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The North Face 2010, la CCC

CCC 2010 – Philippe D.

98 km – 5600m en D+

Vendredi 27 aout 2010


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COURMAYEUR, Italie, 10H00 des centaines de personnes hurlent C…C….C… sous des trompes d’eau.


C’est enfin le d

épart de la course après une attente de près de 2H. Mon rêve un peu fou de 2010 débute. Loin de vouloir refaire un marathon cette année, je m’étais décidé depuis janvier de m’offrir une course différente afin de vivre une grande et belle aventure. Bénéficiant du point nécessaire à l’inscription et ayant passé le tirage au sort du début d’année, j’ai pu obtenir mon ticket et m’inscrire ainsi pour ma première course en compét. autour du grand bonhomme Blanc.  Un premier 100 km nécessairement dans la nature et sur des sommets…Une aventure, un pari, un défi de savoir si je finirai une telle course ? Et puis le côté « d’y être », sensation encore inconnue sur les courses estampillées The North Face Ultra-Trail du Mont-Blanc, ‘sommet Mondial de la course Nature’ comme ce qui était écrit sur l’affiche officielle.

 

 CCC départ

Retour à la réalité de la course, les premiers mètres de la course dans les ruelles de Courmayeur font monter le battement de mon cœur. L’objectif : éviter de tomber sur un croc-en-jambe sur la chaussée détrempée mais également ne pas se prendre une pointe d’un bâton. Immédiatement en faux plats dès les premiers kilomètres : le début est terrible car c’est 1410m en d+ sur seulement 16,6 km.

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L’humidité, il va falloir s’habituer car les nuages sombres et épais sont très bas dans le ciel.

 

Ma stratégie de course était simple, partir vite afin d’éviter les bouchons dès les premiers singles-tracks mais également et surtout pouvoir essayer de faire le maximum de bornes de jour afin de gérer la seconde partie redoutée du parcours de nuit.

 

 

 

9166569 La montée au refuge Bertone, premier PC à 11H31, fut accomplie assez rapidement sans bâton puis montée brutale vers la tête de la Tronche. A la pluie s’ajoutèrent le froid et le vent. Une fois arrivée en haut, passage au PC à 12H23, le paysage était splendide, dommage, qu’une idée, descendre le plus vite possible pour retrouver quelques degrés de température.

Dans la descente à flanc de montagne vers le refuge Bonatti, impossible de mettre un pied en dehors de surface non glissante, 3 gamelles dans la boue et les bouses de vaches ont commencé à refroidir mon idée de maintenir un rythme assez élevé.

Le terrain était une véritable patinoire, dans l’impossibilité de trouver assez d’adhérence pour mes semelles, je me résous au final à marcher et bien enfoncer mes bâtons pour éviter une nouvelle gamelle. 

13H06, arrivée au refuge Bonatti, une pause plus longue que prévue s’imposa afin de nettoyer le résultat de mes belles glissades. Le soleil décida de percer pour la première fois de la matinée, quel bonheur de le revoir ce faux frère !!! Le terrain était beaucoup moins glissant, les rayons de soleil me réchauffèrent. On pouvait enfin admirer le paysage en levant la tête.

9162179 Arrivé au ravito d’Arnuva, 13H51, une pensée me traversa : avais-je pris un départ un peu fort. Qu’importe, ce qui est fait en distance n’est plus à faire. Il suffira d’y aller un peu plus tranquillement maintenant. A la sortie du PC, je retrouvai Myriam qui essayait de profiter au mieux des quelques rayons de soleil en attendant son prince charmant, Thierry le prudent. Quelques mots échangés et je repartais déjà vers le second gros morceaux de la CCC : le Grand Col Ferret, 2537 m soit 768 m en D+ en 4 km depuis Arnuva.

 Arrivé au pied du grand Col Ferret, je fus impressionné par la colonne de coureurs qui me précédait. J’enviai ceux et celles qui étaient déjà tout là-haut. Maintenant, c’était mon tour. Je me fixai l’objectif d’y arriver avant 15H…Montée lente mais toujours au rythme. Après beaucoup de sueur, là-haut, la mission fut accomplie.

