Pour son 14ème marathon et comme axe central de ce semestre, Nathalie avait choisi le marathon d’Annecy, dont la première édition remonte à 1980, plutôt plat et réputé roulant avec comme objectif initial de passer sous la barre des ‘4 heures’ (raté d’une poignée de secondes à Vienne il y a deux ans).
Coach Daniel lui a, pour cela, concocté un programme ‘aux petits oignons’ !
Le choix en tenait aussi à nos contraintes professionnelles et à l’accessibilité (direct en 4 heures de TGV), à l’attrait de cette jolie ville et de son lac réputé.
Nathalie n’ayant réussi à convaincre personne de l’accompagner, elle allait devoir courir seule.
Aucune difficulté pour trouver un hébergement tout proche à la fois de la gare et du Champ de Mars, la zone de départ (et d’arrivée) de la course, Annecy étant très touristique, d’autant que le marathon semble assez confidentiel avec ses 3000 inscrits (dont environ 500 en duo). Le semi attire un peu plus de monde (près de 4000 inscrits).
Ne pouvant partir que le samedi après-midi, nous arrivons à Annecy à la tombée du jour.
Le temps de déposer nos bagages à l’hôtel, nous partons en quête d’une ‘pasta party’ dans la vieille ville toute proche. Nous n’avons que l’embarras du choix tant les restaurants sont nombreux et la plupart proposent un repas ‘spécial marathon’. Notre choix fait, nous constatons que malgré le ‘faible’ nombre de participants, les restaurateurs sont un peu débordés et qu’ils ne semblent pas vraiment savoir ce qui convient à des coureurs de fond : s’il y a bien des pâtes et quelques petits légumes, il y a surtout un énorme morceau de volaille en sauce ! Nous avons gentiment essayé de le leur expliquer en partant, sans grand succès semble-t’il…
Après une courte nuit, lever à 6 heures pour le petit-déjeuner.
Le retrait des dossards n’est qu’à quelques encablures et se fait en un rien de temps.
Après réception d’un T-shirt, et d’un fromage (odorant !), nous rallions le bord du lac et la zone de départ, avenue d’Albigny.
Il y a 5 sas, après le groupe élite. Nathalie rejoint le sas des 3h51 à 4h15 avec ses deux meneurs d’allure à 4h00.
Il fait frais et il y a un vent désagréable. La météo n’est pas du tout optimiste…
Il est déjà 8h30, le départ est vite lancé.
Petit anachronisme : le parcours fait une petite boucle avant de se lancer sur les bords du lac ce qui fait que les premiers partis se retrouvent derrière les derniers partants que les motards de tête rabattent à grands coups de klaxons et de sirènes…
Puis, en quelques minutes, le quartier se retrouve silencieux et je rejoins la zone d’arrivée pour étudier le parcours des derniers hectomètres. Grâce au petit ‘Pont des Amours’, je pourrai encourager et photographier Nathalie au bord du lac puis au dernier virage avant le tapis rouge.
À cette occasion, je rencontre Jacques, un charmant bénévole de 85 ans, lui-même ancien coureur, avec qui je papote et passe ainsi une partie des deux heures ‘à tuer’ avant l’arrivée des premiers. Il sort de sa poche les preuves de ses derniers exploits (photos et fiches de résultat !). Il va rester debout, au même endroit et sous la pluie, près de dix heures (le semi se court dans l’après-midi).
La nature est très présente dans cette partie d’Annecy : arbres immenses (séquoias, cyprès chauves mais aussi platanes aux ramures impressionnantes) et beaucoup d’oiseaux en particulier aquatiques (foulques macroules, grèbes huppés qui vont nous gratifier de leur étrange pariade, en plus des classiques cygnes)…
Malheureusement, les prévisions météorologiques se confirment et les averses deviennent pluie continue.
Je suis en contact avec Nathalie par sms : elle est partie sur un rythme de 5’40 au kilo et tout se passe bien.
Vers le 15ème km, elle croise déjà les premiers coureurs qui ‘remontent’ vers l’arrivée.
Malgré mon gros manteau, je commence à avoir froid. Heureusement, le premier (kenyan) arrive. Il terminera en 2h 12mn 36s. La première (kenyane) en 2h 29mn 20s.
Les spectateurs ne sont pas très nombreux mais semblent motivés et l’ambiance est sympathique. Les enfants encouragent les coureurs en criant leur prénom lu sur leur dossard. Il semble y avoir peu d’étrangers. On se réchauffe à applaudir !
Je constate que de nombreux participants sont ‘à l’agonie’. Beaucoup grimacent, certains ne peuvent plus avancer, perclus de crampes ou ont des nausées. Peut-être n’ont-ils pas assez ressenti le besoin de s’hydrater, dans ces conditions.
Nathalie est en difficulté. Le froid, la pluie, le vent et un rhume débutant ont eu raison de ses espoirs.
Elle arrive, trempée, sur le bord du lac mais il faut encore contourner le canal du Vassé pour passer sous l’arche d’arrivée. Ce qu’elle fait, comme d’habitude, avec un immense sourire malgré son chrono : 4h 11mn 41s.
Il continuera à pleuvoir, continuellement, jusqu’à notre départ le lundi soir, ce qui, hélas, nous ‘contraindra’ à plus fréquenter les restaurants, crêperies et bars qu’à visiter la vieille ville et les bords du lac.
Conclusion : un beau marathon, malheureusement gâché par les conditions climatiques et qu’il faudrait recourir pour profiter, aussi et cette fois, de cette belle ville et de son lac.
Ils sont rares les sourires aussi jolis que ceux de Nathalie. En toutes circonstances et notamment dans la difficulté d’un marathon sous la pluie en un temps très bon (je ne parle pas de la météo). Annecy la belle a écrit une belle page et notre camarade a rempli son cahier de souvenirs. Bravo Philippe, jbelles photos et quel accompagnement ! Ch.
Merci Philippe pour le très bon compte rendu qui fait bien ressentir les conditions dantesques de ce marathon dans lequel ta ‘belle et courageuse’ Nathalie s’est engagée. Bravo miss, tu n’as pas battu cette fois encore ton record, tu n’es pas descendue sous les 4heures, mais je te le promet le prochain que l’on court ensemble tu en dessous de cette barre à ce jour infranchissable
super, super, super. Felicitations
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