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UTHG (Ultra Trail du Haut Giffre) par Julien Martel

Pas tiré au sort pour aller à Cham avec les copains du club ? OK. Alors je me trouve une course équivalente en terme de distance/D+. Mon choix se porte sur l’Ultra Trail du Haut Giffre à Samoëns. 96km, 6900d+ bien technique (de ce que je lis). Il n’y a plus qu’à le vivre. Le matin de la course, je décide d’aller repérer les premiers kilomètres. Ca monte fort, en single direct. Je prévois de partir vite, avec les chamois,  histoire de ne pas être bloqué dans un bouchon qui s’annonce conséquent. Quel professionnalisme comme dirait l’autre 

😉Départ à 23h45 (initialement prévu à 00h00, les organisateurs recevant trop de questions concernant le jour du départ ont préféré l’avancer de 15min 😁), ma stratégie est payante : aucun bouchon. Je ne reverrai plus jamais la vingtaine de gars qui me devancent (et je me demande comment peuvent-ils faire pour être aussi forts). Mais avant cela, le directeur de course fait aux 600 traileurs chauffés à blanc le debrief de sécurité notamment par rapport à la canicule (boire, boire et boire) mais aussi sur des passages très engagés. Son ton est même très très sérieux lorsqu’il aborde la Pointe d’Angolon que nous rencontrons au km16, donc de nuit : “sur la montée, ne donnez pas tout pour garder de la lucidité en prévision de la descente. Sur la descente je vous interdit de courir et de vous doubler (quand je serai dedans je me demanderai souvent si des gens auraient vraiment osé courir…et doubler). Sur la montée et sur la descente, vous devez toujours avoir la rubalise sur votre gauche. Ne la passez pas car après, bah c’est le ravin”. Ca calme. Dans le sas ça ne rigole plus à partir de ce moment là.Il complète son mot par des passages de nombreuses crêtes techniques (youpi !) et quelques névés (une photo du stage me vient de suite en tête).

Pour terminer, il nous invite à mesurer la chance que nous avons d’être ici et de profiter des paysages extraordinaires. Le départ est donc donné, même à cette heure c’est noir de monde, l’ambiance est folle !C’est parti pour 11km, 1100d+ tranquillement. La nuit est belle et le ciel étoilé rend le moment magique. Petite descente de 4km puis nous attaquons la fameuse pointe. La montée, c’est de l’escalade et la descente est dingue. Je n’avais jamais eu peur en trail, c’est chose faite désormais. Ces 3km de montée/descente resteront gravés.La fatigue me gagne (dû à une gestion du sommeil pré course discutable et au stress que je viens de vivre). Je commence à fermer les yeux dans les montées… celle qui mène à la tête de Bostan (6km, 1000d+) me paraît interminable. Je me dis qu’il serait pas mal que je dorme vite fait là haut si je veux terminer cette course…Mais malheureusement je n’y arrive pas.Tant pis. Let’s go dans la descente de 8km, 1300d-. J’ai un bon rythme, je me trouve facile mais finalement je vais le payer cher. Dans l’ascension du Croisement de Combes aux Puaires (8km, 1250d+). Cette ascension en plein soleil, sans source d’eau, avec des coureurs qui ont mis le clignotant tous les 30m, et finalement mes somnolences qui me reprennent, aura été un long moment où la tête a dû faire le job pour amener mon corps là haut. Comme pour rajouter une couche de difficulté, on termine dans la neige (salvatrice pour le coup). Le contraste canicule/neige est saisissant. De la haut, on contemple le fabuleux lac de la Vogealle qu’on finira par longer tout à l’heure.

Enfin … dans quelques heures, car la descente pour l’atteindre est là aussi épique (12km, 1350d-, névés, technique, engagée). En bas, je me sens bien physiquement, pas de douleur, mais je ne pense qu’à dormir. Je me pose 10min, dors profondément, et repars tout neuf ! Je termine correctement les 32 derniers kilomètres, 1900d+, et surtout j’en prends pleins les yeux dans le majestueux Cirque du Fer à Cheval et ses cascades (désolé, pas de photo mais c’était une course hein  Si vous ne connaissez pas, allez-y, c’est incroyable). La course se termine autour de la base de loisirs, sous les applaudissements (trop cool d’arriver à l’heure de l’apéro !). 20h40 de course, 96km, 6900d+,  difficile mais belle, dont certains passages resteront à jamais en moi. Une orga au top, réglée comme du papier à musique (presque comme les repas de Pascal au séjour trail), vous l’aurez compris, je vous la recommande ! Un grand merci à celles et ceux qui envoyaient des messages pendant la course, ça fait un bien fou ! 

Place désormais aux copains sur le 90, marathon de Mont Blanc et Trail du Verdon ️
Comme d’habitude sur les grosses courses, j’ai couru pour l’association Vaincre Parkinson. 

5 Comments

  1. Lequertier

    Bravo Julien pour votre trail UTHG qui semblait en effet …comment dire … assez “costaud” 🙂 et merci pour le petit texte qui nous y emmène.

    Thierry Lequertier , sympathisant Asphalte94, retraité et trailer quand même.

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