 Suite au stage effectué début juillet, je savais qu’après c’était du billard jusqu’à la Fouly.9177991 Malheureusement pour moi, un mal d’estomac m’empêcha un bon moment d’exploiter cette descente comme j’aurai aimé le faire.

L’arrivée à la Fouly, 15H58, fut très sympa : beaucoup d’applaudissement, des bruits de cloches de partout, même mon nom fut scandé à l’entrée de la tente par le speaker qui me demandait si j’avais faim…voui même les crocs.

Là, je remarquais pour la première fois qu’il n’y avait pas que les premiers de la course qui pouvaient avoir une assistance au moment du ravito. Des coureurs se faisaient aider par leurs proches (famille, épouses, copines, copains …). Pour ces coureurs, ils leurs suffisaient juste de s’asseoir et manger. Pleins de p’tites mains s’agitaient autour d’eux pour ré-équiper leur sac !!! Chacun voit le règlement comme il l’entend, les p’tits malins l’adaptent à leur guise. Qu’importe nous sommes que le corps mou du peloton. Les plus malins ne gagneront que des poignés de places mais seront toujours aussi loin des premiers. « auto-suffissance », notion trop flou comme définition.

A la sortie de la Fouly, je fis route avec un Versaillais qui m’expliqua que l’itinéraire avait changé cette année vers Praz de Forts (longue partie sur bitume). Il en était à sa 4ème édition, une fois dans les 100 premiers. Chapeau l’ami.

La montée vers Champex Lac fut assez rapide. Certainement trop…Mais les jambes me portaient bien.  Au PC de Champex Lac à 17H47,  le  déluge de pluie commença.

Champex, c’est là où la course commence vraiment comme beaucoup de personnes me disaient. Il faut prendre son temps et bien s’alimenter ici pour la suite : d’abord prendre une soupe, manger ce que l’estomac peut avaler…refaire le plein d’eau puis s’équiper pour la nuit et repartir. Moment de plaisir simple: la sensation de revêtir des vêtements chauds et secs avant d’affronter la nuit et le froid.

Que nenni, une fois dehors, un nouveau déluge nous tomba sur la tête. Les bourrasques d’eau me firent comprendre que la fin sera tout sauf une partie de plaisir!  

Jusqu’au pied de la montée de Bovine, les voyants étaient toujours au vert. A l’approche de la moitié de l’ascension 664 m en D+, ce n’était déjà plus la même chose. Un premier coup de moins bien se faisait sentir. Saleté de cailloux, de rochers où il faut lever la jambe haute pour pouvoir avancer. Des ruisseaux d’eau qui arrivent de partout, des p’tits torrents à traverser. Que du bonheur de dame nature. La montée  fut longue mais gérer du mieux possible. Arrivée au PC de Bovine à 20H, j’avala un nouveau bol de soupe puis un thé sous des cordes de pluie. Me sentant refroidir, il ne fallait pas trop traîner sur place. Voyant la nuit approchée, je sortis la nouvelle lampe frontale achetée la veille à Chamonix et m’engagea vers la descente. Je connaissais un peu cette descente suite toujours au stage de Juillet. Je la savais tortueuse et remplie de pièges composés de racines et de pierres. Je savais qu’il allait falloir être vigilant jusqu’au col de la Forclaz et qu’après c’était une descente plus facile jusqu’à Trient.

 A mi chemin de la descente, la nuit était complètement arrivée. Dès lors, je m’aperçu de la difficulté de visibilité du terrain que j’allais avoir. Plusieurs fois mes genoux, mes lombaires m’ont rappelé qu’il fallait y aller prudemment. Mes verres de lunettes embuées n’étaient pas là pour arranger la descente.

 Vers 21H, à l’arrivée au ravitaillement de Trient, je commençais à ressentir une fatigue musculaire m’envahir. J’avais mal pour la première fois aux jambes, mon genou droit me titillait et  une impression de rejet de nourriture débutait. J’avais froid, je changeai pour la 3 ème fois de maillot, j’ajoutais une micro polaire  plus chaud par-dessus. En 3ème couche, mon fidèle imperméable qui ne m’avait pratiquement pas quitté depuis le début de course. A ce ravitaillement, pour la première fois, aucune nourriture solide ne m’attirait même le bol de  soupe chaude !

