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Transbaie Versus Anne

Fragrance de vase

Fragrance de vase

Tout a commencé un soir de février quand Nathalie m’a appelée pour savoir si j’étais partante pour un déplacement à cette course. Ca n’allait pas très fort pour moi à cette période et je me suis dis: « sortie avec l’Asphalte, top, ça veut dire convivialité et évasion. » Et me voilà donc engagée pour cette journée de thalasso en bord de mer. Le rêve !

Puis les semaines passèrent avec un marathon par ci, un entraînement par là… une préparation dans les allées cavalières du bois pour développer notre foulée aérienne en terrain lourd. Le jour du déplacement approchant, nous viennent les conseils des anciens, ceux qui savent et ont survécu à cette thalasso si particulière. « Surtout mettez des vielles training, vous ne pourrez plus les porter après… vous verrez il y a différentes sortes de boue, les humides, les glissantes, les collantes, les aspirantes… Attachez bien vos lacets pour ne pas perdre vos chaussures etc. » En fait, on a beau vous expliquer tout ça dans les détails, on ne peut pas imaginer ce que ce sera, car il faut VIVRE cette expérience !

La journée débute par un départ matinal, très très matinal (!) pour rejoindre la baie en car. Il faut être fou ou Asphaltien pour se lever aux aurores afin d’aller étudier les différentes espèces de boue en baie de Somme.  Bien sûr, bonne ambiance dans le car et nous voici vite arrivés.

Et là commence l’aventure !

Départ prudent dans les petites rues de la ville avec Monique, Nathalie, Marie-Claude et quelques autres valeureux Asphaltiens ; nous nous sommes un peu éparpillés. Super ambiance : départ sonné par une vieille locomotive, public nombreux et amical, plein d’athlète déguisés.

Très sympas ces petites rues, mais je commence tout de même à me demander ce qui nous attend. J’entends encore les conseils des valeureux anciens « foncez, ne vous arrêtez pas ! » Alors, quand à l’issue d’un chemin champêtre qui longe le port, je découvre une vase noirâtre dans laquelle s’ébattent joyeusement plein de coureurs, je fonce, je saute, je m’élance avec enthousiasme… mais… mais impossible de sortir mon premier pied de l’eau, pas plus de résultat avec le deuxième, puis inexorablement, je sens que je m’enfonce… le ventre, le torse ! Je me débats, rien à quoi m’accrocher. Deux coureurs me voyant en détresse essaient de m’aider, mais la vase ne veut pas me relâcher, heureusement un grand costaud arrive et, à trois, ils me tirent de là. Je vous jure, j’ai vécu une expérience de mort éminente !j’ai vu la fameuse lumière au bout du tunnel ! Je suis traumatisée !

Dans ce chaos, j’ai perdu Monique… nous voulions courir ensemble.

Et l’aventure continue avec toutes sortes de boue, de vase (les glissantes, les collantes, les aspirantes… tout ce qu’on nous avait annoncé, ça y est, maintenant, je SAIS. Je cours, un peu, je m’enlise, beaucoup, je rampe en plantant mes doigts dans les talus pour sortir de leur piège mortel, j’adopte une foulée aérienne pour franchir les pièges de vase ;-(

Soudain, sur le côté, j’aperçois Jean-Mi et Monique, je leur fais signe, je les vois comme des spectateurs ; en réalité, ils m’attendaient. Je n’avais pas compris. Je pense que mes pauvres neurones étaient un peu vaseux.

Passage dans le Crotoy, charmant, plaisir de retrouver du bitume… qui l’eût cru !

Heureusement le retour fut beaucoup moins difficile et mon énergie était de retour, plaisir de bien finir. Un jeune homme m’interpelle, c’est un journaliste, il veut me poser quelques questions… alors je lui raconte : « nous venons de la région parisienne, Asphalte 94, départ aux aurores, la formidables expérience qu’est cette course que je découvre pour la première fois etc… »

Retour dans la ville, le public est toujours présent. Soudain, au détour d’un virage, la ligne d’arrivée, OUF ! Heureuse de m’en être sortir vivante 😉

Folklore de la douche sous des épandeurs de glyphosate bio ; compliqué de se débarrasser de la vase.

Changés et presque propres, nous filons chez Jean-Mi où « Cocotte » nous a préparé un repas pantagruélique ! Hélas, il a fallu nous dépêcher pour ne pas rentrer trop tard sur Paris. Heureusement, nous avons pu souhaiter un bon passage dans la cinquantaine à Isabelle !

Le retour en car fut beaucoup plus calme que l’aller, un peu de fatigue ?

J’ai réfléchi à un entrainement spécifique pour une éventuelle future transbaie. Nous ferions venir un camion citerne de vase que l’on étalerait près du petit pont afin de fractionner dedans. Pour cela, il faudrait attendre que nous ayons des paires de basket bien usées.

J’ai aussi pensé à un nouveau parfum « fragrance de vase » par Azzaro, qu’en pensez-vous ? Sympa, non ?

En tout cas, je remercie tous ceux qui ont organisé cette merveilleuse journée même si avec tout ça, nous n’avons pas vu la mer ! 😉

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