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Les couleurs de l’ASPHALTE 94 au sommet

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Etre sur la plus haute marche dans une épreuve de championnat du Monde n’est pas aisé. Et bien c’est ce qui m’est arrivé cet été lors de la 5ème édition de la montée du phare d’Eckmühl le 20 août 2011. De retour sur mes terres natales dans le Pays Bigouden, j’ai participé à une course originale.  Cette course organisée par le Club Athlétique Bigouden depuis le 110ème anniversaire de l’inauguration du phare est unique en son genre.

Il s’agit d’un contre la montre qui consiste à grimper les 307 marches, soit 65 mètres de dénivelé, le plus vite possible dans un escalier en colimaçon. Douze séries de 12 coureurs s’élancent dans l’après-midi. Le règlement des phares ne permet pas d’avoir plus de 20 personnes ensemble en haut. Les départs sont donnés toutes les minutes. Sous un soleil de plomb, les concurrents au titre de champion du Monde de la montée du phare d’Eckmühl doivent tout donner en très peu de temps.

Il y a bien sur les échanges de techniques au pied de l’édifice. Les participations précédentes, sans nul doute, aident à la réalisation de l’objectif. Quelques propos recueillis : « Partir le plus vite possible, ce qui est fait n’est plus à faire, ensuite tu gères », « Il faut monter de façon régulière, sans se griller pour la fin », « Surtout ne pas rater la première marche, après tu déroules ».

Après une partie plate de 40 m, les premières difficultés apparaissent. Deux par deux les marches sont avalées. L’effort est intense. Le parcours est semé d’embûches. Les marches sont irrégulières. Même pas le temps d’admirer le carrelage mural d’opaline, ce sera pour la descente. Le regard porte obligatoirement sur les marches suivantes en granit. A mi-parcours, à l’annonce du temps de passage le moral reste bon, surtout pour moi à l’annonce de meilleure performance de la série, mais au dernier quart l’acide lactique bloque les cuisses. Ca continue de tourner, les yeux portent sur la marche supérieure passée maintenant une à une. La foulée suivante est de plus en plus difficile à réaliser. Surtout ne pas se mettre à marcher – ou pas encore, c’est trop tôt, non pas maintenant, pas déjà – cela devient une obsession. Un regard furtif vers le sommet permet de visualiser le restant à accomplir.

Heureusement les bénévoles du CAB, positionnés dans les renfoncements des fenêtres ne sont pas avares d’encouragement. Leurs positionnements, bien répartis le long du parcours permettent de conserver le moral dans l’effort. Chaque coup de faiblesse des coureurs tente d’être dissipé par des encouragements.

L’aide de la rampe devient indispensable lorsque l’on sent que les jambes ne répondent plus. Est-ce la solution pour conserver un rythme ? On se rend alors compte que ce soutien n’apporte pas de vitesse supplémentaire. Les dernières forces sont jetées pour atteindre la dernière marche. Enfin, la plus haute marche est atteinte. Elle stoppe mon chrono à 1’15’’52. L’ultime récompense est de débouché pour une vue imprenable sur la mer, la côte rocheuse du bout du monde.

Les coureurs attendent le dernier de la série de 12. Ils ont le temps de profiter du magnifique paysage qui les entoure et de récupérer avant la descente pour se montrer frais au public qui a pu les suivre sur écran géant et les accueillent avec des acclamations au pied des marches. 

Le record du monde de la montée du phare d’Eckmühl de cette édition n’a pas été battu, tant côté masculin que féminin par les 116 coureurs. Avec un temps de 56 secondes 86 centièmes le vainqueur détrône le précédent vainqueur des 3 dernières éditions et s’octroie donc le titre de Champion du Monde de la montée du Phare d’Eckmühl. Que la course était belle. L’envie de recommencer est indéniable. Maintenant que le record personnel est établi, il n’y a plus qu’à l’améliorer. A noter que le doyen, 84 ans, prenait part pour la cinquième fois au championnat. Il a réussi à battre son record de l’année dernière, en montant les marches en 2’52’’ contre 2’58’’ en 2010.

Le temps que vous avez mis à lire cet article est sans doute plus long que celui que j’ai pris pour cette course.

Comme l’a déclarée Madame le Maire de Penmarc’h avec humour : « Le maire de Berlin peut toujours courir, il a eu un championnat du Monde. Nous on en a un chaque année ». Si vous êtes de passage dans la Région, ne manquer pas le rendez-vous l’année prochaine.

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