Il fallait que je reparte pour finir avant de trop cogiter sur mon sort. A la sortie de la tente je pris le pas sur celui d’un Italien qui m’expliquait qu’il était classé au dernier PC 1er VH3, il désirait conserver cette place. En fait, je n’ai pas pu le suivre bien longtemps car dès les premiers lacets de la montée son rythme était trop rapide, je décidai de ralentir pour assurer ma montée jusqu’au bout.  Au milieu de cette montée, un second coup de moins bien apparu.  J’avalai beaucoup d’eau et mangeai une barre énergétique mais cette montée fut très longue dans ma tête.  Une fatigue générale commença à apparaître. Tout en avançant doucement,  j’attendais le moment où j’allais basculer dans la descente vers Vallorcine. Il faisait froid et la pluie tombait toujours en grosse quantité. Après un long moment, enfin la descente arriva.

 J’espérai cette descente mais les 3 kms pour rejoindre Vallorcine fut bien fatiguant. Le ventre commença à me faire plus mal. Mon genou droit n’en pouvait plus. A l’approche de Vallorcine, les lumières de la ville scintillaient mais j’étais encore loin des premières ruelles. Je fus accompagné par un Anglais bien sympas dans cette descente bien glissante qui me ramassa 1 ou 2 fois à terre. A l’entrée du ravitaillement, on se serra les mains pour se féliciter d’avoir été ensemble le long de cette descente, surtout avec ces conditions météorologiques très difficiles.

 A 23H46, j’entrai sous la tente de Vallorcine. Il n’y avait pas foule de coureurs. Beaucoup décidèrent de faire une mini pause pour arriver le plus vite possible sur Chamonix. De mon côté, mon ventre me tiraillait, mes intestins me faisaient maintenant beaucoup souffrir. Ma priorité était de me reposer 5mn assis sur un banc la tête entre mes bras. Les 5mn se prolongèrent peut être….Ensuite, ma seconde pensée fut d’avaler un médoc pour calmer mon mal de ventre. Je voyais arriver des coureurs très fatigués comme moi qui essayèrent de trouver un peu de chaleur. Les yeux de chacun étaient creusés par l’effort et ces mauvaises conditions météo.

Samedi 28 Août – A 00H22, je sortis dans l’idée de finir au plus vite et d’arriver avant 5h à Chamonix. Il restait une dernière difficulté. Une partie que je ne connaissais pas : la montée à la Tête aux vents, 690m en D+. Le plus gros morceau selon moi avec le cumul de la fatigue de la journée.   

Une fois dehors, je m’accrocha aux pas d’un coureur afin de ne pas rester seul jusqu’au pied du dernier sommet.  Entre Vallorcine et jusqu’au col du Montet, j’étais accroché dans un groupe de 4 coureurs. Nous ne parlions pas, un silence glacial régnait. Les sceaux d’eau qui nous tombaient dessus, le froid ou simplement la fatigue devaient en être la cause.

A l’approche, du pied de la tête aux vents, nous pouvions commencer à apercevoir la colonne des lampes frontales qui serpentaient très haut vers le sommet. Une fois de plus, je pensais encore que ceux et celles qui étaient déjà tout là-haut avaient beaucoup de chance d’être proche du sommet. A ce moment là, je ne savais pas encore ce qui allait m’attendre là-haut !!!

