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UTMB 2011, CR de Philippe Le Gac

 Mon UTMB 2011

 

Phil LGUne semaine avant le grand jour je suis parti à la Plagne pour  me reposer et faire 2 à 3 séances en altitude. Descente le mercredi  24 aout ou je retrouve Farid, Chistophe , Raphael ,Philippe H et Marco autour d’un verre dans le centre de Chamonix.

Jeudi : repos à l’hôtel avec un œil sur la météo du week-end qui parait incertaine. Information confirmée dés le lendemain matin par l’organisation qui décide de reporter le départ vers minuit.

Comme tous les autres coureurs ,je passe la journée du vendredi à tourner en rond sans trouver un sommeil qui s’avérerait nécessaire car c’est certain, avec ce décalage ,nous allons partir pour 2 nuits entières.

 

A quelques minutes du départ nous nous rassemblons  dans un bar alors que des trombes d’eau tombent sur Chamonix puis sur la ligne ou nous retrouvons Valérie Vallon : L’asphalte 94 est au complet et tous ensemble. Pas pour longtemps car une fois la ligne passée je n’ai revu personne.

Direction les Houches puis le col de Voza. J’avais décidé de partir prudemment jusqu’à Courmayeur  ( Km 78 ) pour garder de la fraicheur pour les 90 derniers kilomètres. Tout va bien sous la pluie jusqu’aux Contamines ( 5h 19 de course ) après une descente très glissante vers St Gervais ou j’ai vu de nombreuses chutes.

Aux Contamines je m’équipe pour le montée du col du Bonhomme : c’est à ce moment là que des douleurs sous les pieds m’inquiètent : début d’ampoule sous et derrière plutôt coté gauche. Je continue mon chemin par la Balme puis le col du Bonhomme ( recouvert de neige) que j’atteins au bout de 9hoo . La descente de 1000m de dénivelée vers les Chapieux confirme mes craintes : je ne peux pas courir normalement et je décide de ralentir pour préserver mes pieds : Arrivée aux Chapieux 1 heure plus tard : pansement , crême et nouvelles chaussettes et je repars Direction le Col de la Seigne ( et l’Italie) C’est à ce moment là en parlant avec d’autres coureurs que je découvre les fameuses barrières horaires , annoncées par l’organisation :A ce moment ,contre toute attente , je m’aperçois que je n’ai qu’une marge de 1 heure ce qui est très peu . Malheureusement je ne peux pas accélérer dans les descentes nombreuses jusqu’à Courmayeur que j’atteins après 17 h 20 de course (j’avais prévu 15h) avec une marge de 1h. Je retrouve ma famille et des amis au Grand Ravitaillement. Et surtout j’utilise mon temps (45m) à me faire soigner les pieds par un podologue (plutôt efficace) qu’à me reposer et m’alimenter. Je repars donc avec des pieds soignés et de nouvelles chaussures et je sens qu’une nouvelle course commence (ma marge n’est plus que de 5mn). Je monte la Cote de Bertone 700m D+) en gagnant 200 places et mon moral est au beau fixe. J’atteins le refuge Bonati avec le début de la seconde nuit puis Arnuva vers 22h00 (j’ai repris une marge d’1heure et 300 places depuis Courmayeur) pour affronter l’ascension du grand Col Ferret : Il fait froid,le vent est violent . J’atteins le sommet à 0h00. Le manque de sommeil commence à se faire sentir ( je suis réveillé depuis 36 h) et je décide de rejoindre la Fouly au plus tôt pour pouvoir dormir 15 à 20 mn . A quelques centaines de mètres du village que j’aperçois c’est le grand trou noir ( je vois des coureurs avec moi qui tournent sur une route sans jamais pouvoir atteindre le ravitaillement : le délire complet !) Finalement au bout d’un temps que j’arrive pas à estimer , j’entends une voix lointaine dans un micro qui annoncent que les arrivées sont closes dans un quart d’heures. J’arrive donc au ravito , je mange et bois ce que je peux et je repars vers Champex ( 14 km plus loin) Ma marge est réduite à 5 mn. Les hallucinations reprennent sur le chemin : je vois des silhouettes dans les bois , j’ai l’impression  de passer toujours au même endroit , je vois toujours les mêmes coureurs me doubler :(je ne retrouve pas du tout le chemin que je connais bien : j’ai fais 2 CCC et 2 fois le Tour en stage) . Malgré tout j’avance car à un moment je reconnais un passage : J’arrive à Praz du Fort petit village suisse et mon délire continue : Je rentre dans le village et quand je ressors j’ai l’impression de rentrer à nouveau dans le village ( je ne sais plus ou je suis ) et il fait très froid . Je vois un feu , des gens qui m’encouragent et qui veulent m’aider . J’arrive en bas de la cote de Champex (400 m d +) et deux personnes  me montrent le chemin pour arriver au pointage .Miracle : je suis encore dans les barrières horaires : 5 mn il est 7h30 du matin) . Encore une fois j’ai juste le temps de m’alimenter et de repartir sous les encouragements de mon frère Alain qui m’a attendu toute le nuit . A ce moment là je suis à peu prés réveillé et je considère que je peux atteindre l’arrivée à Chamonix .Impression confirmée par mon pointage à Martigny que j’atteins 2h30 plus tard en grapillant une petite heure de marge et 220 places. Il me reste 2 ascensions  avant l’arrivée . Le début de la montée vers le col de la Forclaz se passe bien , en rythme , la fin se passe plus mal : mes hallucinations reprennent et je perds des places et du temps. Malgré tout j’arrive à Trient (Km 145 au bout de 38h 34mn) et il me reste alors 25 Km. Ma  marge est réduite à 15 mn. Malgré tout je suis confiant et j’attaque la montée de Catogne que je connais bien aussi. C’est à ce moment là que par manque de lucidité, de fatigue, je prends un mauvais chemin en considérant que le sommet est  à droite ( alors qu’il est à gauche ) . Je ne suis pas le balisage ni les autres coureurs. Je me retrouve seul à monter (peut-être une heure) . Je ne trouve pas le chemin. Je rencontre par hasard des gens de l’organisation qui veulent m’aider et j’accepte. C’est à ce moment là que je me rends compte que la course est terminée pour moi car je n’ai plus le temps de rejoindre Vallorcine (il faut au mois 2 heures) la barrière horaire étant dans 1 H et demie.

Cette fois je suis complètement réveillé mais c’est trop tard ; J’appelle mes proches qui viennent me chercher et je rejoins Chamonix en apercevant sur le coté de la route les autres coureurs toujours en course.

En conclusion, je considère que l’UTMB est une course Hors Normes, qui poussent les limites physiques et mentales au maximum et malgré cette déception je suis satisfait d’avoir été chercher au fond de moi-même les ressources  pour aller le plus loin possible.

Félicitations à tous les autres coureurs et merci à ceux qui m’ont permis de  vivre ce moment et à tous les soutiens amicaux.

Je pense que je participerai à nouveau à cette course mais cela ne m’empêchera pas de prendre toujours autant de plaisir à courir les cross cet hiver.

 

Quelques photos de Philippe sur le parcours :


depart-UTMB.JPGDépart de l’UTMB

utmb 2011 col ForclazCol de la Forclaz

utmb 2011 courmayeurCourmayeur

utmb 2011 arnuva

Arnuva

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