICASSO, sont en temps normal visibles au musée des beaux-arts de Nantes.

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