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Auffargis : Au royaume des amphibiens… Cr de Philippe Doublet

 

Un petit tour sur le blog des « traileurs »

Ici, pas besoin de rimes, place à la liberté,

Et hop ! Deux pieds suffisent à compléter la ligne.

Et par ce froid matin de Mars, c’est une quinzaine d’asphaltiens qui sont sur la ligne de départ du trail d’Auffargis.

En enfilant ma tunique aux couleurs de l’Asphalte, je me dis qu’il va falloir raser les murs car sur ce territoire l’asphalte est banni…mais il n’y a pas de murs ici, juste des arbres et de la boue. A moins que d’asphaltiens on se transforme en amphibiens…ni vu ni connu !

Car ici on les aime bien les amphibiens, on les protège même en ménageant des crapauducs afin qu’ils puissent traverser les routes pour aller se reproduire en toute sécurité. Et puis, la peau nue des grenouilles sur laquelle glisse l’eau et la boue et leurs pieds palmés, c’est vraiment ce qu’il nous faudra aujourd’hui pour affronter les chemins boueux, les terrains spongieux et les flaques d’eau.

Nous voilà donc partis sur un parcours calculé aux petits oignons pour faire mal aux guiboles.

M’étant peu entrainé pour cette promenade en forêt, j’avais imaginé une stratégie de course en variation de vitesse (1 km à l’attaque- 1 km en relâchement) , mais après 3 km toute mon attention n’est portée que vers un seul but, choisir le meilleur terrain pour éviter les glissades et garder mes pieds au sec. Car après 24 heures de pluie, le terrain est imbibé d’eau et la pluie est repartie de plus belle au coup de pistolet (en fait c’est au cor de chasse qu’a été donné le départ)…elle se transformera même plus tard en giboulées de grêle…heureusement la forêt dense nous protège des rafales ! Très vite la file des 500 participants s’étire au gré des difficultés : chemins forestiers , sentiers sinueux, alternance de montées et descentes.

Cela aurait pu être très agréable s’il n’y avait pas eu toute cette boue dont j’ai eu tout loisir d’étudier la consistance variée : la boue noire de terreau spongieuse, la glaise collante ( par deux fois j’ai failli déchausser !), l’argile glissante…seules les quelques portions en sable étaient praticables. Je n’ai pas regretté d’avoir pris mes bâtons de randonnée qui m’ont évité bien des chutes et m’ont permis de maîtriser les descentes acrobatiques. Mais, sur une faute d’inattention, en arrivant au seul ravitaillement de mi-course, j’ai fait une glissade de quelques mètres dans une descente en devers. Pas de mal mais une toute nouvelle tenue de camouflage !

Sur une terre déjà bien malaxée par ceux de devant, il était plus aisé d’évoluer dans les feuilles en dehors des traces, mais difficile d’éviter les pièges…me prenant les pieds dans les ronces, j’ai évité de justesse quelques vols planés.

Heureusement, des panneaux indiquaient régulièrement la distance car dans ce paysage où la ligne d’horizon est verticale, il est difficile de se situer sur le parcours. Au 19ème l’organisation avait placé une barrière horaire à 3h15 à cause de la course cycliste Paris-Nice que je passe en 2h53 (ouf ), ce qui m’autorise à poursuivre l’aventure…

Je pensais alors avoir fait le plus dur, mais  c’était sans compter sur les terres inondées de la vallée. A peine le temps de jeter un œil sur la magnifique abbaye des Vaux de Cernay et on aborde le sentier qui longe la rivière et fait corps avec elle. Plus question ici de louvoyer pour éviter les flaques…on y va de bon cœur avec une seule idée en tête, que cela finisse ! Enfin c’est presque inattendu qu’au détour d’une flaque le portique d’arrivée se dévoile à l’horizon où comme par miracle quelques rayons de soleil viennent nous réchauffer le corps et le cœur.

Pour moi, une première expérience de trail qui restera dans ma mémoire.

4h46’24’’  / 452ème . Aucun doute, je ne suis pas un amphibien !

 

Philippe DOUBLET

 

Nota : Notes personnelles de l’auteur à vocation pédagogique.

 

Amphibien : animal vertébré tétrapode de la classe des amphibia. L’espèce la plus connue est la grenouille dont on trouve des colonies importantes dans les zones humides partout dans le monde.

 

Asphaltien : animal vertébré de la classe des mammifères de genre homo sapiens.

Bipède, espèce endémique de la famille des homonidés.

Particularités : se déplace en courant, couleur blanc avec des tâches de couleur vert et violet.

Specimens captifs visible au parc zoologique du Tremblay dans le bassin Parisien. On peut aussi observer des  asphaltiens en liberté évoluant en groupe dans la forêt tempérée de Vincennes en Ile de France. Population stable (env. 180 individus recensés ) mais le mode de reproduction reste mystérieux .

 

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