Dès les premiers mètres, je savais que cela allait être très très difficile… 

En réalité, la montée vers la Tête aux vents fut, non pas ma descente, mais ma montée vers l’enfer. Sous des trompes d’eau, je ne pouvais ni pousser sur mes cuisses ni tirer sur mes bâtons. J’étais sous l’effet d’un énorme coup de barre, plus de carburant…  J’ai dû perdre une vingtaine de places, peut être plus dans cette montée qui me paraissait interminable. Plus j’avançais, plus l’eau ruisselait du haut.  Là- haut, puisque j’ai eu « la chance » d’y monter (par rapport à d’autres coureurs qui ont dû stopper suite à la neutralisation de la course soit à Trient soit à Vallorcines), c’était apocalyptique. Des ruisseaux puis des rivières parfois des trous d’eau froides avec l’eau jusqu’aux genous (le lac du haut débordait de partout), le brouillard, le froid, des trompes d’eau qui n’arrêtaient pas de tomber sur la tête et le pire ma lampe qui n’éclairait pratiquement plus…J’avais du la mettre en puissance max. et l’autonomie réduite était presque finie. Le parcours était invisible à l’oeil. Me retrouvant isolé seul et sans chemin à suivre, j’ai commencé à m’inquiéter sérieusement…Heureusement, j’avais vécu dans mon adolescence à l’école des Scouts ce genre de situation un peu catastrophique où on se retrouve perdu dans le froid et sous la pluie…cela m’a aidé à relativiser et à réfléchir dans une telle situation. Primo, revenir sur ses pas, trouver de nouveau son orientation, ne pas rester immobile à cause du froid…Au final, je retomba sur des coureurs. Mais les gars qui passaient avec leur lampe frontale étaient bien trop pressés de rejoindre l’arrivée pour m’aider et j’essayais de suivre ceux que je pouvais…Un coureur m’appelait afin de l’aider à mettre sa couverture de survie ses mains étaient gelées. Il n’avait aucun vêtement chaud mise à part son maigre maillot et son imperméable. Il était à la limite de l’hypothermie! Nous marchions non éloigner l’un de l’autre. Heureusement,  je vis la tente du Poste de Contrôle. Les gars étaient enfermés à l’intérieur. J’appelai qu’un coureur était mal et ils sortirent. 

Ensuite, je rencontra un Marseillais assez sympas qui a bien voulu m’attendre à moins qu’il ne pouvait pas accélérer plus. A la Flégère, en temps normal, tu ne t’arrêtes pas alors que moi je suis arrivé tremblant de froid, limite en hypothermie, j’ai du m’arrêter 40 à 60 minutes pour retrouver un minimum de force afin de finir. Tous les gens qui s’arrêtaient sous la tente sortaient leur couverture de survie…J’entendis qu’une femme était également en hypothermie : elle était tombé dans un trou d’eau. Les bénévoles du PC de la tête aux Vents, s’interrogeaient s’il fallait faire monter un médecin en urgence…Afin de me réchauffer, j’ai du prendre 2 à 3 bols de soupe et autant en thé. Je changea les piles de ma lampe frontale. 

Une fois qu’un minimum de force était revenu, je me suis décidé de sortir pour finir la descente vers Chamonix. Cela c’est relativement bien passé même si mon genou me faisait beaucoup me mordre la langue. Je rencontrai quelques personnes qui montaient vers la Flégère. Je compris plus tard que c’était des secouristes. Dans le finish, j’ai même pu courir afin de doubler quelques coureurs mais ce n’était pas là l’essentiel.

5h20 – l’arrivée dans le centre ville quasiment vide fut vécue comme une délivrance…Je remercie les quelques personnes inconnues qui étaient là pour m’encourager sur mon passage. Sur la ligne, deux bénévoles en charge des dossards, devaient gérer ceux qui arrivaient en car et ceux qui avaient pu passer par la Flégère.

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Un peu plus tard, j’ai pris conscience que je n’avais pas fini seulement une course mais que j’étais peut être un rescapé. Sans tomber dans l’extrême, pour un coureur « non montagnard », habitué à une région comme l’IDF, cela aurait pu très bien mal finir. 





 

 

La suite…comme toute course, on mange un p’tit truc au ravito. On discute un peu avec quelques bénévoles, on les encourage à notre tour, on parle avec des coureurs puis on récupère ses affaires aux vestiaires. L’organisation était nickel malgré les multiples événements à gérer dans ces circonstances. Dans un bâtiment, un repas était prévu avec des lentilles. Je pris plutôt l’option p’tit déj. Là je rencontra Thierry L. qui m’expliquait qu’il avait été retenu à Vallorcines avec son copain et qu’ils avaient été ramené en car à Chamonix.


 

Pour ceux que cela intéresse : je finis en 19h19mn50” classt : 285 ème sur 444 coureurs FINISHERS et  2000 coureurs au départ.

