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Le marathon de New-York, Cr de Nicolas KC

Voilà c’est fait, j’ai couru New York. Quel souvenir est-ce qu’il me laissera ? Mitigé.

J’avoue que c’est un marathon que je n’ai pas abordé comme les autres. J’ai beau avoir couru Paris plusieurs fois (8 si on compte les départs, seulement 6 si on ne prend en compte que les arrivées) mais aussi Londres et Berlin qui sont des références, là c’est New York… avec son mythe, son parcours à effrayer le plus aguerris des marathoniens.

Parti le mercredi pour m’habituer au décalage horaire et pouvoir profiter au maximum de New York, j’ai essayé d’en voir le maximum les 3 premiers jours en essayant de ne pas « me cramer ».

Le jour de la course, c’est départ à 5h30 de l’hôtel pour un départ à 9h40 (fermeture de Staten Island à 7h oblige). Le village départ est un terrain militaire tout en gazon où chacun campe et essaie de tuer le temps et de se protéger du froid (vers 6h30 on devait être à 2 ou 3°C) et du vent. Tous les vieux vêtements oubliés dans un coin de placard à la maison sont bon à prendre. Je crois qu’entre ça, les mètres de bandes pour se protéger les pieds et les différentes crèmes consommées, la valise sera à moitié vide au retour.

1h30 avant le départ, il faut avoir déposé son sac. On tue le temps en prenant des boissons chaudes et donc… en allant faire la queue aux toilettes (en nombre impressionnant). Car le speaker prévient régulièrement « Ceux qui feront pipi sur le pont pourront être disqualifiés ». J’imagine devoir expliquer mon absence à l’arrivée pour ce motif. Pour ma part j’ai quand même gardé ma bouteille pour une dernière vidange sur la ligne de départ (c’est avant le pont pas dessus). Entrée dans le sas au plus tard 45 minutes avant le départ. Côté échauffement il n’y a pas vraiment la place, c’est quasiment à froid que je suis parti. 25 mn avant le départ on avance sur la ligne au pied du pont Verrazano. J’ai le privilège de partir sur le dessus. Car on ne le sait pas mais il y a aussi des gens qui courent sur le pont inférieur.

On est en Amérique, donc avant le départ il y a l’hymne. Le coup de pistolet annonce l’ascension du pont. Raide pour un départ de marathon. Vu que je pars à froid, je décide d’y aller pépère et de profiter de la vue. De toute façon je n’ai pas le choix. Bien qu’on m’ait positionné dans la première vague, premier « coral » je me retrouve derrière des gens dont l’allure et la morphologie me laissent à penser qu’ils ont bénéficié de passe-droits. Sur le pont les bourrasques de vent sont glaciales. Au sommet, on passe au 1er mile. 1 mn de retard par rapport à une allure de 15 km/h (même si je sais que compte tenu des jambes et du parcours je ne tiendrais pas ce rythme). 

1 mile de montée puis 1 mile de descente et on est dans Brooklyn. Même pas 1 km à la sortie du pont et on attaque la 4e avenue : 9 km de faux plat en ligne droite. Heureusement que c’est au début et qu’il y a du public partout… Mais avec le vent et la succession de montées et descentes, je sens que je ne suis pas dans le bon rythme. Pour m’y remettre j’ai besoin de mettre des à coups. Pas bon ça. Passage au 10e en 41mn30 environ, mais c’est surtout dû au départ. Au 13e km on prend enfin un virage, mais c’est pour attaquer une montée. On est au 15e km, j’ai l’impression de ne pas avoir couru sur le plat. Et ça n’est pas fini. On traverse le quartier italien de Brooklyn avec du monde partout sur les trottoirs. Puis on arrive dans le quartier juif et là plus un chat. Ceux qui sont dehors ne font pas attention à la course. On retrouve du monde avant le semi. Le pont Pulaski marque le passage au semi (passage en 1h26mn) et offre la première vue sur Manhattan. Mais il faudra d’abord faire environ 3 km dans le Queens (bien que le marathon de New York se vante de passer dans les 5 quartiers, on court surtout dans Brooklyn et Manhattan). Les sensations ne sont pas supers mais je réussi à maintenir globalement un rythme même si je ne récupère pas le temps perdu dans les premiers km.

Pour entrer dans Manhattan, il faut traverser le pont de Queensboro, grande structure métallique de 2 km (un km de montée, un km de descente, pas de plat). Ca commence à coincer chez certains. De mon côté je ne me sens pas encore entamé. A la descente du pont on attaque la 1eavenue de Manhattan : 6 km de ligne droite super large … succession de faux plats montants et descendants. Les trottoirs sont noirs de monde des 2 côtés. Je commence à faire du « ramassage de morts » à la pelle. Je craignais cette avenue, tout compte fait je la passe bien. Passage au 30e km en un peu moins de 2h02. Au bout on est au 32e km. On attaque un pont pour rentrer dans le Bronx et là je sens que ça commence à être dur. 2 km dans le Bronx, un autre pont et on est à nouveau dans Manhattan.

On redescend vers Central Park. Mais avant d’y entrer, on le longe un moment sur la 5e avenue. Et ça monte. Moi aussi je commence à coincer et je sens que coté estomac ça commence à brûler. Un peu avant le 24e on entre dans Central Park et là grâce du ciel : des toilettes. Là je n’ai pas eu le choix, je n’aurais pas pu faire 500 mètres de plus. Je perds quasiment 2 mn à me vider. J’arrive à me relancer ce qui fait que je ne passe pas trop mal la succession de bosses (pour changer). On ressort de Central Park pour le longer sur une rue en faux plat montant. On y re-rentre, panneau du 26e mile, plus que 300 mètres. Une dernière bosse pour le plaisir pour franchir la ligne.

Au final 2h53mn et des brouettes. Un peu déçu par le chrono (notamment à cause de l’épisode toilettes). Mais compte tenu de la difficulté du parcours (de loin le plus dur que j’ai jamais couru) et du vent assez présent c’est à relativiser. Je voulais faire New York (ça compte dans un CV de marathonien), je suis content de l’avoir faire. Je l’aurai peut être apprécié davantage si j’avais eu de meilleures jambes. Mais ce n’est pas toujours la fête comme à Berlin ou Londres, qui eux sont des billards côté parcours. Côté ambiance c’est un truc à vivre, même si j’ai plus été impressionné par l’ambiance du marathon de Londres où il y a vraiment des spectateurs en nombre sur tout le parcours. Là parfois on en un peu seul, ce qui ne me dérange pas forcément. Quand ça va l’absence de spectateurs sur certains passages me permet de me mettre dans ma bulle. Et quand ça ne va pas je préfère ne voir personne. Je profite encore 2 jours de New York en espérant en profiter au maximum, mais pour cela je vais commencer une cure d’imodium J.

A+

Nico

 

3 Comments

  1. montes

    Bravo et encore Bravo, je viens de découvrir cette ville et son mythique Marathon grace à tes jambes, ta mémoire visuelle , ton ressenti physique et mental !!

    Une pensée également pour Nathalie.

    Vous souhaitant une bonne récupération et une bonne fin de séjour.

  2. philcrux

    Bravo pour ta course. Très sympas ton CR on a vraiment l’impression d’y être. Quand on sait les séances que tu te tapais dans ta prépa… Il ne faut pas regarder uniquement le chrono car
    cela ne doit pas être un parcours si évident.

    Félicitation encore…mise à part l’épisode mal au ventre et la suite…mais c’est également ça malheureusement le marathon. Si je peux juste te donner un p’tit conseil, testes le Smecta la
    prochaine fois.

    Phil D.  

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