Odlo High Trail Vanoise

Je savais en partant qu’en plus d’être dur, que les barrières horaires sont très courtes (17h). Je n’avais pas compris pourquoi !!! En fait le HTV passe par 2 pics en haute altitude, le pic de la Grande Motte (3 653m) au 18^ème et l’aiguille de Pers (3 190m) au 58^ème. Ces pics, pour raison de sécurité, doivent être faits de jour. D’où un départ de 4h du matin et une arrivée à 21h, soit 17 heures (7,3km équivalent/h). A titre de comparaison avec une autre course similaire la X traversée 73km 4900m D+ et une barrière horaire de 27h soit 4,5 km équivalent/h.

Donc un départ à 4h du matin avec une 1^ère surprise, très peu de Français (3 dans le top 15 à l’arrivée). Nous étions alors 400. La météo devrait être bonne, avec un taux d’enneigement de 30%. Je suis en forme, et c’est parti.

Ceux qui me connaissent, savent que je planifie tout. Donc un démarrage facile avec un peu d’avance sur le roadbook. Les premières heures passent sans difficulté avec quelques premières plaques de neige, on passe le col de Fresse 2 591m (11,3km 917m D+ en 1h53mn 285^ème). Le jour se lève et avec lui la vue superbe du 1^er pic, la Grande Motte : 1000m D+ en 6km. Le parcours est magnifique, et le temps idéal.

Vers 2800m nous arrivons sur une aire de chaînage obligatoire, sans chaîne c’est l’élimination. Et c’est reparti, les 1^ers redescendent déjà à un rythme irréaliste vu la pente. Et nous nous grimpons sur une piste rouge qui nous amène aux pieds de la Grande Motte. Jusque-là c’est du trail, mais nous sommes face à un mur d’une centaine de mètres de dénivelé équipé de cordes et sécurisé par des guides de haute montagne. Là, c’est plutôt de l’alpinisme. La deuxième (mauvaise) surprise est qu’avec 2 fois plus d’inscrit, il y avait un bouchon. 20mn à attendre son tour sans bouger avec des températures négatives, heureusement nous sommes au soleil. La grimpette se passe sans problème, puis une dernière montée et enfin le sommet 3 653m (18,5km 1998m D+ en 3h46 302^ème). Un petit film à la GoPro et on redescend de l’autre côté pour une deuxième (mauvaise) surprise. Un mur similaire, à l’ombre donc gelé, et à nouveau un bouchon de 20mn. La descente est très glissante, il y a du sang partout et des bouts de bâton cassés. 1^ère difficulté passée, mais les 40mn de bouchons ont mangées mes 20mn d’avance. Ça va être chaud pour les barrières.

Vient ensuite une longue descente de 17km 2000m D- vers La Daille où la famille devrait m’attendre. Les premiers 5 km s’apparentent plus à du ski dans de la soupe jusqu’à mi mollet, puis la descente sur Tignes, puis la superbe vallée perdue. Au 34^ème mon fils me rejoint et nous atteignons La Daille 1800m (36,2km 2317m D+ en 7h14mn 307^ème). La barrière horaire est de 7h30, ça craint. Il y a déjà beaucoup d’abandons à ce stade.

Ravitaillement rapide, car la section suivante est la plus redoutée, le Picheru !!! Un KV soit 1000m D+ en 3,5km en plein cagnard. Mon roadbook me prévoyait 1h15 sur les bases des trails précédents, mais pour la deuxième fois le HTV a montré que ce n’était pas du trail mais du Sky Running. Ce KV a été une hécatombe, beaucoup de coureurs s’arrêtent, redescendent ou font la sieste. J’atteins le sommet du Picheru 2 757m en 1h50 (40,4km 3 284m D+ en 9h21mn 292^ème). Malgré le fait d’avoir gagné 15 places, j’ai perdu 30mn sur mon roadbook et je sais que je ne passerai pas la prochaine barrière horaire au 50^ème, mais je choisis de continuer. Nous redescendons sur le lac de la Sassière où nous avions randonné au milieu des marmottes quelques jours avant. Nous remontons sur le col, puis redescendons vers le Fornet. La suite et fin se fait en mode rando course et je me fais arrêter au Fornet 1 935m (49,5km 3 636m D+ 11h50mn 295^ème) par la barrière horaire.

Le premier, un russe, met 8h40. Le 1^er Français Ludovic POMMERET est 2^ème en 9h. Il y a 220 arrivants et 162 abandons soit 42%.

Rando course en récupération dès le lendemain, ce qui montre bien que l’entraînement est là, mais comme disait un pub des années 90… le Sky Running c’est plus fort que toi….