 

 

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9161011Pour mon premier Ultra en montagne et mon premier 100 bornes en nature, je n’aurai jamais pu imaginer de pires conditions. La CCC fut pour moi une course unique, j’en tire bcp de leçon. Des aspects positifs comme le parcours et des bénévoles sympas et un aspect assez négatif sur l’esprit du trail chez certains coureurs sur cette course car quand tu es dans la merde et dans des conditions difficiles rares sont les coureurs qui t’aideront. De plus les courses de Cham attirent je pense bcp de gens qui viennent pour se ‘la pêter’ à mon goût, il y a trop d’éclat de la part des traileurs. La décision par les organisateurs d’arrêter les courses ne peut pas être contester même si bcp de traileurs vécurent cela très mal. La vie humaine sera toujours plus importante que l’investissement en argent ou d’effort fait à l’entraînement…

 


Ce que j’ai pu lire sur le forum du site UTMB où des coureurs sont venus y mettre leurs commentaires, m’a sidéré ! J’ai pu lire des choses honteuses de la part de personnes qui se collent une image de « traileurs » ou de « montagnards » en se pensant des surhommes. Et là, je me suis vraiment interroger sur ce que certain appelle « l’esprit Trail » ?Ci-dessous, j’ai voulu mettre quelques commentaires sur les événements de cette édition 2010. En premier celui de l’équipe organisatrice. 

Pour le Comité Directeur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc
Catherine Poletti, directrice de course

L’édition 2010 de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc® restera à coup sur gravée dans toutes les mémoires.

En effet, nous avons tous subit des conditions météo particulièrement difficiles qui nous ont contraint à prendre des décisions indispensables afin que le pire ne se puisse pas se produire.
De la déception, de la frustration et beaucoup d’interrogations sont les suites logiques à un week end attendu depuis si longtemps et aussi perturbé. Nous souhaitons d’abord vous rappeler que l’organisation de cet événement est avant tout portée par la passion, tant par le comité d’organisation que par tous les bénévoles et par toutes les communes. Nous sommes tous amers que les conditions météo aient barré des mois de préparation et d’espoir. Dans le même temps nous sommes heureux qu’il n’y ait eu aucun accident grave à déplorer.

Toutes les décisions qui ont été prises dans l’urgence de cette nuit compliquée l’ont été avec le souci de respecter la sécurité des coureurs et des bénévoles sur le terrain, en essayant dans le même temps de préserver au maximum la possibilité que vous puissiez participer à une course.

Durant une telle situation de crise, en pleine nuit et avec une évolution très rapide des informations, la communication est extrêmement difficile à organiser. Nous sommes conscients que beaucoup de coureurs et de bénévoles ont été en manque d’information, et nous les prions de nous en excuser.

Nous recevons de très nombreux témoignages de soutien, mais nous savons également que vos attentes sont nombreuses.

Vous comprendrez qu’il ne nous est pas possible d’y répondre entièrement dès la fin de la manifestation. Le passage « au mauvais moment » de cette forte perturbation est également un rappel clair que nul ne peut garantir qu’une épreuve en montagne pourra se dérouler comme prévu. S’y inscrire, c’est aussi accepter le risque qu’elle ne puisse pas avoir lieu.

Toutefois, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que les coureurs de la CCC contraints de stopper leur course à Vallorcine ou à Trient auront néanmoins acquit des points de qualification : 3 pour ceux arrêtés à Vallorcine, 2 pour eux arrêtés à Trient. Les finishers de l’UTMB reparti de Courmayeur ont quant à eux acquit 3 points.

Concernant les demandes de remboursements qui ont été formulées, tous les frais ayant été engagés, il ne nous sera possible de répondre que lorsque nous disposerons de tous les éléments nécessaires. Des questions sont également posées quant aux inscriptions 2011, auxquelles nous répondrons également aussi vite que possible.

Merci de votre compréhension et à bientôt.

c.c.c. 2010 023

CR d’un secouriste sur le forum de l’UTMB

Ouffff c’est fini… […]. Notre équipe de secouristes dépéché en urgence à passé la nuit et une partie de la matinée à aller chercher des gars en perdition sur les pentes de la tête au vent. Nous avons secouru nombre de traileurs dont 6 que nous avons du brancarder jusque la Flégère en état d’hypothermie avancée à travers les torrents et les coulées de boue ainsi que veillé sous la pluie et la neige jusque 9h du matin que tous les autres n’aient pas de soucis.’ 
‘ La principale qualité d’un montagnard est de savoir renoncer à temps et éviter de mettre sa vie en danger, je ne pense pas qu’il vaille le coup de mettre son intégrité physique en jeu pour un défi, si important qu’il soit. Cela fait 6 ans que j’apporte mon soutien à cette course et j’ai vu des choses que je pensais impossibles et d’autres qui m’ont foutu réellement la trouille ! Jamais vu les sentiers des Tseppes s’effondrer sous les pas des trailers, jamais vu les torrents de boue et de pierres dévaler le long du sentier de la tête au vent, jamais vu un trailer au bord de l’évanouissement couché dans un lit de torrent entouré de sa couverture de survie; les lèvres et les mains violettes, ne sentant plus ses pieds et tremblant de tout son corps, et surtout c’est la première fois que j’entends le fameux ‘sifflet obligatoire’ résonner autant de fois dans la nuit… Nous avons retenu notre souffle toute la nuit de vendredi jusqu’au samedi après le passage du dernier trailer pour rallier la Flégère, arpentants cette partie de sentier sans interruption dans le brouillard et la pluie/neige continus. Les décisions prises ont été bonnes mais la CCC fut (à notre appréciation) neutralisée un peu trop tard. Des conditions météos démentes en résumé.’ 

CR d’une bénévole, Schtroumpfette74, site kikourou.net

Je pense qu’on pourrait écrire un roman sur ce fameux week end UTMB… 

Moi je parle en tant que bénévole à la restitution des puces à l’arrivée, et je peux dire que j’ai vécu de plein fouet tout ce qui s’est passé : l’arrivée de ceux qui ont pu boucler leur CCC en entier, l’incertitude sur le départ donné ou non de la TDS, l’arrêt de l’UTMB, les déçus, les frustrés, les contents d’avoir quand même couru un UTMB raccourci, la distribution sauvage de polaires…
Habituée à être bénévole, et organisatrice d’un cross, je peux vous dire que suite à ce week end j’avais perdu de la motivation à être bénévole.
Ben ouais, on reste content d’accueillir les coureurs la nuit sous la flotte, aussi trempés qu’eux, sans dormir, mais s’en prendre plein la gueule par des coureurs agressifs qui n’ont pas eu LEUR POLAIRE FINISHER, alors qu’ils n’ont jamais franchi la ligne d’arrivée, c’est plus difficile à vivre. Sur cette histoire de polaire, d’ailleurs je ne voudrai pas m’étendre, je pense qu’il y a eu une erreur sur cette distribution. Par contre, tous les coureurs ayant passé la ligne l’auront eu. Pour les autres, ben s’ils sont contents de la porter en ayant pas pris le départ, en ayant couru 20 bornes ou autres, c’est tant mieux pour eux, et pour ceux qui ne l’ont pas eu, je leur dirai, ‘depuis quand court-on pour une polaire ?’ ah si, ça permet de pavoiser avec, ‘oui Madame, moi j’ai vaincu l’UTMB, moi je l’ai fait !’. Je comprends naturellement la fierté qu’on ressent après une telle épreuve, mais l’effet polaire m’a vraiment déçue…
Et pour tous les surhommes qui auraient continué à Vallorcine, parce que ‘oui moi je l’aurai fait!’, ils n’étaient pas là 2heures plus tôt pour accueillir les coureurs passés à la Tête de Vent qui arrivaient avec leur couverture de survie en nous disant ‘mais, arrêtez la course, arrêtez la course, c’est trop dangereux là haut’, vous n’avez pas vu cette femme qui attendait désespérément son mari et qui n’avait plus de nouvelles et craignait de le savoir perdu dans ce temps de déluge… Oui, on vous a arrêté pour empêcher de mettre des vies en danger ; car lorsqu’on se blesse en montagne, ce n’est pas pareil qu’en ville, bizarrement les moyens de transport et le temps pour te retrouver sont beaucoup plus longs.
Les frustrés sans polaire, les grincheux, les râleurs, on en a reçus un paquet à notre stand… on devait juste récupérer les puces, rendre la caution (ouais, là c’est vrai que c’est nul ces 20 euros qu’on vous file à peine la la ligne passée), mais notre stand était stratégiquement passé pour réceptionner tout le monde, et on s’est tous pris dans la gueule. On était bénévoles et on espérait juste des sourires et des coureurs heureux. Mais on n’y était pour rien, nous, on faisait ce qu’on pouvait, dans les conditions qui étaient celles de ce week end là, et nous aussi on était fatigués, alors gérer la mauvaise humeur n’a pas toujours été de tout repos.
Heureusement, on a quand même eu les sourires de ceux qui sont repartis le samedi et qui ont quand même pu courir et franchir la ligne à Cham même si ce n’était pas la course qu’ils attendaient, des remerciements simples pour nous, pour être présents à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, des gens qui même s’ils n’avaient pas pris le deuxième départ restaient courtois.
En un week end, c’est fou ce que j’ai pu apprendre sur moi-même, et sur ma vision de la pratique du trail. Ce fut enrichissant et rempli d’émotions, positives et négatives. ça restera à jamais dans ma mémoire.
L’amertume que j’avais disparait au cours des jours. 
Etre à la fois coureur et bénévole permet d’appréhender une course dans sa globalité. 
Coureur, on se rend compte que sans les bénévoles, il n’y a plus de courses.
Bénévole, on comprend mieux les déceptions et les joies des coureurs, et on sait mieux ce dont ils ont besoin.

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Coureur Inconnu, site du forum de l’UTMB

En lisant les différents commentaires, je pense personnellement que ces trails (CCC, TDS, UTMB) sont maintenant devenus trop ‘populaire’. Trop de monde, trop d’inconscient, tirage au sort… Ces trails me tentent de moins en moins. Surtout que maintenant nous avons le choix.

UTMB, ce n’est pas l’idee que je me fais du trail (3 ans que je m’y suis mis, je sais je fais partie des blaireaux qui suivent les effets de mode) et ben je laisse ma place (même si la TDS était la seule course ayant pas fait le plein, on sait jamais). Je retourne vers des courses plus intimistes et moins médiatisée pour l’instant car j’ai l’impression qu’elle fait tourner la tête a plein de monde celle-la. J’avoue que je suis dépasse par ces histoires de polaires et de points qui ont l’air d’être des fins en soit bien plus que la course elle-même.

Marc 72, Coureur, site kikourou

Le forum UTMB me donne presque envie d’arrêter de faire du trail et d’aller courir tout seul la haut dans la colline…

La CCC je l’ai arrêté à Champex à 20h30 en pleine forme mais la pluie, la boue le froid s’est pas vraiment ça qui me motive. P’tit joueur peut être mais bon les conditions quand c’est pas bon c’est pas bon. 
Ce que je retiens c’est une super montée sur le col grand ferret, 55km bien sympa et au ravito de Champex l’esprit ‘pousse toi de la que je prennes mes pâtes sans faire la queue et j’emmerde les coureurs qui sont la depuis 1/4h’.
Pour les râleurs je leur conseille de ne pas faire la course l’an prochain et aussi d’organiser une course vous même. Pour les ‘montagnards’ merci de penser aux bénévoles et aussi au secours qui auraient du aller vous chercher en cas de pépin (Sur 6000 pékins toutes courses comprises le risque d’intervention est loin d’être nul à mon avis).
Certes l’organisation peut toujours mieux faire mais arrêtons de penser en consommateur ayant tous les droits du monde.

 


Ci dessous quelques photos de la CCC 2010 trouvées sur le web ( je remercie leur auteur), de Planpincieux avant d’arriver à Arnuva. Les photos sont plus rares à trouver sur le web après certainement à cause des intempéries surtout sur la fin de course à partir de Champex-Lac.

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Quelques part avant la montée vers Bertone…


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en haut…la tête de la Tronche


 

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Vers Arnuva, au loin, là-bas la Suisse sous le soleil (exceptionnel!)

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